Société

Cankuzo :  La pénurie du sucre et du carburant, un grand défi aux boulangeries financées par PAEEJ

5 jeunes natifs de la province de Cankuzo ont mis ensemble leurs efforts pour former la société coopérative Buhumuza Terimbere spécialisée dans la fabrication du pain et des beignets. Cette initiative financée par Paeej à la hauteur de 20 millions de Fbu commence à porter des fruits. Néanmoins la pénurie du sucre et du carburant mais aussi la hausse des prix des matières premières sont entre autres les défis qu’elle fait face.

Didace Habonimana, le responsable de la société coopérative Buhumuza Terimbere : « Le bénéfice que nous devons avoir pour rembourser le crédit contracté auprès du paeej est en train d’être dispersé dans l’achat au prix exorbitant des matières premières, car si on achète pendant 2 semaines le sucre au marché noir, l’argent qu’on aurait gagné se transforme en une perte ».

Les jeunes de la province de Cankuzo s’activent pour faire face au chômage. C’est le cas le cas de la société coopérative Buhumuza Terimbere spécialisée dans la fabrication du pain et des beignets qui regroupe 5 jeunes natifs de cette province. Pourtant, la pénurie du sucre et du carburant et la hausse des prix des produits indispensables pour la fabrication du pain et des beignets inquiètent cette société coopérative financée par le Programme d’Autonomisation Economique et de l’Employabilité des Jeunes (PAEEJ) à la hauteur de 20 millions de FBu.

Après 5 mois de fonctionnement, Didace Habonimana, le responsable de cette société coopérative rapporte qu’un sac de farine est passé de 95000 FBu à 125000 FBu, tandis qu’un bidon de 20 litres de l’huile de palme raffiné, produit indispensable dans la production du pain et des beignets est passé de 185 000 FBu à 225 000FBu. Cette hausse des prix des matières premières utiles impacte négativement sur les activités de production et de commercialisation de la coopérative.

La pénurie du sucre, un défi majeur     

La boulangerie Buhumuza Terimbere se heurte aussi à la pénurie du sucre. « Nous utilisons 10 kg par jour lors de la fabrication du pain ou des beignets, or on nous donne seulement un sac de 50 kg du sucre quand il est disponible », se lamente M.Habonimana  avant d’indiquer  que la coopérative  fait recours au marché noir où le kilogramme coûte 10 000FBu.

Le jeune entrepreneur rapporte aussi que la pénurie du carburant qui est un problème national vient pour empirer la situation. Il explique qu’une benne de bois de chauffage qui était à 50 mille FBu s’achète à 200 mille FBu actuellement. « Le climat d’affaire n’est pas du tout bon », mentionne le patron de Buhumuza Terimbere avant de lancer une alerte à l’Etat et ses partenaires à améliorer les conditions d’affaires pour les investisseurs.  « Le bénéfice que nous devons avoir pour rembourser le crédit de paeej est en train d’être dispersé dans l’achat au prix élevé des matières premières car, si on achète pendant 2 semaines le sucre au marché noir, l’argent que tu aurais gagné se transforme en une perte », explique –t-il

La coupure intempestive du courant électrique freine aussi le développement de certaines unités de production au chef lieu de cette province.

 L’administration locale appelée à soutenir les initiatives des jeunes

Pour inverser la tendance et par conséquent faciliter les sociétés coopératives financées par Paeej à rembourser le crédit contracté, M Habonimana demande à l’administration locale de privilégier les sociétés dans la distribution du sucre au niveau communale voire augmenter le nombre de sac pour chaque entreprise.

« Le président de la république ne cesse d’expliquer que les fonds de paeej alloués au financement de jeunes investisseurs sont une chaine de solidarité et si nous n’avons possibilité d’avoir les matières pour faire avancer notre business et rembourser le crédit contracté ; la chaine sera coupée » révèle-t-il. Résultat, « d’autres jeunes n’auront pas cette opportunité d’être financée par ce programme national »

Pierre Claver Nakumuryango, le chef de cabinet du gouverneur de Cankuzo reconnaît la hausse des prix de matières premières pour les sociétés coopératives des jeunes.  Malgré cela, il encourage les jeunes à ne pas croiser les bras car l’administration locale fait le tout possible pour soutenir les initiatives des jeunes visant la lutte contre le chômage.  Néanmoins, il invite les jeunes issus de la province Cankuzo à être solidaires et innovants pour pouvoir se développer. La confiance est aussi une nécessité pour entreprendre. « Il y a des jeunes qui ont fui la province après avoir perçu les fonds de paeej mais l’administration continue d’enquêter sur ce dossier », fait-il savoir

La coopérative Buhumuza Terimbere compte actuellement 12 employés. Le responsable de cette coopérative indique que si elle travaille dans de bonne condition, l’entreprise peut gagner 2 millions par mois. Toutefois, il précise qu’elle est en phase préliminaire qui nécessite l’installation et l’introduction des nouveaux points de vente que ce soit au chef-lieu de la province ou dans les zones périphéries. Ainsi, il se rejoint de l’état des lieux de la coopérative à ce moment, car grâce au financement de paeej, l’entreprise a bénéficié des machines et augmenté le staff et a pu ouvrir d’autres points de vente.                                                                            

A propos de l'auteur

Méchaël Tuyubahe.

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