Environnement

Le lac Tanganyika indomptable

Les vagues du lac Tanganyika agressent les infrastructures socio-économiques et environnantes. Les populations riveraines subissent de plein fouet les conséquences de la montée des eaux du lac. Certains habitants sont contraints de déménager alors que d’autres résistent et développent des moyens de subsistance malgré la menace. Gros plan sur le littoral du lac Tanganyika de Kabezi jusqu’à Gatumba en passant par Kajaga

A l’endroit dénommé Kumase situé dans le quartier industriel, les eaux du lac Tanganyika sèment la panique chez les riverains.

Nous sommes lundi le 26 avril 2021. Les reporters du journal Burundi Eco quittent la rédaction pour faire un constat des dégâts causés par la montée des eaux du lac Tanganyika. Vers 10 h du matin, on débarque au quartier Nyabugete, précisément là où se trouve « Nyabugete Beach ».  Le bruit des vagues des eaux du lac Tanganyika casse les tympans.  Et ce qui s’observe est que cette plage est menacée par la montée des eaux de ce réservoir d’eau douce. Une grande partie de cette plage a été déjà envahie par les eaux. Les paillottes et les balançoires destinées au jeu des enfants sont déjà dans les eaux. Lors de notre visite, des digues de protection étaient en cours de construction pour empêcher les eaux du lac Tanganyika de continuer à inonder cette plage. Et de signaler que malgré cette situation, cette plage est encore fonctionnelle.       

Le même calvaire est vécu par certains habitants du quartier Kibenga de la commune Muha. Suite aux terrifiantes vagues des eaux du lac Tanganyika, les avenues et les infrastructures riveraines du lac Tanganyika ont été assiégées par les eaux. Certaines maisons sont sous l’eau. Une partie de la population avait déjà vidé les lieux.  Elle ne voit pas à quel saint se vouer.  Ir Gilbert Nkezabahizi, rencontré à Kibenga fait savoir que les services de l’Etat qui ont laissé les gens construire à cet endroit les ont trompés.  Selon lui, le sol est sablonneux à cet endroit. L’eau s’infiltre facilement. De surcroît, le sol y est plat.  Pas de pente. Il se trouve sur le même niveau que le lac Tanganyika. Pour ces raisons, il informe qu’il fallait aller jusqu’au-delà de 150 m à Kibenga.  Les 150 m qu’il faut respecter pour construire des maisons sur le littoral du lac Tanganyika ne sont pas suffisants.  Selon toujours Nkezabahizi, les études sur lesquelles on s’est basé pour mettre en place le code de l’eau de 2012 n’ont pas été suffisamment approfondies.  Raison pour laquelle il demande à l’Etat qui a accordé des parcelles à cet endroit d’être prêt à indemniser les victimes.

Kinindo Ouest menacé par les eaux du lac Tanganyika

C’est de même pour les habitants des autres quartiers comme Kinindo Ouest. Ils sont dans le même désarroi.  Les infrastructures riveraines sont submergées alors que les parcelles leur ont été octroyés par les services de l’Etat.  Cet ingénieur s’inquiète du fait que les habitants de ces quartiers sont dans une désolation inouïe. La nappe phréatique se trouve à une profondeur estimée entre 1,20 m et 1,50 m. Y construire des puits perdus est déjà impossible. On peut essayer pour les fosses septiques. Nonobstant, la construction d’une fosse septique durable à Kibenga n’est pas à la portée de toutes les bourses. C’est un mythe de Sisyphe pour les personnes à faibles revenus.  «Ces derniers jours, j’ai construit une fosse septique vidangeable de trois chambres pour un des habitants du quartier Kajaga. Je l’ai construit en béton armé pour pouvoir résister aux vagues des eaux du lac Tanganyika», laisse entendre Nkezabahizi. Et de marteler que les fosses septiques en briques se détruisent facilement. Les conséquences sont fâcheuses. Selon lui, la maison devient une proie facile de l’humidité et s’ensuit son effondrement.

