Au moment où la mairie annonce que certains marchés ouvrent le 30 mai 2018, la réalité sur terrain est autre. Les commerçants s’inquiètent du fait que l’achèvement des travaux de construction des stands dans ces marchés accuse un certain retard. Ils précisent plutôt que c’est une manière de les inciter à payer les frais pour la construction de ces stands.
Dans un tour que Burundi Eco a effectué dans ces marchés, le constat est que dans certains marchés réhabilités les travaux de construction des stands normalement. C’est le cas des marchés Kinama, Musaga et Ruziba
A Musaga, les travaux de construction des stands vont bon train. Les tubes sont montés et les tôles sont posées. Il ne reste qu’à mettre les portes sur ces stands.
Au marché de Kinama, les tubes sont déjà montés. Certains sont couverts de tôles d’autres non. Une commerçante qui officiait dans ce marché fait savoir qu’au regard des travaux restants, l’occupation des stands pourrait être projetée dans deux mois.
Même son de cloche au marché de Ruziba. Les balayeurs étaient à l’œuvre. Ils se préparent pour la rentrée dans ce marché. A l’intérieur comme à l’extérieur des échoppes, les tubes sont déjà montés. Certains sont peints au rouge alors que d’autres ne le sont pas. Dans le but de maximiser les places, aucun espace n’est abandonné. Des constructions supplémentaires sont en train d’être érigées à l’intérieur de ce marché. Cependant, celles-ci ne sont pas encore achevées. Raison pour laquelle elles ne peuvent pas être occupées sans qu’elles soient couvertes à moins que les occupants installent des tentes.
Au regard des activités déjà effectuées et de celles restantes, l’occupation de ce marché ce marché au 30 juin est une utopie, souligne une source sur place qui précise que la maximisation des places dans ce marché est due au fait que la construction de ce centre de négoce n’a pas tenu compte de l’effectif d’anciens occupants . Cela signifie que le nombre de places est inférieur à celui des demandeurs.
Au marché de Kinindo comme à celui de Ngagara aucune activité n’est en train d’être effectuée. Cependant, de petits commerces s’effectuent autour de ces marchés. Au marché de Kinindo, l’entretien laisse à désirer.
La construction des stands au point mort
D’après les riverains de ces marchés et certains constructeurs de stands, il y a presqu’un mois que les travaux de construction des stands sont arrêtés. Ils indiquent que la cause en serait la carence des matériaux. Une commerçante qui officiait dans le marché de Kinama rencontrée dans une boutique près de ce marché affirme avoir eu écho d’une réunion qui s’est tenue à ce sujet au niveau de la mairie. Elle indique qu’à l’issue de cette dernière celui, qui a gagné le marché a exprimé son inquiétude face au non paiement des travaux déjà effectués. De surcroît, il a jugé bon arrêter les travaux.
Un des soudeurs rencontré à l’entrée de ce marché affirme que les travaux de construction des stands sont au point mort suite à la carence des matériaux de construction. Il indique que les acquéreurs des places n’ont pas payé pour la construction des stands. Ce qu’affirme un commerçant d’habits rencontré au marché provisoire de Kinama « Puisque la mairie nous a demandé beaucoup d’argent pour la construction de ces stands alors que le business ne se porte pas bien, nous ne sommes pas capables de payer. Il estime que moins de la moitié des acquéreurs auraient déjà payé. Raison pour laquelle la construction des stands est au point mort.
Interrogé sur la question, Ramadhan Nkurikiye, assistant du maire de la ville s’est réservé de tout commentaire. Il reconnait néanmoins que le non paiement des frais pour la construction des stands ralentit les travaux.
Les spéculations vont bon train
Faustin Ndikumana, président de Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des mentalités (PARCEM) explique que le non opérationnalisation de ces infrastructures est lié aux spéculations exercées par certains cadres de l’Etat. Il indique que ces derniers affichent un comportement où ils veulent se substituer aux opérateurs économiques. Cela en créant une concurrence déloyale tout en faussant les règles du jeu. Ndikumana fait remarquer que cette situation limite l’utilité de ces infrastructures. Et d’indiquer que c’est le secteur privé qui en pâtît alors qu’il constitue le fer de lance de l’économie et contribue un tant soit peu à l’épanouissement social.
Les marchés réhabilités avaient été officiellement ouverts le 10 août 2017. Ces marchés sont Jabe, Musaga, Ngagara, Kinindo, Kinama, Kanyosha et Ruziba. Les travaux devraient s’échelonner sur une période allant de janvier 2016 à janvier 2017.
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