Développement

Municipalité de Bujumbura : 88 millions USD pour satisfaire la demande en eau potable

La Régie de production  et de distribution d’eau et d’électricité (Regideso) en collaboration avec le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a mis en place un nouveau plan directeur d’alimentation en eau potable de la ville de Bujumbura. L’objectif est de pouvoir approvisionner tous les habitants de cette ville en eau potable jusqu’en 2030.  La mise en œuvre de ce plan nécessite un montant de 88 millions USD

Le nouveau plan directeur d’alimentation en eau potable de la ville de Bujumbura a été présenté jeudi le 18 février 2020 aux différents intervenants dans le domaine de l’eau et de l’environnement. Il a été préparé par la Regideso en collaboration avec le Comité International de la Croix Rouge (CICR). Il définit la stratégie d’alimentation en eau potable à court et à moyen terme, la programmation des investissements et des travaux identifiés et le développement des outils de modélisation. Cela va permettre d’identifier et de prioriser les projets de réhabilitation et d’extension du réseau.

Selon Côme Manirakiza, ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, la zone sous étude représente environ 159 km2 de forme allongée dans l’axe Nord-Sud d’environ 25 km de longueur. Il fait remarquer que le réseau actuel d’eau potable pour la ville de Bujumbura comporte près de 1 000 km de conduites, environ 25 réservoirs, 33 stations de pompage et 2 stations de traitement. Ces réservoirs sont en bon état. Néamoins, certaines pompes sont hors service. Ce qui réduit la capacité de certaines stations de pompage.

Municipalité de Bujumbura : 88 millions USD pour satisfaire la demande en eau potable

Mairie de Bujumbura : le lac Tanganyika produit 92% des ressources en eau potable

Selon Marc Suchet, coordinateur Eau et Habitat au CICR, ce réseau comprend une station du lac Tanganyika qui produit 92% des ressources en eau potable de la ville de Bujumbura complétée par le traitement de l’eau provenant des reliefs environnants.

La Regideso  accuse un déficit de 45% d’eau potable en 2018

La population de la ville de Bujumbura était estimée à 755 000 habitants en 2018. A cette période, elle consommait 61 500 m3 par jour sur une demande globale de 112 000 m3 par jour. La production du réseau était estimée à 55%, soit un déficit de 45% d’eau potable.

Avec cette situation et vu que la population de la ville ne cesse d’augmenter et que la Regideso ne parvient pas à approvisionner l’ensemble de la ville de Bujumbura tout le temps, la mise en place d’un nouveau schéma directeur d’alimentation en eau potable de la ville de Bujumbura est une nécessité.

Autres défis

En plus de cette incapacité de satisfaire la demande en eau potable, le seul point de captage de la Regideso situé à 3500 m à partir du littoral du lac Tanganyika est menacé par l’érosion. S’il pleut abondamment, ce point de captage est confronté au colmatage des filtres causé par le degré de turbidité élevé.  De surcroît, il s’inquiète du fait que la station de Ntahangwa fonctionne de mal en pis du fait qu’ un des réservoirs d’eau est hors service et que la station est exposée à des variations de turbidité des eaux de cette rivière qui augmentent pendant la saison de pluies. L’érosion des sols menace la prise d’eau et le canal d’amenée situé en amont de la station de traitement. L’absence de sectorisation hydraulique claire rend aussi complexe le système actuel de distribution d’eau potable.

Des pistes de solutions pour inverser la tendance

Pour inverser la tendance, installer une autre station de traitement d’eau potable au Sud de la ville est une impérieuse nécessité. Cette station aura une capacité de production de 41 000 m3 par jour.  Et d’ajouter la sécurisation et l’amélioration de la ressource en eau du lac Tanganyika. Penser aussi à la diversification de la ressource en eau est une nécessité.  Le schéma propose aussi la séparation des systèmes d’alimentation en eau potable des parties Sud et Nord de la mairie de Bujumbura. Elle consiste à diviser le réseau de distribution en secteurs isolés hydrauliquement entre lesquels les flux d’eau sont quantifiés. La formation du personnel en électromécanique, en détection des fuites et au nouveau logiciel de facturation s’avère nécessaire.

Besoin de 152 000 m3 par jour en 2030

Selon ce plan, on a besoin d’une quantité d’eau potable estimée à 152 000 m3 par jour à l’horizon 2030, soit près de 40 000 m3 par jour de plus que la capacité de production actuelle. A cette période, la population sera estimée à 1 255 053 habitants. A l’horizon 2040, ce déficit s’élèvera à  90 000 m3 par jour.

La réhabilitation des installations existantes, une nécessité

Suchet fait remarquer qu’il est aussi nécessaire de réhabiliter les installations existantes pour éviter que la distribution d’eau potable se dégrade progressivement. La Regideso indique qu’elle va continuer à rénover les compteurs. Elle va mettre en place un nouveau logiciel de gestion administrative et financière. Le dernier schéma directeur  d’alimentation en eau potable de la ville de Bujumbura a été mis en place en 1997.

Philippe Beauverd, chef de la délégation du CICR au Burundi a précisé que  le budget pour la réalisation de tous ces travaux d’alimentation en eau potable de la ville de Bujumbura est de 88 millions d’USD.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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