Kumase inaccessible

A l’endroit dénommé Kumase situé dans le quartier industriel, les eaux du lac Tanganyika sèment la panique chez les riverains.  Pas mal d’infrastructures riveraines sont sous l’eau. Les eaux atteignent le restaurant bar Saint Tropez qui n’est plus opérationnel. La plage dénommée « Holy beach » située à cet endroit a été quasiment inondée. Les habitants craignent d’être dévorés par les crocodiles ou les hippopotames qui pullulent dans les buissons. De plus, les toilettes ne sont pas opérationnelles, car elles sont pleines des eaux du lac Tanganyika. Et d’ailleurs, ces eaux commencent à dégager une odeur nauséabonde. Les habitants craignent d’être une cible des maladies des mains sales.

Dans ce même quartier industriel, presque toutes les avenues sont impraticables, car elles sont inondées. Les plages situées à cet endroit ferment une après une, car elles ont été envahies par les eaux du lac. On cite à titre illustratif Cap Town Beach, Sun Beach, etc.  Pour les autres plages encore fonctionnelles, les gestionnaires ont débloqué des moyens financiers colossaux pour empêcher les eaux d’envahir leurs plages. C’est à titre illustratif «Yucca Beach». On a construit des digues de protection en pierres le long du lac.  Cependant, cette plage est en proie aux inondations malgré tous les efforts consentis.

KAGAJA, un quartier flottant  

Le quartier KAJAGA baigne dans les eaux. Son nom vient du verbe « Kujaga » qui veut dire une zone marécageuse. Petit à petit, les avenues se transforment en de véritables ruisseaux. Le quartier Kajaga est submergé, a-t-on constaté sur place. Les maisons d’habitations et les différents commerces « nagent » dans l’eau. Les habitants s’adaptent tant bien que mal à ce désastre. Ils se déplacent en bateau pour rejoindre leurs ménages.

A notre arrivée un quinquagénaire monte à bord de notre véhicule pour nous servir de guide qui nous aide à repérer les endroits les plus menacés. De part et d’autre de la chaussée d’Uvira, de belles villas attirent tous les regards. Plus on fonce vers le quartier, plus l’ambiance change. Des sacs de sable sont un peu partout. On dirait des tranchées pour les habitués du champ de bataille. L’eau déborde dans le quartier. Il s’agit d’une marée d’eaux à perte de vue. Une vaste prairie de jacinthes d’eau serpente le quartier Kajaga.

Le quartier KAJAGA beigne dans les eaux. Son nom vient du verbe « Kujaga » qui veut dire une zone marécageuse.

Bienvenu à bord….

Pour réaliser notre reportage, il aura fallu monter à bord d’une pirogue à six personnes. C’était pour la première fois qu’on se déplaçait en pirogue. On hésite un instant à monter à bord sans aucun kit de protection (gilets de sauvetage). Quand même on décide de prendre le risque. Les autres passagers à bord discutent comme si de rien n’était. Les deux reporters de Burundi Eco prennent les images au fur et à mesure qu’on s’écarte de la rive. Arrivée à mi-chemin, un des passagers annonce qu’un hippopotame rôde dans les parages. On apprend que le mammifère a même des petits. L’autre assis derrière nous réplique qu’il s’agit d’un deuxième hippopotame recensé dans cette zone. Le voyage risque d’être long pour les deux reporters du Journal Burundi Eco. « C’est très dangereux car l’hypo devient hyper agressif après la période de gestation. Il doit veiller sur ses petits pour les mettre hors du danger », s’inquiète un des passagers. La menace est réelle. L’adrénaline monte. On a de la trouille. On reste sans mot en se regardant dans les yeux et on continue. Un des reporters demande aux personnes à bord pourquoi ils choisissent de se déplacer en bateau. « Il s’agit d’un raccourci pour arriver plus vite à la maison. Nous évitons de faire des détours qui exploseraient les frais de transport et imposeraient plus de temps », lance une femme voilée.

L’insolubilité gagne du terrain

On accoste en plein quartier Kajaga. Çà et là, les enfants en tenue d’Adam et Eve baignent dans les eaux troubles qui dégagent des odeurs nauséabondes.  « Nous craignons au risque d’une propagation à grande échelle des maladies des mains sales. Oh mon Dieu ! Regarde la couleur de ces eaux. Probablement qu’il y a des déchets ou de la matière fécale dedans », murmure une femme assise derrière nous.

