Les élections de 2025 approchent à grands pas. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a annoncé les chiffres provisoires issus de l’enrôlement des électeurs, effectué du 22 au 31 octobre 2024 à l’échelle nationale. Plus de 6 millions d’électeurs ont été inscrits, avec une forte participation féminine. La période d’enrôlement a été marquée par des mesures fortes dont l’exigence d’un récépissé pour accéder à certains services publics.
A huit mois des élections de 2025, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) se montre satisfaite du niveau d’inscription des citoyens sur les listes électorales. Les chiffres provisoires des personnes inscrites au niveau national, tels que présentés par la CENI, montrent que plus 6 millions d’électeurs sont attendus le jour du vote. Selon la CENI, le taux d’inscription des femmes s’élève à 53,74 % et la province de Bujumbura compte le plus grand nombre d’électeurs, soit plus de 30 % de l’effectif total.
Inscription volontaire ou crainte des conséquences ?
L’enrôlement des électeurs pour les scrutins de 2025 a eu lieu au Burundi du 22 au 31 octobre 2024. Initialement, les centres d’inscription ont enregistré un faible taux de participation, les citoyens semblant démotivés. Conscient de cette situation, Prosper Ntahorwamiye, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a rappelé l’importance de cette étape. « L’enrôlement est la première étape qui lance le processus électoral, permettant à chaque citoyen d’exercer son droit de vote et d’être éligible », a-t-il déclaré, avant de lancer un appel à tous les citoyens en âge de voter à se faire inscrire pour pouvoir accomplir leur devoir civique.
Cependant, les citoyens ont tourné le dos aux discours incitatifs des responsables administratifs et des autorités locales qui faisaient le tour des collines et des quartiers pour rappeler, maison par maison, l’importance ce devoir citoyen.
Pour inverser la tendance, les autorités administratives ont pris des mesures « incitatives » pour encourager la population à participer à cette activité citoyenne sous peine de perdre l’accès à certains services publics. La commune de Mpanda a été l’une des premières à interdire l’accès à tout document officiel sans récépissé délivré par un agent d’enrôlement. « Toute personne se dirigeant vers le bureau communal pour demander un document ou tout autre service doit obligatoirement présenter son récépissé d’inscription aux élections », lit-on dans un communiqué signé le 24 octobre 2024 par Nadine Nibitanga, l’administratrice de la commune de Mpanda. Les responsables collinaires et les forces de sécurité, selon le communiqué susmentionné, étaient appelés à veiller au strict respect de cette mesure et à surveiller de près les récalcitrants au processus électoral.
Des activités économiques affectées
L’administrateur de la commune de Ntahangwa a suivi l’exemple de l’administratrice de la commune Mpanda en insistant sur le fait que la participation aux élections « n’est pas un droit, mais un devoir civique ». Dans certaines communes, les médias ont rapporté l’interdiction d’accès aux marchés publics pour les citoyens en âge de voter n’ayant pas de récépissé.
Dans d’autres provinces, comme à Mwaro, les agriculteurs se sont plaints de l’exigence de ce document électoral pour récupérer la fumure organo-minérale dont ils ont besoin pour démarrer la saison culturale2025A. Dans certaines localités, le récépissé a même été assimilé à une carte d’identité nationale, empêchant ainsi les non-porteurs de cette pièce de circuler librement. Martin Niteretse, ministre de de l’intérieur, a affirmé avoir instruit les responsables administratifs d’adopter des mesures incitatives pour encourager les citoyens à se faire inscrire aux élections de 2025, en raison de la participation nonchalante observée.
Pourtant, les parties prenantes au processus électoral ont critiqué ces mesures, les qualifiant de mesures rétorsion et affirmant qu’elles portaient atteinte aux droits de l’homme. Selon les activistes des droits humains, la mobilisation électorale ne doit en aucun cas empêcher les citoyens de jouir de leurs droits.
Calendrier électoral
Elections | Date des élections | Date de fin du mandat pour les élus de 2020 |
Députés et Conseillers communaux |
5 juin 2025
|
7 août 2025 |
Sénateurs | 23 juillet 2025 | 25 août 2025 |
Conseillers collinaires/quartiers | 25 juillet 2025 | 17 septembre 2025 |
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