Le Programme National pour la Sécurité Alimentaire et le Développement Rural de l’Imbo et du Moso (PNSADR-IM) est à l’œuvre pour contribuer à l’augmentation du rendement et à la valorisation de la filière riz. Les riziculteurs reçoivent des formations sur les bonnes pratiques pour augmenter la production dont le Système de Riziculture Intensif (SRI). Des coopératives ont été mises en place pour valoriser la production. Pas mal de pistes ont été tracées pour faciliter l’accès aux marchés, la protection des bassins versants et la lutte contre la déforestation et ses effets pervers. Les bénéficiaires se réjouissent de ses réalisations

Les riziculteurs du marais de Mpanda se réjouissent des interventions du PNSADR-IM
Nous sommes dans la province de Rutana, commune Giharo sur la colline Musenyi précisément là où se trouve le marais dénommé Mpanda. Ce marais est emblavé de riz. Samuel Nyamwero, président de la coopérative des riziculteurs du marais de Mpanda indique que c’est grâce au PNSADR-IM qu’ils y cultivent le riz de façon moderne. « Le PNSADR-IM nous a envoyé un agronome pour nous apprendre comment procéder pour cultiver le riz dans ce marais de façon intensive. Il nous a enseigné les bonnes pratiques agricoles comme le Système de Riziculture Intensif. Auparavant, on cultivait pêle-mêle. La récolte était mauvaise mais, avec l’appui du PNSADR-IM, les choses ont changé. De surcroît, le PNSADR-IM nous a offert des pompes, des pesticides et des fertilisants pour augmenter la production », révèle Nyamwero.
Il fait remarquer qu’il avait une concession de 26 ares. Auparavant, avec 5 kg de semences, il produisait seulement autour de 800 kg de riz. Aujourd’hui, il atteint une production de 1.700 kg de riz. C’est incroyable ! Se réjouit-il, avant d’ajouter que son voisin a atteint une production de 5.500 kg avec 15 kg de semences. Cette année, Nyamwero indique qu’il a exploité seulement 49,5 ha du marais de Mpanda. Il demande au PNSADR-IM d’aménager tout ce marais dont la superficie est estimée à plus de 100 ha. Selon lui, l’aménagement de ce marais va contribuer à l’augmentation de la production rizicole. Les riziculteurs du marais de Mpanda sont estimés à 577 dont 274 femmes et 303 hommes.
Les riziculteurs se réjouissent du « SRI » initié par le PNSADR-IM
Constance Nditije, une sexagénaire rencontrée à cet endroit est ravie de l’intevention du PNSADR-IM. « Je suis rizicultrice au marais de Mpanda. En pratiquant le SRI en 2017, j’ai atteint une production de 1.300 kg avec 5 kg de semences sur une superficie de 100 ares. Auparavant, sur la même superficie, je ne dépassais pas 300 kg, car je cultivais pêle-mêle », fait savoir Nditije. En 2018, j’ai récolté 1.700 kg. Avec ce rendement « Je me suis achetée un terrain à 300 000 FBu et un caprin », révèle -t-elle.
La pénurie des semences de riz maîtrisée
Pour éviter qu’on ne parle plus du défi lié au manque de semences de riz, le PNSADR-IM a formé des multiplicateurs des semences du riz. Alfred Nzirubusa est l’un de ces semenciers. On l’a rencontré là où est situé son stock de semences. « J’ai été choisi pour multiplier les semences du riz. J’ai été formé sur les bonnes pratiques agricoles pour booster la production. J’en suis ravi car, sur une superficie de 68 ares dont je disposais, j’ai produit 3.200 kg alors qu’auparavant, je produisais moins de 500 kg », indique Nzirubusa. Il fait savoir qu’il a agrandi son champ d’exploitation pour augmenter la production.
Des coopératives pour valoriser la production du riz
De plus, dans l’optique de valoriser la production rizicole, le PNSADR-IM a mis en place des coopératives rizicoles. Wilson Nzoyisaba, président de la coopérative AKARUSHO âgé de 34 ans et père de sept enfants affirme que c’est grâce au PNSADR-IM que la coopérative qu’il chapeaute a été créée. « Nous étions de simples riziculteurs. On travaillait en solo. Le PNSADR-IM nous a demandé de nous regrouper en coopératives. On était au nombre de 70. Actuellement, nous sommes au nombre de 580 dont 245 hommes et 335 femmes. Parmi ces derniers, il y a 2 Batwa, 40 veuves et 106 jeunes. Les avantages de se regrouper en coopératives sont incommensurables. Selon lui, la coopérative contracte des crédits en faveur de ses membres. Il souligne que la coopérative est un bon canal pour s’approvisionner en fertilisants et pour chercher des marchés plus offrants. De plus, les membres des coopératives rizicoles conservent leur récolte à la coopérative. En 2016, cette coopérative a récolté plus de 56 tonnes. La même année, elle a bénéficié d’un crédit de 4.016. 000 FBu et ce montant a été déjà remboursé. En 2018, elle a récolté 72 tonnes. Et d’ajouter qu’elle a bénéficié d’un autre crédit de 10. 016. 200 FBu la même année. Cette année, elle a bénéficié d’un crédit de 12. 240. 270 FBu. Auparavant, les riziculteurs faisaient recours à l’usure. Les hommes s’arrogeaient le droit de vendre la récolte à l’insu de leurs épouses et gaspillaient cet argent dans l’adultère, l’ivresse et d’autres mauvaises attitudes. Nzoyisaba se réjouit du fait que ce calvaire a été maîtrisé.