Les passagers arrivent un à un chez eux. On les dépose tous devant leurs portails protégés par des sacs de sable. L’intérieur des parcelles reste humide. Ceux qui vivent dans des maisons en étages ont abandonné les rez-de-chaussée alors que d’autres ont déménagé. De retour, on échange avec le « capitaine » du bateau qui rame lentement à l’aide d’un bambou qui lui sert d’appui pour pousser la pirogue vers l’avant. A quelque chose, malheur est bon ! Pour lui les inondations constituent une aubaine. C’est un business qui s’est développé progressivement à Kajaga. Chaque passager débourse 500 FBu pour arriver chez lui. Les bateaux effectuent les rotations le long de la journée jusqu’à 22 heures du soir. Les jeunes gagnent leurs vies en effectuant des navettes dans le quartier chic envahi par les eaux. Les élèves se rendent à l’école en bateau. Il en est de même pour ceux qui travaillent ou font des courses en ville. Ils doivent monter à bord des bateaux pour rejoindre la chaussée d’Uvira.

Un faux espoir !

Curieusement, les chantiers des maisons d’habitations existent encore à Kajaga. L’audace pousse les propriétaires des parcelles à les exploiter malgré les vicissitudes du moment. De toutes les façons, quand la nature se fâche et décide de riposter, on n’a pas d’autres choix que de prendre le large.

Les zones envahies devraient être évacuées au plus vite. Sinon les maisons risquent de s’écrouler. Ceux qui prétendent avoir construit avec des matériaux durables doivent avoir à l’esprit que ces bâtiments ont été érigées sur la terre ferme, mais pas dans les eaux. La présence de l’humidité à une hauteur de plus d’un mètre sur les clôtures est un indicateur rouge. Les fondations ne vont pas tenir longtemps dans l’eau.

Le danger est imminent et la menace est là. D’où la nécessite de prendre les mesures qui s’imposent, y compris le déménagement forcé pour protéger des vies. « Quitter les zones inondées, c’est un préalable. Et s’il y a des réticences, le gouvernement doit forcer ces gens à évacuer ces zones », indique Anicet Nibaruta, président de la plateforme nationale de gestion des risques de catastrophes dans les colonnes du journal Iwacu. Le directeur général de l’IGEBU n’y va pas par quatre chemins. « Les habitants des localités de Kajaga et Kibenga doivent déménager ».

Les écoliers de l’ECOFO Mushasha I et II subissent les conséquences de la montée des eaux du lac Tanganyika.

« Ajouter le drame au drame »

Les écoliers de l’ECOFO Mushasha I et II subissent les conséquences de la montée des eaux du lac Tanganyika. A l’école Mushasha II les classes de la 1ère à la 6ème ont été délocalisées. Il en est de même pour classes de la 3ème, 4ème et la maternelle pour l’école Mushasha I. Les écoliers fréquentent les classes des écoles privées, surtout pendant les après-midis. La directrice de l’Ecole Fondamentale Mushasha I, Mme Clarisse Baricako s’est confiée au journal Burundi Eco pour d’abord tirer la sonnette d’alarme. Les activités scolaires ont été perturbées par la montée des eaux du lac Tanganyika. Vers la fin du deuxième trimestre, les eaux ont envahi la cour intérieure de l’école. Actuellement, deux blocs et les sanitaires ont été fermés. Au niveau de la cantine scolaire, les vivres sont transportés par bateau de la cuisine aux salles de classe. A notre passage, les écoliers se restauraient à ciel ouvert sous un soleil de plomb.

Pire encore, tout l’établissement ne dispose pas de latrines. Les enseignants et les élèves doivent fréquenter les ménages environnants pour quémander où se soulager. « Les adolescentes vivent un calvaire en cas de menstruations. Elles devraient rentrer deux à trois fois par jour pour changer leurs serviettes hygiéniques », témoigne avec amertume la directrice de l’Ecofo Mushasha I. Elle fait savoir que deux apprenants de la 1ère année se sont absentés après avoir déféqué en classe. Leurs camarades se sont moqués d’eux. Ils ont eu peur de reprendre les cours.

