La valorisation des troncs de bananier en des outils génère des revenus et de l’emploi. Divine Irambona est passionnée par la transformation des troncs de bananier en emballages biodégradables. Malgré pas mal de défis, elle souhaite passer de la production artisanale à la production industrielle
Divine Irambona passionnée par la transformation des troncs de bananier en emballages biodégradables.
Depuis 2021, la jeune entrepreneure Divine Irambona, résidant à la colline Cibitoke Transversal 7 (Tr7) dans la province de Cibitoke, s’est lancée dans la transformation des troncs de bananier en emballages biodégradables en vue de s’autonomiser, contribuer à la protection de l’environnement et à préserver la qualité des terres cultivables.
Son idée a commencé lorsqu’elle était en BAC II. En plus des études, M. Irambona avait hâte de réaliser un projet qui génère des revenus sans attendre d’être embauchée par une institution quelconque. « Cette transformation écologique n’est pas venue directement en premier lieu. Je pensais à ouvrir un cabinet institutionnel pour accueillir les gens qui ont des problèmes liés à l’excès de nutriments, mais j’ai constaté que certains burundais souffrent de la malnutrition et non de l’excès de nutriments et que je n’allais pas recevoir des clients. C’est dans cette optique que j’ai commencé à faire des recherches sur le net. J’ai pris connaissance qu’avec les troncs de bananier on pouvait fabriquer des emballages biodégradables », a-t-elle indiqué.
Cette bachelière de 26 ans en nutrition humaine dans le département des sciences médicales, est maintenant représentante légale de la société de transformation dénommée Transformation Écologique (Trans Eco en abrégé).
Quand la matière première est considérée comme déchets
Après la récolte des bananes, certains Burundais considèrent les troncs de bananier comme des déchets, et peuvent les jeter ou les laisser pourrir. Cependant, M. Irambona ne peut pas les collecter sans obtenir l’accord des cultivateurs de bananiers de Cibitoke, comme elle le précise. « Nous avons signé des contrats avec certains cultivateurs de bananiers. Ils nous donnent les troncs gratuitement, mais après transformation, nous devons leur rembourser les restes ou les déchets. Ces cultivateurs les utilisent ensuite comme fumier pour leurs champs. »
Des avancées, mais aussi des défis
Vers la fin de l’année 2022, M. Irambona a entamé le processus de production. « J’ai acheté une petite machine à dynamo, mais cette dernière ne produisait qu’une seule feuille au format A4 pendant toute la journée. C’est ainsi que j’ai cherché deux autres personnes et nous avons envisagé l’agriculture pour pouvoir augmenter les revenus, et par la suite se procurer une autre machine plus performante. Maintenant nous pouvons produire une cinquantaine d’emballages biodégradables », a-t-elle annoncé.
En effet, après la transformation des troncs de bananier en emballages, les restes sont conservés dans un compost. Ils sont ensuite mélangés avec des engrais chimiques pour fabriquer un engrais de haute qualité, ce qui peut augmenter le rendement agricole. Le premier produit a été lancé sur le marché en février 2023. À présent, elle a déjà créé des emplois pour cinq personnes.
Cependant, la société « Trans Eco » fait face à des défis majeurs notamment le manque de matériel approprié, ce qui limite sa capacité de production. De plus, l’insuffisance et les coupures intempestives du courant électrique constituent un grand problème.
De la production artisanale à la production industrielle
Divine Irambona souhaite que la société Transformation Écologique (Trans Eco) passe de la production artisanale à l’industrialisation de ses produits, et qu’il y ait une surproduction locale des emballages biodégradables. Elle encourage les jeunes à faire preuve de courage et à adopter une approche d’essai et d’erreur. Elle les invite à utiliser les plateformes non seulement pour leur propre plaisir, mais aussi pour explorer comment ils peuvent contribuer à leur développement personnel et au progrès de la société.
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