Finance

Enquête sur le Budget Ouvert : Le Burundi n’est pas un bon élève

L’Enquête sur le Budget Ouvert, édition 2021 montre que le Burundi a 9/100 pour la transparence budgétaire.  Concernant la participation du public, il a 0/100 et 24/100 pour le contrôle budgétaire. Le CURDES s’inquiète du fait que ce score n’est pas satisfaisant et demande au gouvernement de l’améliorer pour que le pays soit crédible auprès des investisseurs étrangers et des partenaires techniques et financiers 

Le Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES) a procédé à la présentation de l’Enquête sur le Budget Ouvert, édition 2021. Selon Gilbert Niyongabo, président de ce centre, les résultats de cette enquête montrent que le Burundi a 9/100 pour la transparence budgétaire quand l’Ouganda a 59/100, le Kenya 50/100, le Rwanda 21/100, le Sud Soudan 15/100 et les Comores 0/100.  Concernant la participation publique, le Burundi a 0/100 et 24/100 pour le contrôle budgétaire. Selon Niyongabo, ce score n’est pas satisfaisant.

Gilbert Niyongabo, président du CURDES (au micro) : «Pour améliorer la participation du public, le pays est appelé à piloter des systèmes d’échange entre le public et les responsables de l’exécutif sur les questions budgétaires nationales pendant la formulation du budget national et le suivi de sa mise en œuvre».

Des stratégies pour améliorer la transparence

Selon lui, pour améliorer la transparence budgétaire, le Burundi doit publier un rapport préalable au budget, un projet de budget de l’exécutif, des rapports en cours d’année et un budget  citoyens en ligne. De plus, il est appelé à produire et à publier une revue de milieu d’année et un rapport de fin d’année. Il  doit aussi améliorer l’exhaustivité des informations présentées dans le rapport d’audit.  Il ajoute que la publication de ces documents à temps est  d’une impérieuse nécessité pour l’amélioration du score dans la transparence budgétaire.

Comment peut-on améliorer la participation du public ?

Pour améliorer la participation du public, le pays est appelé à piloter des systèmes d’échange entre le public et les responsables de l’exécutif sur les questions budgétaires nationales pendant la formulation du budget national et le suivi de sa mise en œuvre. Niyongabo demande aussi d’organiser des audiences législatives sur la formulation du budget annuel au cours desquelles le public ou les organisations de la société civile peuvent témoigner. Il faut aussi mettre en place des mécanismes formels pour que le public aide l’institution supérieure de contrôle à formuler son programme d’audit et à participer à des enquêtes d’audit pertinentes.

Quid de l’amélioration du contrôle budgétaire ?

Pour améliorer le contrôle budgétaire, il faut s’assurer que la législature organise un débat sur la politique budgétaire préalablement à la présentation du projet de budget de l’exécutif et approuve les recommandations pour le budget à venir. De plus, le pays est invité à veiller à ce qu’une commission législative examine et publie des rapports en ligne sur la mise en œuvre du budget de l’année en cours. S’assurer que l’institution supérieure de contrôle dispose de fonds pour remplir  son mandat tel que défini par un organisme indépendant et envisager de mettre en place une institution financière indépendante est une nécessité.

Cyriaque Nzirorera, économiste et professeur à l’université du Burundi fait remarquer que l’importance d’avoir de bons résultats dans l’Enquête sur le Budget Ouvert  est que le pays devient crédible auprès des investisseurs étrangers et des partenaires techniques et financiers.

Notons que l’Enquête sur le Budget Ouvert de 2017 montre que le Burundi avait un score de 7 sur 100 pour la transparence budgétaire, 0/100 pour la participation du public et 22/100 pour le contrôle budgétaire.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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