La responsable de l’école appelle au secours. Elle demande aux bienfaiteurs de doter l’école de latrines mobiles. Les écoliers pissent dans les eaux stagnantes faute de lieux d’aisance. La Croix-Rouge désinfecte les lieux chaque semaine pour prévenir les maladies. En dépit de cette initiative, le risque reste élevé. Nous avons constaté que certains enfants lavent les assiettes dans les eaux troubles. L’autre menace est que les prédateurs aquatiques, notamment les crocodiles risquent de s’en prendre aux enfants. On apprend qu’un hippopotame a cassé les tuyaux d’une conduite d’eau en cours de réhabilitation. L’Unicef avait financé les travaux d’adduction d’eau potable, mais le débordement des eaux du lac a eu lieu avant la réception définitive des travaux, renchérit-elle.

Les activités scolaires tournent au ralenti à cette école qui affiche pourtant de faibles performances dans les concours nationaux. L’année dernière, seuls 13% ont réussi au Concours national. « Nous concentrons beaucoup d’efforts sur les élèves de la 9ème avec des séances de renforcement. Le niveau est rassurant en passant d’un trimestre à l’autre », estime Mme Baricako.  L’Ecole connait également beaucoup de cas de transfert des écoliers vers d’autres établissements. L’inondation n’épargne pas les ménages. Ce qui contraint les parents à déménager, explique Mme Baricako.

Pourquoi la montée des eaux du lac Tanganyika ?

La question est sur toutes les lèvres. Pourquoi le niveau du lac monte ? Les experts concordent avec l’hypothèse des changements climatiques. Les fortes précipitations enregistrées au niveau des bassins versants du lac Tanganyika provoquent les crues des affluents du lac. Ce phénomène est accéléré par la surexploitation des ressources naturelles qui provoque l’érosion du sol. L’’autre argument est que l’exutoire-la rivière Lukuga ne peut pas évacuer une bonne partie des eaux du lac. « La rivière de Lukuga qui évacue les eaux du lac Tanganyika est maintenant débordée et n’évacue plus une grande quantité de l’eau provenant du lac Tanganyika », affirme dans une conférence de presse.

Depuis 2017, le journal Burundi Eco parle de la montée des eaux du lac Tanganyika et ses conséquences. Le gouvernement réagit face à cette situation. Les actions d’urgence déjà menées sont notamment la relocalisation des habitants, la fermeture des infrastructures comme le Boulevard du Japon, etc. Dans le même ordre d’idées, la Regideso entame des travaux d’enrochement-entassement de grosses pierres-pour protéger les infrastructures contre les vagues du lac. Cela va ralentir l’affouillement horizontal qui risque de faire écrouler la station de pompage d’eau de la Regideso à long terme. Cette montée des eaux du lac devrait servir de leçon pour protéger les infrastructures sous menace dont le port de Bujumbura, les industries, l’aéroport Melchior Ndadaye avant qu’il ne soit pas tard.

Le pire serait-il à craindre ?

Sans toutefois prédire des situations apocalyptiques, les populations riveraines devraient rester vigilantes. Les données géographiques à notre disposition montrent que l’eau du lac n’a pas encore atteint le niveau le plus élevé qu’il a atteint dans le passé, soit 777,07 m en 1964.  Mais on évolue vers là. En mai 2020, le niveau du lac était à 776 m. Le lundi 19 avril 2021, l’échelle placée au quai de débarquement des bateaux du port de Bujumbura pontait sur 776,46 m. Si la saison pluvieuse se prolonge jusqu’en juin, il y a de quoi s’inquiéter.

Les infrastructures stratégiques comme la Brarudi, le port de Bujumbura et l’aéroport Melchior Ndadaye courent un réel danger. Ceci sans oublier les hôtels, les sociétés, les commerces et les restaurants érigés le long du lac Tanganyika. Le débordement des eaux du lac Tanganyika pèse sur l’activité économique. Grosso modo, la montée des eaux du lac Tanganyika pourra mettre à mal l’économie nationale qui se remet à peine de la crise socio-politique qui secoue notre pays.

