Les agriculteurs qui vendent leurs feuilles de thé à l’usine de Rwegura craignent que leurs biens soient saisis par les institutions de microfinance qui leur ont accordé des prêts. Le fait qu’ils ne vendent plus leurs productions normalement les rend incapables de rembourser ces prêts. Cela fait suite à la réduction des ventes de thé, qui sont passées de trois fois par mois à une seule fois, en raison de la pénurie de carburant de type mazout à cette usine.
Les théiculteurs qui vendent leurs feuilles de thé à l’usine de Rwegura doivent faire face à la difficulté de rembourser les microfinances qui leur avaient accordé des prêts remboursables après la vente de leurs feuilles de thé. Et cela s’ajoute aux problèmes liés à leurs théiers qui ne leur rapportent presque rien. Comme l’a fait savoir Jérémie Rwigema, représentant de ces théiculteurs, auparavant, le remboursement de ces prêts ne causait aucun problème, car les modalités de remboursement tenaient compte des périodes de vente et des revenus des théiculteurs. Mais après que l’usine de Rwegura a décidé de réduire les ventes de trois fois par mois à une seule fois, ces théiculteurs sont désemparés.
Il craint que cela ne se transforme en drame. « Ces microfinances accepteront-elles de perdre cet argent ? Où les théiculteurs trouveront-ils cet argent pour rembourser alors qu’ils n’ont nulle part où vendre leur récolte ? Le risque est que ces théiculteurs voient leurs biens saisis par ces institutions de microfinance pour se rembourser ces prêts », regrette-t-il.
D’où leur viendra le secours ?
Selon Richard Nahayo, directeur de l’usine de Rwegura, ils sont au courant de ce problème. « Nous étions d’ailleurs ceux qui leur fournissions une attestation à présenter aux institutions de microfinance confirmant qu’ils vendaient régulièrement du thé à notre usine », fait-il savoir. Après avoir reçu ces préoccupations des théiculteurs, ils leur ont expliqué pourquoi ils ne peuvent plus acheter leur thé comme auparavant, que c’est à cause de la pénurie de carburant.
Ce cadre explique qu’ils ont déjà assisté à des cas où, après des paiements issus de la vente des feuilles de thé, un théiculteur ne pouvait pas rembourser le prêt qu’il devait payer à la microfinance pour cette période, car il n’avait vendu qu’une petite quantité de thé.
Selon Nahayo, les responsables de cette usine sont conscients que cette situation est problématique. Il regrette cependant qu’elle ne puisse pas être résolue au niveau de la direction de l’usine. « Nous avons informé les autorités supérieures, qui nous ont assuré qu’elles feraient tout leur possible pour que le carburant soit disponible et que nous puissions reprendre nos activités normales », explique-t-il.
« Nous continuerons à demander une solution à ce problème afin que les agriculteurs de thé et les institutions de microfinance puissent trouver une issue sans que personne ne soit lésé ou sanctionné, car aucune des deux parties n’est responsable de cette situation », ajoute-t-il.
Il faut plutôt trouver un compromis
Selon le Forum des Organisations de Producteurs Agricoles du Burundi (FOPABU), il est important de voir comment ces deux parties peuvent trouver un compromis. « En général, la microfinance fonctionne pour réaliser des profits et les agriculteurs demandent des prêts pour faciliter leurs activités et augmenter leurs revenus. Cependant, personne n’a pu prévoir ce qui est arrivé. Ces problèmes sont dus à la pénurie de carburant qui a empêché l’OTB de mener à bien ses missions », fait savoir J. Marie de ce forum. Il suggère au gouvernement de rendre disponible le carburant à cette usine.
Rappelons qu’à cause de la pénurie de carburant au niveau national, les quantités de mazout fournies à cette usine sont passées de 15 000 litres par mois à 4 000 litres. Cela a fait que les jours de vente des feuilles de thé ont suivi la même cadence, passant de trois fois par mois à une seule fois.
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