Malgré les différentes mises en place pour protéger la rivière Akagera sur la colline Ngomo de la commune Giteranyi en province de Muyinga, cette rivière est menacée par les activités agricoles qui s’exercent le long de celle-ci. L’administration locale appelle à la protection de ce patrimoine pour le bien de tous.
Nous sommes sur les rives de la rivière Akagera, sur la colline Ngomo de la commune de Giteranyi, en province de Muyinga. Cette rivière constitue une frontière entre le Burundi et le Rwanda, dans cette région du nord du Burundi. Des pirogues sont garées les unes à côté des autres sur les rives de cette rivière, une preuve qu’il y a des activités de pêche qui s’exercent ici. Selon monsieur Bosco Ndayizeye, âgé de 54 ans et habitant sur cette colline, cette rivière nourrit plusieurs familles de la localité depuis des années. La commercialisation des produits de la ces poissons constitue également une activité génératrice de revenus pour plus d’un.
Ses rives menacées
Malgré les nombreux atouts de l’Akagera, les activités agricoles menées le long de ses rives posent une menace qui pourrait avoir des conséquences néfastes si aucune mesure n’est prise pour inverser la tendance. Du côté burundais, on observe de petits champs de légumes cultivés le long de cette rivière. Selon Serdie Manirutingabo, ingénieur agronome de la colline, ces champs sont cultivés par des récalcitrants, car l’administration locale a déjà interdit toute activité dans cette zone tampon.
Un habitant de cette localité approché a expliqué que certains habitants de cette localité décident de cultiver des petits champs le long de cette rivière en raison de l’exigüité des terres cultivables. « On y cultive que des légumes et je ne pense pas que de petits champs comme ceux-ci peuvent constituer une menace pour cette rivière », croit-il.
Des activités qui ne sont pas sans conséquences néfastes
Selon Mme Floride Nduwayezu, administrateur de la commune de Giteranyi, la mauvaise gestion de cette rivière n’est pas sans conséquences graves à la fois sur l’environnement et sur la coopération avec les pays voisins. Elle explique que ce n’est pas la première fois que des habitants le long de cette rivière tentent d’y exercer des activités agricoles, bien que ces travaux aient été interdits par l’administration. Ces travaux agricoles entraînent des détournements d’eau de cette rivière du côté burundais.
En ce qui concerne la coopération, Mme Nduwayezu souligne que cette rivière est un bien commun entre le Burundi et le Rwanda. « Si cette rivière est menacée du côté burundais, cela peut avoir des répercussions sur Rwanda et vice-versa. Autre chose est qu’elle joue un rôle essentiel dans l’alimentation du barrage de Rusumo, qui est partagé entre le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie. Ce serait vraiment dommage qu’un dysfonctionnement survienne en raison d’une mauvaise gestion de notre part », a-t-elle précisé.
Signalons que dans le cadre du Local Area Development Program (LADP), un projet du gouvernement financé par la Banque Mondiale via le NELSAP, des activités visant à la protection des bassins versants de l’Akagera, ont été mises en place. On citerait entre autres le traçage des courbes de niveaux dans les champs se trouvant à proximité de rivière et de la plantation des arbres agroforestiers.
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