La coopérative Ivyiza vy’umwuga, spécialisée dans la fabrication et le garnissage des meubles, dont les fauteuils VIP appelé «salons ministres» , est l’une des initiatives des jeunes ayant connu du succès. Financée par le Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (Paeej) à hauteur de 35 millions de FBu, elle contribue à la création d’emplois et participe à la réduction du coût d’approvisionnement des meubles pour les habitants de la province de Cankuzo.
Certains jeunes de la province de Cankuzo sont déterminés à mettre en valeur leurs talents pour lutter contre le chômage. C’est le cas des jeunes réunis au sein de la coopérative «Ivyiza vy’umwuga», spécialisée dans la fabrication de meubles en bois, notamment fauteuils, tables, chaises, etc.
Dans une interview accordée aux reporters de Burundi Eco, Lambert Niyonkuru, secrétaire de cette coopérative, explique que les hôtels, établissements scolaires et familles de la province de Cankuzo, ainsi que d’autres régions, figurent parmi les principaux clients de leurs produits. « Ils n’ont plus besoin de s’approvisionner à Bujumbura ou de passer la commande à l’étranger », précise-t-il.
Contribution à la création d’emplois
« Nous sommes une coopérative composée de 5 membres fondateurs, dont 3 hommes et 2 femmes. L’idée nous a été proposée par l’un d’entre nous, qui était menuisier à Bujumbura. Il nous a partagé cette idée, et nous l’avons acceptée », explique M. Niyonkuru en parlant de la motivation qui est derrière cette initiative. Il précise que l’entreprise a vu le jour en 2017 avec un petit capital. Aujourd’hui, l’entreprise compte plus d’une vingtaine d’employés, y compris des jeunes femmes.
Selon lui, les activités des femmes dans cette coopérative de fabrication de meubles en bois sont variés. Certaines femmes ou filles participent au tissage des couvertures utiles pour le garnissage des «salons ministres » ou des fauteuils simples, tandis que d’autres s’occupent de l’achat de matériel et de l’approvisionnement.
Prêt à rembourser le financement du Paeej
M. Lambert indique que le manque du capital suffisant a freiné leur développement. Ils ont dû attendre l’arrivée du Programme d’Autonomisation Économique et d’Emploi des Jeunes (Paeej) pour demander un crédit et ainsi stimuler la production. « Nous avons reçu 35 millions de FBu, ce qui nous a permis d’acheter des machines, d’augmenter la main-d’œuvre et d’élargir notre espace de travail », dit-il. Il ajoute : « En 2017, nous avions un petit atelier. Aujourd’hui, nous avons quatre ateliers et nous continuons d’agrandir ou d’ouvrir d’autres espaces selon la disponibilité des moyens»
Ce jeune menuisier raconte qu’ils ont été parmi les premiers à obtenir un financement du Paeej en soumettant leurs plans d’affaires sur le site web du programme. Ils ont bénéficié de l’aide du responsable de l’antenne provinciale, qui les a informés de l’opportunité de présenter leurs plans d’affaires en ligne.
D’après lui, les activités se déroulent aujourd’hui normalement, et la coopérative a commencé à rembourser la dette. « Nous sommes supposés rembourser la dette mensuellement, mais parfois les choses se compliquent, notamment en cas de pénurie de planches ou de pannes des machines. Dans ce cas, nous pouvons sauter un mois et régler ce mois le paiement suivant. Toutefois, nous sommes confiants de pouvoir rembourser la totalité de la dette en trois ans, comme l’indique notre accord avec le Paeej », souligne le secrétaire de la coopérative Ivyiza vy’umwuga, dont le siège social se trouve au chef-lieu de la province de Cankuzo.
Cependant, le chef de cabinet du Gouverneur de Cankuzo a révélé que certaines coopératives financées par le Paeej ont échoué à rembourser le crédit et que leurs leaders ont disparu. Ce cadre souligne que le manque de leadership entrave le développement de certaines sociétés coopératives de cette province.
Les défis ne manquent pas chez« Ivyiza vy’umwuga»
« L’un des principaux défis de notre coopérative est la pénurie de matières premières, notamment les planches, ce qui réduit notre capacité de production à certaines périodes de l’année », répond M. Niyonkuru sur la question de savoir les défis auxquels la coopérative fait face . Il ajoute : « Un autre problème est le manque du capital par rapport aux projets envisagés par notre coopérative. Il y a également un besoin d’acquerir d’autres machines modernes et efficaces pour augmenter la production. » Il évoque également la hausse des prix des matières premières, qui risque de déstabiliser leurs activités.
Le Programme d’Autonomisation Économique et d’Emploi des Jeunes (Paeej) est une initiative mise en place par le gouvernement du Burundi pour promouvoir la création d’emplois pour les jeunes et améliorer leurs conditions de vie. Il a financé plus de 2000 projets, mais le remboursement des fonds progresse lentement.
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