Gouvernance

Les maïs collectés par ANAGESSA inquiètent les députés

Fin février 2025, les ministres respectivement en charge de l’agriculture et du commerce ont été invités par l’Assemblée nationale pour répondre aux dysfonctionnements persistants dans la gestion des stocks de maïs collectés par l’Agence nationale de gestion du stock stratégique alimentaire (ANAGESSA). Alors que les questions de collecte, de conservation et de commercialisation du maïs demeurent floues depuis plusieurs années, le député Thacien Gahungu a exprimé des doutes sur l’efficacité des responsables et a souligné l’urgence de réformer la gestion des biens publics.

Fin février 2025, les ministres respectivement en charge de l’agriculture et du commerce ont été invités par l’Assemblée nationale pour répondre aux dysfonctionnements persistants dans la gestion des stocks de maïs collectés par l’ANAGESSA.

 

« Les ministres qui sont devant nous sont intelligents, tout comme ceux qui les ont précédés. Alors pourquoi rien ne change dans leurs ministères ? » Cette question a été soulevée par le député Thacien Gahungu, alors que les ministres Prosper Dodiko en charge de l’agriculture et Marie Chantal Nijimbere en charge du commerce répondaient aux questions des parlementaires le 27 février 2025, dans l’hémicycle de Kigobe. Cette séance faisait partie de la présentation du rapport de la commission permanente en charge de l’agriculture, suite à une descente effectuée dans plusieurs provinces. L’objectif était de faire le point sur les stocks de maïs et de riz collectés en 2024, leur commercialisation par ANAGESSA ainsi que la préparation de la collecte du maïs produit pendant la saison culturale 2024C et 2025A.

Le député Gahungu a rappelé qu’en dépit du temps qui passe, les questions posées aux ministres demeurent les mêmes. « Cela fait presque cinq ans, et malheureusement, les problèmes auxquels nous faisons face restent inchangés », a-t-il déclaré. Il a poursuivi : « Le ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage, depuis notre arrivée ici, a connu trois ministres. Pourtant, rien ne semble changer. Les mêmes problèmes persistent et ils continuent d’affecter le pays. »

Le parlementaire continue de s’interroger : « Je suis convaincu que les ministres présents sont intelligents, tout comme ceux qu’ils ont remplacés. Alors pourquoi les problèmes qu’ils sont censés résoudre persistent-ils ? Pourquoi devons-nous toujours leur poser les mêmes questions ? » Il ajoute qu’il est possible que les ministres et leurs équipes ne sachent pas vraiment quand les maïs ont été cultivés, quand ils seront récoltés et vendus. « Même un élève en 6e année serait capable de répondre à ces questions », ironise M. Gahungu.

Quelle analyse du député Gahungu ?

Le député estime que lorsqu’une situation ne change pas malgré les efforts des responsables, cela peut être dû à quatre raisons principales. Premièrement, cela pourrait signifier que ce qui leur est demandé de faire est tout simplement irréalisable. En second lieu, il pense que les collaborateurs des ministres agissent de manière inefficace, voire délibérément incorrecte, perturbant ainsi la situation. Troisièmement, il pourrait exister des obstacles internes dans les ministères qui empêchent le changement. Et enfin, le député pense que certains ministres ne disent pas la vérité devant les députés, fournissant des réponses superficielles et incomplètes. « Si quelqu’un se plaint de maux de tête, le médecin lui prescrit un traitement pour cela. Mais si le problème vient de l’orteil, le médicament contre les céphalées ne le guérira pas », explique M. Gahungu.

Il poursuit : « Parmi ces obstacles, quels sont ceux qui sont réellement problématiques ? Est-ce un, deux ou trois ? Il est crucial de savoir où concentrer nos efforts pour résoudre les problèmes. D’autre part, ce phénomène fait que les responsables réalisent bien que nous sommes en train de perdre et qu’ils laissent cela continuer ainsi. Parce que, par exemple, pour le cas des maïs, quoi que nous fassions, nous devrons enregistrer des pertes. Mais qui en assumera la responsabilité? »

Les responsabilités futures des ministres

« Honorables ministres, nous vous poserons des questions à ce sujet. Ces milliards de FBu que nous allons perdre, viendra un moment où vous devrez en répondre. Nous finirons par vous demander des comptes », avertit M. Gahungu. Il termine par dénoncer également le fait que les biens de l’Etat se détériorent au vu et au su de tous, sans que les responsables ne prennent des mesures pour améliorer la situation. « C’est inacceptable. Il est crucial que la gestion des biens publics change. Lorsqu’une institution échoue sous la responsabilité d’un dirigeant, il doit en répondre. Il doit rendre des comptes et c’est ainsi que l’on éveillera la conscience des autres fonctionnaires », conclut-il.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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