Environnement

Gestion des déchets plastiques : L’ABUCO‐TI Burundi tire la sonnette

L’ABUCO‐TI Burundi déplore que la gestion des déchets plastiques reste problématique dans la municipalité de Bujumbura.  Ces déchets sont encore jetés dans les caniveaux et dans la nature au vu et au su de tout le monde.  Cette association indique que cela constitue un danger pour l’environnement et la santé humaine. Elle demande de les recycler et de promouvoir l’économie circulaire pour rendre les déchets plastiques une opportunité au lieu d’un défi

Pierre Nduwayo, président de l’ABUCO‐TI Burundi ꓽ« Les gens  jettent les déchets plastiques partout où ils veulent au vu et au su de tout le monde.  C’est devenu une habitude pour la plupart des habitants de la municipalité de Bujumbura».

La gestion des déchets plastiques pose encore problème dans la municipalité de Bujumbura.  Cela ressort du constat de l’Association Burundaise des Consommateurs‐Transparency International Burundi (ABUCO ‐TI Burundi) lundi le 25 septembre 2023.

Beaucoup de déchets plastiques s’observent partout dans les caniveaux et dans la nature.

« Les gens les jettent partout où ils veulent au vu et au su de tout le monde.  C’est devenu une habitude pour la plupart des habitants de la municipalité de Bujumbura.  Quand il pleut, leur destination finale est notre réservoir d’eau douce le lac Tanganyika et ses affluents », déplore Pierre Nduwayo, président de l’ABUCO‐TI Burundi.

Les conséquences sont légion

Selon lui, les conséquences sont fâcheuses sur l’environnement et sur la santé humaine.  Les ressources en eau sont polluées.  Et cela constitue un danger pour la vie de la population vue que plus de 90% consomme l’eau qui provient du lac Tanganyika.

La reproduction des poissons est aussi affectée, car les déchets plastiques polluent les eaux à l’embouchure du lac Tanganyika là où les poissons pondent des œufs pour leur reproduction.

Nduwayo s’inquiète du fait qu’en 2018, le président burundais a décrété une loi interdisant la fabrication, l’importation, le stockage, la vente et l’utilisation de tous les sachets et d’autres emballages en plastique.

Pour les quelques sociétés publiques ou privées qui avaient reçu la dérogation de continuer à utiliser les sachets et autres emballages en plastique, l’article 7 du même décret stipule que les déchets en plastiques y compris les bouteilles et les flacons en plastique sont retournés chez les fournisseurs qui en assurent le stockage, le recyclage ou la valorisation.

Pourtant, ils ne sont pas récupérés. Par contre, ils sont récupérés par les particuliers qui font la commercialisation de certains produits tels que l’huile de palme et l’huile de coton et les entreprises qui fabriquent les jus pour emballer leurs produits.

Faire des déchets plastiques une opportunité au lieu d’un défi

Nduwayo demande aux entreprises qui utilisent les bouteilles plastiques comme emballage de penser à les récupérer pour les recycler et faire des déchets plastiques un atout au lieu d’un défi.

Il remercie certaines sociétés qui produisent les pavés et les carreaux à partir des déchets plastiques car cela rentre dans l’économie circulaire.  « C’est un système qui prône le recyclage des matériaux déjà utilisés pour en produire d’autres.

 La gestion des déchets plastiques pose encore problème dans la municipalité de Bujumbura.

Au lieu de les jeter dans la nature, ils sont récupérés et recyclés. Et enfin, ils sont sur le marché», fait remarquer Nduwayo. Il demande alors aux opérateurs économiques d’investir dans l’économie circulaire, car celle‐ci contribue beaucoup à la création de l’emploi et à l’augmentation des recettes de l’Etat.

L’expert en Environnement Célestin Nkunzimana ajoute aussi que ces inondations sont la conséquence du trop plein des caniveaux qui évacuent les eaux de pluie bouchée par toutes sortes de déchets.  Ces eaux doivent alors se trouver un chemin.

Déchets plastiques, dangereux pour la santé humaine

Si on conserve l’huile de palme dans les flacons de récupération pendant toute une semaine, ce produit tombe en désuétude parce que ces flacons ne sont pas nettoyés selon les règles d’hygiène, insiste le Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la qualité.

Et que les flacons en plastique présentent des risques pour les consommateurs selon la nature des produits. On peut même attraper des maladies chroniques comme le cancer, alerte-t-il.

Selon Ir Désiré Rudaragi, expert en sécurité sanitaire des aliments, les gens qui consomment les produits empaquetés dans les emballages inadéquats tombent souvent malade. Il s’inquiète qu’ils passent le temps qu’ils devraient consacrer au travail à l’hôpital et affectent les fonds sociaux aux soins médicaux.

Pour pallier à ce défi, BBN a interdit toute réutilisation des emballages de récupération dans tout le pays à partir du 26 février 2023.

L’utilisation des emballages de récupération persiste

Cependant, la population utilise encore les emballages de récupération. Elle argue qu’elle ne voit pas là où elle peut trouver d’autres emballages de substitution.

Selon la Banque Mondiale, le monde génère chaque année 2 milliards de tonnes de déchets solides municipaux. Ce chiffre devrait atteindre 3,4 milliards de tonnes en 2050. Sur 630 tonnes de déchets produits quotidiennement en Mairie de Bujumbura, environ 51 tonnes sont des déchets plastiques. Néanmoins, la gestion des déchets pose problème jusqu’aujourd’hui.

Notons que du 2 au 8 octobre 2023 est prévu la célébration de la semaine verte pour l’environnement dans le cadre de l’organisation internationale des consommateurs.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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Du jamais vu ; un déficit record a été enregistré depuis la création de l’Office Burundais des Recettes (OBR) en 2009, une institution chargée de maximiser les recettes. Un déficit de 110 milliards de FBu sur les 4 derniers mois de l’année budgétaire 2024-2025, déclaré par l’autorité compétente, ne peut pas passer inaperçu. Pire encore, parmi les causes évoquées pour expliquer cette diminution des recettes figurent des facteurs tels que le rôle crucial des agents chargés de maximiser ces recettes, la corruption et la complicité entre les contribuables et les agents, pour ne citer que ceux-là.

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