Les infrastructures de la coopérative AKARUSHO
Les membres de la coopérative AKARUSHO ravis
Thérèse Manirambona, une femme de la communauté Batwa affirme que cette coopérative a une importance capitale. Elle remercie le PNSADR-IM qui a fait qu’elle soit créée. Auparavant, elle fait savoir qu’elle vivait de la poterie. Depuis qu’elle est membre de la coopérative AKARUSHO, les conditions de vie de sa famille se sont améliorées. Elle affirme qu’on lui a accordé un crédit de 300 000 FBu. Avec ce montant, elle s’est achetée un terrain cultivable de 200 000 FBu. Le reste a été utilisé pour satisfaire les besoins familiaux.
Georges Nijimbere, Assistant en Suivi-Evaluation au PNSADR-IM dans la région du Moso affirme que le PNSADR-IM contribue à l’amélioration des conditions de vie des ménages dans six communes des provinces Rutana, Ruyigi et de Cankuzo. Ce sont entre les communes Giharo, Gitanga et Bukemba de la province Rutana, Gisuru et Kinyinya de la province Ruyigi ainsi que Cendajuru de la province Cankuzo. Il est entrain de développer la filière riz dans la région du Moso. 36 collines constituent l’objet de la zone d’action de ce programme du gouvernement du Burundi financé par le Fonds International Pour le Développement Agricole (FIDA). Il aide les riziculteurs dans la production des semences de riz. De plus, on les sensibilise pour ne pas cultiver pêle-mêle. On les invite à pratiquer le SRI. Ce système leur permet d’augmenter la production rizicole. Auparavant, le rendement variait entre 1 et 2 tonnes par hectare. Pour le moment, avec les interventions de PNSADR-IM, le rendement tourne autour d’une moyenne de 4,5 tonnes par hectare.
9 coopératives rizicoles mises en place
De plus, cette production est valorisée. On appuie les riziculteurs dans la valorisation de la production rizicole. Pour gagner le pari, des séances de renforcement des capacités sont organisées à l’endroit des riziculteurs. Et d’ajouter la mise en place des coopératives des riziculteurs bien structurées. Pour le moment, 9 coopératives ont été mises en place. La commune Cendajuru dispose d’une seule coopérative. La commune Gisuru est dotée de deux coopératives et la commune Giharo en a trois. Quant à la commune Kinyinya, elle dispose d’une seule coopérative et la commune Gitanga en possède deux. Quatre hangars ont été construits pour ces coopératives. On les a équipés en décortiqueuses améliorées. Il ne reste qu’à les doter de groupes électrogènes afin qu‘elles commencent à fonctionner.

Georges Nijimbere, assistant en Suivi-Evaluation au PNSADR-IM dans la région du Moso : « Le PNSADR-IM contribue à l’amélioration des conditions de vie des ménages dans six communes des provinces Rutana, Ruyigi et Cankuzo»
6 marais à aménager
Pour permettre aux riziculteurs d’augmenter la production, 6 marais vont être aménagés. Il s’agit des marais de Rumpungwe situés dans la commune Gisuru et Rugoma situé dans la commune Kinyinya. Il y a aussi les marais de Nyamikungu et Mpanda situés dans la commune Giharo et enfin les marais de Musasa et Cunda situés dans la commune Gitanga. Pour ce qui est de l’aménagement des marais de Rumpungwe et Nyamikungu, les travaux sont en cours.
7000 ha reboisés et 9000 ha de bassins versants protégés
De plus, le PNSADR-IM est entrain de protéger les bassins versants des marais en cours d’aménagement et d’autres infrastructures qui y seront érigées. Des courbes de niveau ont été tracées et végétalisées. Sur 9000 ha. A côté de cela, le programme produit des plants sylvicoles et agroforestiers, notamment le caliandra. Non seulement les arbres agroforestiers protègent les bassins versants, mais aussi ils contribuent à l’alimentation du bétail. Le programme a aussi reboisé 7000 ha des collines dénudées.
Le PNSADR-IM a aussi pensé au désenclavement de cette région, qui constitue un défi majeur à la commercialisation des produits agricoles. Sur cette lancée, des pistes ont été tracées pour faciliter la commercialisation de certains produits en permettant aux agriculteurs d’accéder aux marchés.
Il s’agit de la piste de Gisuru sur un linéaire de 25 km. Selon toujours Nijimbere, il y a une autre piste qui sera tracée dans la commune Gitanga sur un linéaire de 20 km. Une autre piste va se diriger vers la commune Gisuru en passant par la commune Nyabitsinda jusqu’à Kinyinya, précisément à Vumwe sur un linéaire de 30 km.
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