Les femmes handicapées sont confrontées à des préjugés négatifs qui les considèrent comme moins capables, surtout en ce qui concerne la scolarisation et l’intégration dans la société. Cela peut les exclure des opportunités éducatives et professionnelles.

L’absence des établissements scolaires appropriés pour les handicapés rend l’accès à l’éducation beaucoup plus difficile.
Lors d’une rencontre effectuée dans la Municipalité de Bujumbura par les membres de l’Association Burundaise pour la Promotion des Droits des Femmes Handicapées-Urumuri (ABPDFH), plus de 80% des femmes vivant avec un handicap visuel ou psychosocial ont déclaré avoir eu des difficultés pour accéder à l’éducation. Les principales causes sont, entre autres, le manque d’écoles adaptées à leurs situation d’handicap, le matériel scolaire non adapté pour accueillir les élèves aveugles, le mépris, la stigmatisation, etc.
Cependant, l’absence des établissements scolaires convenables pour les handicapés rend l’accès à l’éducation beaucoup plus difficile. Pour se déplacer et pour faire leur toilette, les choses tournement au vinaigre. « Les difficultés rencontrées lors de la fréquentation à l’école se sont gravées dans nos têtes. Nous étions obligées d’utiliser un seau pour nous soulager. Ainsi, pour arriver dans les salles de classe, nous devions monter les escaliers et cela n’était pas facile pour nous », ont indiqué Rosette et Priscilla.
Discrimination et stigmatisation
Les femmes interrogées affirment qu’elles sont stigmatisées, moquées, méprisées et appelées par leur handicap plutôt que par leur nom, ce qui les a profondément touchées. « Le directeur de l’école m’a beaucoup menacée au point de penser à abandonner mes études, n’eut été ma mère qui me forçait », dixit Mme Odile. D’autres témoignages traduisent l’isolement qui découle des attitudes méprisantes et verbalement violentes, et soulignent l’importance du soutien de l’entourage lorsqu’il existe. Outre cette discrimination faite par certaines autorités des établissements scolaires, il existe certains membres de familles ou de la communauté qui méprisent les filles handicapées, et empêchent les parents à les amener à l’école disant qu’elles ne valent rien.
Quid de l’impact sur la vie professionnelle ?
Les défis existant dans le domaine scolaire se répercutent aussi sur la vie professionnelle des femmes handicapées. Une autre femme rencontrée sur terrain affirme qu’elle a eu la chance d’être retenue pour un poste d’emploi, mais qu’elle a été rejetée sous prétexte qu’elle ne pouvait pas conduire une moto. Néanmoins, cette exigence n’avait pas été mentionnée dans le dossier d’appel d’offre. D’autres ajoutent qu’elles ont été attribuées des tâches physiquement difficiles afin de les décourager. De surcroît, l’absence d’adaptation dans le milieu scolaire limite leurs opportunités de carrière. « Mon directeur me voyait souvent comme incapable de participer activement aux activités de terrain, et cela limite les possibilités de développement professionnel. Par ailleurs, je produisais un bon travail qui était beaucoup apprécié par le public », a indiqué Mme Bellange.
Madame Nella abonde dans le même sens : « Après ma formation académique, j’ai postulé dans différentes entreprises et un jour, j’ai été présélectionnée. Quand je suis allée passer un test(interview), au lieu de me poser des questions à propos de ma carrière professionnelle, le chef d’entreprise a commencé à douter de mes capacités en raison de mon handicap ».
Malgré leur handicap, Adélaide Nyigina, coordinatrice nationale de l’ABPDF interpelle toutes les femmes handicapées à rester optimistes, à être actives, à adhérer aux coopératives de développement
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