Développement

Merankabandi gagne le pari malgré certains défis

Un montant de 23 726 670 000 de FBu a été transféré à 56 000 ménages les plus démunis dans 4 provinces ciblées depuis juillet 2017 jusqu’au mois de juin 2020. Les responsables du projet s’en réjouissent du fait que la plupart des bénéficiaires sont parvenus à faire fructifier l’argent qu’ils ont reçu

Le projet d’appui aux filets sociaux Merankabandi a organisé ce jeudi 25 juin 2020 à Gitega un point de presse sur l’état de mise en œuvre de ses activités, ses défis et ses perspectives.  A cette occasion, Michel Nyabenda, coordonnateur de Merankabandi a indiqué que ce projet est opérationnel depuis juillet 2017. L’objectif était de combattre la pauvreté et ses effets pervers qui guettent beaucoup de ménages au Burundi.

Selon Nyabenda, le projet d’appui aux filets sociaux Merankabandi est un projet pilote de transfert monétaire aux ménages les plus vulnérables dans des zones sélectionnées. C’est une stratégie très efficace de lutte contre la pauvreté. Elle est aussi appliquée ailleurs. Ce sont des transferts monétaires réguliers pendant une période bien déterminée avec des mesures d’accompagnement pour qu’ils soient utilisés de façon rationnelle et permettent d’améliorer les conditions de vie des bénéficiaires. Ces mesures d’accompagnement dureront jusqu’à la fin du projet. Les activités principales sont entre autres des séances sur des thèmes choisis, des visites à domicile et des journées Hinduringendo.  Une ONG est mise en place dans chaque province pour les mettre en œuvre. Les transferts d’argent se font de façon électronique via les téléphones mobiles qu’ils reçoivent gratuitement. Chaque ménage sélectionné a un compte électronique sur lequel on transfère régulièrement le montant de 40 000 FBu. Depuis qu’il est à l’œuvre au mois de juillet 2017, un montant de 23 726 670 000 de FBu a été transféré à 56 000 ménages les plus démunis dans 4 provinces ciblées jusqu’au mois de juin 2020.

Michel Nyabenda, coordonnateur du projet Merankabandi : « L’impact du projet s’observe sur terrain. Les bénéficiaires ont pu améliorer leurs conditions de vie ».

La promotion de la communauté Batwa prise en compte

Selon toujours Nyabenda, le projet d’appui aux filets sociaux Merankabandi n’a pas ignoré la communauté Batwa. La raison principale est que cette communauté est en proie à une pauvreté criante. Elle vit grâce à la poterie qui ne génère rien comme bénéfice. Elle est très vulnérable. Les enfants issus des ménages Batwa n’ont ni accès à l’éducation ni aux soins de santé suite au manque de moyens financiers.  C’est une communauté discriminée et stigmatisée. Les Batwa habitent dans de petites huttes couvertes de paille. Pour toutes ces raisons, Merankabandi est venu leur apporter une solution leur permettant de se tirer de ce gouffre. On essaie d’améliorer leur habitat et de les inciter à pratiquer l’élevage et l’agriculture connus comme des secteurs porteurs de croissance économique. On compte aussi offrir des uniformes et un kit scolaire aux enfants issus de la communauté Batwa pour leur permettre de vaquer aux activités scolaires, car l’éducation est la source majeure du développement.

L’impact du projet est positif

Selon toujours lui, l’impact du projet s’observe sur terrain. Les bénéficiaires ont pu améliorer leurs conditions de vie. Ils pratiquent actuellement l’élevage du petit bétail. Ils ont construit des maisons couvertes de tôles et ont initié des activités génératrices de revenus. De plus, certains ont pu acheter des plaques solaires, des moyens de déplacement, etc.  Le banditisme et d’autres mauvaises attitudes ont été maîtrisés.

Les bénéficiaires s’en réjouissent

Laetitia Nyabuhoro habitant la colline Gatete de la commune Busoni en province de Kirundo fait remarquer que c’est grâce à Merankabandi que les femmes Batwa sont parvenues à améliorer les conditions de vie de leurs familles.  Elles se sont regroupées en association pour pratiquer la tontine. Cette stratégie leur permet de mettre en œuvre d’autres activités génératrices de revenus. A titre illustratif, Nyabuhoro exerce le commerce des patates douces, des colocases, des bananes et des légumes au marché de Gatete.

Elle peut engranger un bénéfice de 10000 FBu par jour. Elle pratique aussi l’élevage des caprins et des porcins. « Avec l’appui de Merankabandi, je me suis acheté un poste radio à 20 000 FBu, deux chèvres à 90 000 FBu et une parcelle à 200 000 FBu», signale-t-elle. Et d’ajouter qu’elle a acheté une bicyclette à 80 000 FBu pour son mari. Elle pratique aussi l’élevage de la volaille. Tous ses enfants parviennent à manger trois fois par jour et à fréquenter l’école.

Néanmoins, malgré ces avancées, les défis ne manquent pas. A titre d’exemple, la taille du projet est limitée par rapport aux besoins de la population. Tous ceux qui ont besoin de moyens financiers pour améliorer leurs conditions de vie n’en ont pas encore bénéficié. Il s’observe aussi quelques cas d’usure, de manque de terrains pour aménager des espaces réservés aux journées Hinduringendo.

Notons que Merankabandi a été classé parmi les 16 premiers projets financés par la Banque Mondiale en Afrique.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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