Les jeunes s’intéressent de plus en plus au métier de réparateur des moteurs de bateaux de pêche. Ils s’entrainent à l’entretien des engins de pêche, une activité économique qui attire toute convoitise. Entretien avec Pacifique Munezero, jeune qui se spécialise dans la mécanique maritime.
Nous sommes au chef-lieu de la province de Rumonge, à environ 500 m de la RN 3 sur le littoral du lac Tanganyika où accostent les bateaux de pêche. Un jeune passionné par la mécanique martime y détient un atelier de réparation des moteurs pour bateaux. Les reporters du journal Burundi Eco ont pu échanger avec Pacifique Munezero, un jeune résident du quartier Swahili qui encadre les jeunes dans la formation professionnelle. Subsidiairement à l’entretien des moteurs les vidanges et au remplacement des pièces défectueuses, il redonne une seconde vie aux parties endommagées à l’aide des postes à souder.
Il confie qu’il a appris le métier sur le tas par l’entremise d’un mécanicien chevronné qui a bénéficié des formations en mécanique à l’étranger. Il est fier de son métier qui lui permet de subvenir à ses besoins, affirmant que tout ce dont il a besoin pour vivre provient de cette activité.
Importance de l’entretien des moteurs nautiques
Un entretien régulier du moteur qui comprend la vérification des conduites de carburant et du système de refroidissement est essentiel pour prévenir les pannes courantes et réduire le risque de se retrouver immobiliser en pleine navigation. La fréquence de cet entretien dépend souvent de la puissance et de l’ancienneté du moteur. Munezero, professionnel du domaine souligne qu’un moteur neuf de bonne qualité nécessite un entretien tous les cinq mois tandis que les modèles plus anciens nécessitent un entretien au moins une fois le mois pour éviter d’éventuelles complications.
Les moteurs varient en fonction des marques. Les marques les plus utilisées sont notamment Yamaha, Honda et Suzuki qui se distinguent également par la puissance qui va de 15 à 75 chevaux-vapeurs. Il est à noter qu’une puissance nominale supérieure entraîne généralement une consommation de carburant plus élevée. « Sur le trajet, Rumonge-République Démocratique du Congo, un moteur peut consommer jusqu’à 40 litres de carburant », a-t-il précisé.
La disponibilité des pièces de rechange pose parfois problème. Bien qu’il existe des points de vente de ces pièces, certains composants restent introuvables sur le marché. Dans ce cas, il est souvent nécessaire de se tourner vers les pays voisins comme la Tanzanie, tout particulièrement vers la ville de Dodoma ou encore l’Ouganda pour passer des commandes. Dans le cas contraire, les mécaniciens font appel à leur ingénierie pour reforger les pièces de rechange ou les réadapter pour permettre aux bateaux motorisés de tenir pendant quelques semaines.
Des obstacles à l’exercice de son métier
Dans l’exercice de son métier, Munezero fait face à quelques difficultés, notamment en ce qui concerne l’entretien des équipements. Il fait remarquer qu’il peut faire correctement son travail de maintenance, mais que des problèmes surgissent après suite aux mauvaises pratiques des usagers des bateaux. Ce qui a l’origine des querelles avec ses clients. A cela s’ajoutent les coupures intempestives d’électricité. Cela représente un véritable obstacle pour son activité, car il doit faire recours de temps en temps à la meuleuse pour redimensionner les pièces endommagées.
Bien que l’entretien des moteurs de bateaux puisse être une source de revenus pour certains, son importance réelle est souvent minimisée par d’autres. Selon Munezero, pour certaines personnes, cette profession semble n’être qu’un simple expédient. Pourtant, il affirme qu’il est tout à fait possible d’avoir une vie décente en exerçant ce métier.
Il incite les jeunes à s’investir activement dans le travail. A ses yeux, la vie moderne est semée d’embûches et il n’est pas conseillé de rester passif en déambulant dans les rues. L’oisiveté expose les jeunes à la délinquance et à la violence.
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