Le secteur de la santé reste peu performant au Burundi. Les services offerts dans les hôpitaux sont de moins en moins appréciés et les infrastructures sont vétustes tandis que le personnel crie à de mauvaises conditions de travail. Cela malgré qu’il s’agit d’un deuxième secteur où les dépenses de l’Etat sont plus élevées après l’éducation. Lors du Forum national sur le développement, les experts ont souligné les zones d’ombre et formulé des recommandations.
Le Forum national sur le développement a levé le voile sur les défis qui gangrènent le secteur de la santé. Lors de son exposé, Dr Simplice Ngirankabo, anesthésiste et réanimateur a soulevé les défis qui gangrènent le secteur de la santé publique et qu’il faut relever pour aboutir à une médecine de pointe. Il a notamment cité les défis liés au système administratif même du secteur. Il s’en est pris d’abord à la non application des lois. Selon lui, une loi ne vaut rien si elle n’est pas appliquée. Ngirankabo donne un exemple de la résistance de certains travailleurs qui refusent d’observer les mesures mises en place par leurs supérieurs.
En ce qui concerne l’exode de la main d’œuvre, Ngirankabo pense qu’il faut penser aux conditions dans lesquelles œuvre le personnel médical. Pour lui, l’Etat devrait donner aux migrants économiques les avantages qu’ils cherchent à l’étranger. « Nous devons accorder au travailleurs du secteur de la santé les mêmes conditions que les responsables de l’administration par exemple », a-t-il insisté. Il a également souligné la nécessité de payer les travailleurs sur leurs prestations et non pas par rapport à son diplôme. « Il faut que le ministre mette en place un barème de travail » a-t-il ajouté. Dr Ngirankabo rappelle que les médecins méritent d’être respectés quand ils exercent leur métier. « Outre l’argent, les médecins ont aussi besoin de la paix », a insisté le Dr Ngirankabo avant de raconter comment il a été brutalisé par un policier qui l’obligé à participer aux travaux de développement communautaire alors qu’il se présentait à son poste d’attache pour une urgence médicale.
Infrastructures et matériel médical dégradés
Le Dr Ngirankabo donne plusieurs exemples de la vétusté des infrastructures et du matériel utilisé dans les hôpitaux. Il a insisté sur le besoin de construire les infrastructures tout en considération de leur utilité. Pour lui, il est impossible d’aboutir à une médecine de pointe si on néglige l’entretien des infrastructures et du matériel médical. Dr Simplice Ngirankabo rappelle que les défis qui gangrènent le secteur de la santé sont nombreux. Il a également rappelé que les patients ont le droit d’être soignés dans de bonnes conditions. S’il réclame un matériel et des infrastructures décents, ce médecin n’oublie pas d’insister sur les compétences du personnel soignant.
Des solutions pour un secteur médical émergent
En ce qui concerne les solutions, Dr Ngirankabo est optimiste. « Quand il y a un problème, il doit y avoir nécessairement une solution », a-t-il admis. Pour augmenter la capacité d’offrir des services de pointe aux patients, Il a cité certains projets à développer. Il s’agit notamment du traitement de certaines maladies telles que le cancer et la dénutrition chronique. Il a évoqué la mise en place d’un centre de traitement du cancer afin de donner un caractere d’universalité à ce service. Il a également mentionné l’extension des services de la cardiographie. Pour lui, il est aussi important de renforcer les services de cardiologie et le traitement des cancers pour toutes les couches de la population.
En tout état de cause, Ngirankabo affirme que les germes de solutions sont disponibles. Cependant, on retiendra que les défis à relever sont nombreux et que la bonne gouvernance est nécessaire pour parvenir à une médecine émergente.
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