Le gouvernement et ses partenaires demandent à la population de redoubler d’efforts dans l’utilisation des foyers améliorés ou des autres sources d’énergie comme le gaz. C’est dans l’objectif de sauvegarder l’environnement
L’utilisation des foyers améliorés s’avère nécessaire pour combattre la déforestation qui est en train de pendre une ampleur inquiétante dans notre pays, a indiqué vendredi le 3 février 2023 Willy Ciza, directeur des ressources naturelles au ministère de l’Energie et des Mines.
Selon lui, il est déplorable qu’une grande partie de la population face recours encore au bois de chauffage et au charbon de bois pendant la cuisson des aliments malgré les efforts qui ne cessent d’être déployés par le gouvernement et ses partenaires pour inciter la population à utiliser les foyers améliorés.
Il conseille à la population d’utiliser des foyers améliorés parce qu’ils nécessitent moins de charbon de bois. De même pour les usagers du bois de chauffage. La quantité est réduite.
A titre illustratif, on peut citer le foyer amélioré dénommé « Bika igiti». «Comme valeur ajoutée, les études montrent que les usagers de ce dernier gagnent 50% sur le bois de chauffage et 30% sur le charbon de bois», explique Jean Bosco Nkunzimana, responsable du projet Energising Development (ENDEV) de l’Ong AVSI.
Il ajoute que le foyer amélioré «Bika igiti» n’est pas cher. Son coût varie entre 4000 FBu et 5000 FBu. Concernant sa durabilité, elle varie entre 3 et 5 ans.
Accessibilité des foyers améliorés, un défi majeur
Ciza demande à la population de changer de mentalités pour préserver l’environnement. Pourtant, le défi important qui s’observe est l’accessibilité de ces foyers, surtout à l’intérieur du pays. «Ils n’y sont pas disponibles en grande quantité», s’inquiète- t- il.
Sur cela, il tranquillise que le gouvernement en collaboration avec ses partenaires compte produire une grande quantité de foyers améliorés pour essayer de satisfaire le marché local. Par la suite, Ciza laisse entendre que l’utilisation de ces foyers améliorés pourra être obligatoire.
Jacques Nkengurutse, professeur à l’Université du Burundi abonde dans le même sens. Selon lui, il est urgent de recourir aux foyers améliorés et aux autres sources d’énergie comme le gaz pour freiner le rythme de la déforestation. «Nous sommes presque les seuls qui recourent encore au bois de chauffage et au charbon de bois comme les études le montrent. Les autres utilisent le gaz en premier lieu», précise- t- il.
Cela fait que l’agression contre l’environnement continue et de manière démesurée au Burundi. La déforestation a suivi une courbe ascendante. Le PNUD a alerté en 2015 sur la possible disparition totale du couvert végétal en 2040, car le Burundi connait une dégradation alarmante de son environnement.
La crise qui a sévi dans le pays depuis 1993 a anéanti les effets des efforts de boisement déployés auparavant à tel point qu’il y eut plus de 30 000 hectares de boisements détruits (PNUD, 1996). En l’an 2000, il ne restait que 189 mille hectares.
Alors que les données chiffrées montrent que plus de 95% des ménages emploient le bois de chauffage comme énergie domestique, l’exploitation commerciale des planches aggrave la situation. Le bois est également employé dans les Sauna, dans les fours à pain ou dans les ateliers de menuiserie dont le nombre a visiblement augmenté au fur des années malgré le manque de chiffres fiables.
Notons qu’un déficit énorme se fait sentir entre les besoins et les ressources en bois disponibles. D’après Dr Nkengurutse, les besoins en bois pour une population estimée à 11 millions d’habitants en 2020 s’élevait à 11.639.000 m3 avec un déficit de 3.325.000 m3.
Si le reboisement constitue un des moyens empruntés pour relever le défi, ce chercheur montre que la superficie à boiser est très exigüe. En effet, l’espace nécessaire pour combler le vide serait de 1.031.000 hectares, soit 38,18% du territoire national, alors que seuls 276. 040 hectares, soit 10% du territoire national sont disponibles. Ce qui représente un déficit remarquable de 754.960 hectares.
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