L’inflation rythme le vécu quotidien des ménages. En cette période de soudure, les prix des denrées alimentaires repartent à la hausse. Les céréales, les légumes et les produits carnés sont hors prix. Le prix d’un kilo de viande frôle les 30 000 FBu sur les marchés de la capitale économique. La crise des hydrocarbures induite par la pénurie criante des devises perturbe les chaines d’approvisionnement. Ainsi, par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste.
Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Les consommateurs assistent impuissamment à la flambée des prix des denrées alimentaires. Les prix des produits agricoles dont les bananes, les choux, les produits halieutiques, les haricots, les pommes de terre, l’huile de palme, les oignons…affichent une tendance haussière sur l’ensemble du territoire. Les données de l’Institut National de la Statiques du Burundi (INSBU) révèlent que le taux d’inflation est de 24% en glissement annuel. Une inflation tirée essentiellement par les prix des produits alimentaires. A titre illustratif, les prix des poissons et des fruits de mer ont connu une augmentation de 62,3% en une seule année. Pour la viande et les fruits, la hausse est respectivement de 70,5% et 55 % entre octobre 2023 et octobre 2024.
Les ménages sont contraints de rationner leurs dépenses sous contraintes budgétaires. Les salariés ont du mal à joindre les deux bouts du mois. Ils s’endettent auprès des microfinances et des boutiquiers pour subvenir aux besoins fondamentaux de leurs familles. Normalement, l’inflation devrait graduellement être compensée par un réajustement salarial. Ce qui viendrait contrer la perte du pouvoir d’achat dû à la dépréciation monétaire. Or, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Ainsi, les habitants de la ville se retrouvent du jour au lendemain dans l’incapacité d’honorer leurs engagements contractuels envers les bailleurs (payer le loyer, les frais de l’eau et d’électricité).
Une forte inflation n’augure rien de bon pour l’économie nationale. Les ménages retardent leurs achats dans l’attente d’une prochaine embellie économique. Les invendus s’accumulent chez les producteurs. Ce qui réduit la performance des industries, car le pouvoir d’achat des ménages est faible. Dans le pire des cas, les industriels décident de mettre une partie du personnel au chômage. Cela se répercute négativement sur la mobilisation des ressources intérieures. Quand l’activité tourne au ralenti, la mise en œuvre des programmes de développement est hypothéquée par le manque des financements. D’où l’urgence de prendre des mesures efficaces pour atténuer les effets de l’inflation.
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