Une grande partie de Nyabugete Beach a été déjà envahie par les eaux. Les paillottes et les balançoires destinées au jeu des enfants sont déjà dans les eaux.

Une histoire qui se répète ?

Sur les ondes de la Radio Isanganiro, Bernard Sindayihebura, expert en topographie, aménagement du territoire et environnement en même temps professeur à l’Université du Burundi indique que la montée des eaux du lac Tanganyika s’est révélée inquiétante de 2018 à 2021. Il compare cette période à celle de 1961-1964. Selon lui, ce sont des périodes jumelles. A cette période, le niveau du lac a atteint plus de 777 m par rapport au niveau de la mer.  Une partie non négligeable de la zone côtière a été assiégée par les eaux. Ce professeur d’université demande à la population de ne pas encore construire des maisons en dur dans la zone tampon. Seulement, il est possible d’y construire des infrastructures mobiles.

Dans un communiqué du 22 septembre 2020, Dr Déo Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a annoncé qu’il est strictement interdit de vendre ou d’acheter les domaines publics hydrauliques du littoral du lac Tanganyika. Il a demandé aux propriétaires des infrastructures construites dans ces domaines de les détruire eux-mêmes. Toutes les activités qui s’y déroulent sans respect de la loi ou autorisation ont été suspendues. Et un délai d’un mois a été donné aux propriétaires des maisons y érigées anarchiquement pour déboulonner les clôtures installées dans cette zone. Nonobstant, personne n’a démoli sa maison prétextant que c’est l’Etat qui a induit les acquéreurs en erreur.  En attendant, il a également suspendu l’octroi des certificats de conformité environnementale des travaux dans ce secteur. Le communiqué annonce également la mise en place d’une équipe d’experts pour élaborer un plan d’aménagement intégré du littoral du lac.

Le Code de l’eau doit être respecté

Pour se protéger contre les dégâts induits par la montée des eaux du lac Tanganyika, l’éminent environnementaliste Albert Mbonerane demande à la population de respecter le Code de l’eau promulgué en 2012.  L’article 5 de ce code établit la zone tampon dans les 150 m à partir du littoral du lac Tanganyika. Malheureusement, la lecture qu’on fait de cette disposition est fausse, indique M. Mbonerane. En principe, les 150 m ne devraient pas être comptés à partir du bord du lac. C’est plutôt en tenant compte de la géomorphologie de l’espace, à partir du niveau le plus élevé de la dernière crue. Ce qui n’est pas le cas puisque certaines constructions ont été érigées jusque dans l’eau, déplore-t-il.

En outre, Mbonerane précise que les affluents du lac Tanganyika ne sont pas protégés. Des tonnes d’alluvions et de déchets se déversent dans le lac. L’agriculture agresse la santé des rivières. Suite à l’érosion, les rivières charrient les alluvions jusqu’au lac Tanganyika. En conséquence, la sédimentation accélérée rétrécit de plus en plus l’espace occupé par les eaux. Ce qui cause en partie la montée des eaux du lac. Quand l’environnement se révolte, il n’y a pas d’armes pour y faire face. Si la terre nous parle, Mbonerane nous demande d’écouter ce qu’elle nous dit pour survivre. Pour le cas précis, le lac réclame ses droits.

Un clin d’œil

L’ami de la nature Albert Mbonerane considère que la montée des eaux du lac Tanganyika est un clin d’œil fait à l’endroit de la population riveraine. Il demande à la population de se ressaisir pour bien cohabiter avec le lac Tanganyika. Cela dans l’intérêt de tout le monde et surtout des générations futures. Selon toujours lui, le gouvernement devrait consentir beaucoup d’efforts pour protéger les bassins versants du lac Tanganyika. En ce sens, les zones tampons doivent être respectées au niveau des affluents du lac Tanganyika. Il importe également d’aménager des courbes de niveau sur les terrains à forte pente. De cette façon, Mbonerane conclut en précisant qu’on aura protégé à la fois les rivières et la biodiversité du lac Tanganyika.

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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