Gouvernance

Le Burundi traverse-t-il une crise économique ?

L’OLUCOME affirme que le Burundi connait une crise économique causée notamment par la pénurie des devises. Ses conséquences sont entre autres la pénurie du carburant, les problèmes de transport, etc. Cette organisation demande aux décideurs de prendre des mesures urgentes avant qu’il ne soit trop tard.

Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) estime que l’Etat doit trouver des solutions efficaces pour limiter les conséquences de la crise économique.

Le Burundi est en pleine crise économique depuis plus de deux ans. C’est une crise liée à la cherté de la vie accompagnée par la rareté des produits essentiels dont les Burundais ont besoin, notamment les devises. La pénurie de ces dernières est l’un des problèmes principaux que connait le Burundi. Ce qui engendre des conséquences collatérales dont la pénurie du carburant, le casse-tête du transport, le manque de matières premières pour les industries locales (cas de la BRARUDI, de la SOSUMO…), etc. Par conséquent, les recettes qui devraient rentrer dans les caisses de l’Etat diminueront. Cela a été annoncé par Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) mercredi le 8 mai 2024 dans une conférence de presse.

Actuellement, le transport des biens et des personnes est plus ou moins paralysé. A cause de la pénurie du carburant, la loi en matière de transport n’est pas respectée. Par exemple les camions, les pick-up, … transportent des dizaines de personnes sans assurance et sans se soucier des risques d’accident qu’elles encourent. Les voitures ordinaires comme les taxis n’hésitent pas à transporter un nombre de personnes qui excède leurs capacités. Cela se fait au vu et au su des policiers de roulage, comme pour dire que la situation les dépasse. Faire la queue pendant plusieurs heures dans les parkings des bus, c’est dans la normalité des choses. Pourquoi ? Parce que la population s’en est habituée malheureusement. A cela s’ajoutent les coupures intempestives de l’électricité, la pénurie d’eau dans les robinets, etc. « Du Président de la République aux différents membres du gouvernement en passant par le premier ministre et les parlementaires, qu’est-ce que ces autorités sont en train de faire concrètement pour trouver une solution efficace à cette crise ? », se demande M. Rufyiri avant d’ajouter que la situation est quasiment intenable.

Qu’est-ce qui est urgent maintenant ?

Pour l’OLUCOME, il est très important de trouver des solutions à cette crise économique. M. Rufyiri propose quelques pistes de solutions. Premièrement, il demande au chef de l’Etat d’accorder une audience à la société civile dont l’OLUCOME pour lui proposer des solutions efficaces. Deuxièmement, que l’Etat burundais organise une conférence nationale et internationale en vue de réfléchir sur cette problématique et sur les solutions envisageables. La troisième recommandation proposée par l’OLUCOME est que l’Etat prenne toutes les mesures qui s’imposent pour protéger les citoyens, parce qu’ils se déplacent actuellement n’importe comment dans des véhicules à haut risque. Si jamais un véhicule fait un accident, il sera difficile de réparer les pots cassés, car les règles de transport sont violées. Il vaut mieux prévenir que guérir. En plus de cela, l’OLUCOME recommande que l’État contracte des prêts à l’étranger pour résoudre les problèmes les plus urgents, car il n’a plus le choix.

Quid du comportement des citoyens face à la crise économique qui frappe le pays ?

M. Rufyiri demande aux autorités de réduire les dépenses publiques et à la population d’utiliser tout ce que la loi lui permet pour montrer à l’Etat que le Burundi est dans une situation exceptionnelle. Il demande également aux Burundais de s’habituer à trottiner, car le transport est à l’agonie.

« Malheureusement, les autorités estiment que cette situation est maîtrisable parce que les citoyens sont calmes. Or, quand il y a une crise économique, il y a risque que la paix sociale soit perturbée. Mais nous ne voulons pas qu’il y ait un soulèvement social. Il est encore temps d’éviter le pire », tranquillise le président de l’OLUCOME. Il ajoute qu’après tout, les autorités ne devraient pas s’occuper du commerce. Plutôt, qu’elles trouvent des solutions aux problèmes auxquels le pays fait face. Pour y arriver, il faut d’abord qu’il y ait une bonne gouvernance. Sinon tous les efforts seront quasiment vains.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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