Herbivores, primates, carnivores, reptiles et volailles, telles sont les catégories d’animaux qui peuplent le parc national de la Ruvubu. Du nom de la rivière qu’il longe, «Ruvubu» est un nom dérivé de «Imvubu» qui signifie en français «Hippopotames». Cette rivière a des embranchements dans lesquels les autorités compétentes prévoient organiser une pêche officielle. Ayant une superficie de plus de 50 mille hectares, un seul hôtel y est construit
« Le parc national de la Ruvubu se situe au Nord-Est du pays. Il s’étend sur une superficie de 50 800 hectares. Il couvre 4 provinces, à savoir : la province de Cankuzo sur une superficie de 23 100 hectares, la province de Ruyigi sur une superficie de 13 100 hectares, la province de Muyinga sur une superficie de 9 600 hectares et la province de Karusi sur une superficie de 5 000 hectares. Chaque province constitue un secteur », fait remarquer Roger Niyonkuru, directeur-adjoint du parc national de la Ruvubu.
Pour lui, l’idée de protéger le parc national de la Ruvubu est née en 1976 alors qu’il était occupé par des brousses et des personnes. « Sa concrétisation a eu lieu en 1980. En 1982, le parc a été délimité. De 1984 à 1989, il y a eu l’engagement du personnel de protection du parc », informe M. Niyonkuru.
5 catégories d’animaux parmi lesquelles les oiseaux migrateurs
Galeries forestières, savanes boisées, collines rocailleuses, rivière riche en espèces de poissons, le parc national de la Ruvubu héberge 5 catégories d’animaux.
Le directeur-adjoint du parc national de la Ruvubu indique que le parc est peuplé par les herbivores. Ceux-ci sont composés par les cobes défassa (Indonyi), les lephalophes (Ingeregere), les buffles du cap (Imbogo), les guibs harnaché (Impongo), les statunga (Inzobe), les cobes de réseaux (Isasu)…
Les primates figurent parmi les espèces d’animaux qui vivent dans le parc de la Ruvubu. On peut citer les grivets (Inkende), les babouins (Inkoto)…
D’autres espèces d’animaux sont notamment les reptiles. Les plus importants sont les crocodiles, les hippopotames, environ 14 espèces de poissons…A cela s’ajoutent les carnivores constitués par un nombre moins important de léopards et les volailles.
M.Niyonkuru indique que le parc national de la Ruvubu héberge 421 espèces d’oiseaux. « Pendant la période estivale, les oiseaux migrateurs, entre autres les pélicans d’Europe, les marabouts d’Europe et les cigognes d’Europe quittent l’Europe pour venir séjourner dans le parc national de la Ruvubu », signale-t-il.
La surveillance du parc, un casse-tête
Le directeur-adjoint du parc national de la Ruvubu annonce que le personnel chargé de gérer le parc est au nombre de 63. Parmi ce personnel, 10 gardes-forestiers stationnés dans le secteur de Muremera (partie couvrant la province de Cankuzo et qui s’étend sur 23 100 hectares) travaillent en deux équipes, selon toujours M.Niyonkuru.
« En se déplaçant à cinq pour traquer les braconniers qui menacent les herbivores, les gardes-forestiers utilisent encore des moyens rudimentaires tels que les lances et les machettes. Par contre, ils sont moins nombreux », déplore-t-il. M.Niyonkuru rappelle que des braconniers sont parfois traqués et punis conformément à la loi.
L’article 209 du code forestier stipule par exemple qu’il est puni d’un emprisonnement de six mois à 2 ans et d’une amende de 100 mille à 2 millions 500 mille FBu ou de l’une de ces peines seulement quiconque chasse à l’intérieur des aires protégées.
Eté, une source de conflits
Parmi la faune qui peuple le parc national de la Ruvubu figure les herbivores. Pendant l’été, les herbes s’assèchent et les herbivores manquent de quoi se nourrir.
« Suite au manque de nourriture, les animaux dévastent les champs de la population riveraine du parc. Ce qui devient une source de conflit entre le personnel de protection du parc et la population », explique le directeur-adjoint du parc national de la Ruvubu. Dans le temps, on utilisait les feux préventifs. Cette pratique qui se faisait au mois de mai et de juin consistait à brûler une partie du parc quitte à ce qu’avec les premières tombées de pluie, l’herbe servant de nourriture aux animaux pousse. Aujourd’hui, la pratique est abolie.
Vers la valorisation des embranchements de la rivière Ruvubu
Dans la rivière Ruvubu, les personnes, y pêchent illégalement. Ce qui les expose à des sanctions. Avec les sensibilisations, explique le directeur-adjoint, les braconniers reconvertis se sont regroupés en associations pour protéger le parc. « Avec le mois d’août, ceux qui se sont regroupés en associations de pêcheurs vont pêcher dans certains embranchements de la rivière Ruvubu.
Là où il y aura 5 embranchements, les pêcheurs vont pratiquer la pêche dans trois embranchements réservant ainsi deux embranchements à l’alimentation des oiseaux. Ces pêcheurs vont même payer une taxe de 20 mille FBu par personne et par mois », explique M.Niyonkuru
Moins d’infrastructures pour valoriser le parc
Un seul hôtel « gîte de Gasave » de 6 chambres a été construit dans le parc national de la Ruvubu, du côté de la province de Muyinga. Pourtant, les touristes ont besoin de lieux sanitaires pour se soulager. Ils ne se servent que des latrines du bureau de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE), des latrines du seul hôtel construit dans le parc et pourquoi pas de l’aire libre.
M.Niyonkuru certifie que vers les années 2015, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) avait contribué à la réhabilitation des pistes et des sentiers. Il avait construit des paillottes dans le parc. « Celles-ci servaient même des lieux de réceptions. Malheureusement, ils ne sont plus en bon état. Cela malgré qu’elles soient en cours de réhabilitation », déplore-t-il.
Dans le même volet, la Banque Mondiale (BM) est en train d’appuyer dans le traçage des sentiers. Cela fait une année que la population autochtone est engagée et rémunérée mensuellement. La BM a également donné un véhicule « Hilux » et quatre motos pour la surveillance des quatre secteurs du parc. « La BM a promis de nous octroyer des tenues, des tentes et des sacoches », se réjouit M.Niyonkuru.
La main d’œuvre utilisée est la population environnante du parc. Celle-ci est souvent composée de braconniers qui se sont reconvertis et qui s’activent à protéger le parc en pratiquant l’élevage du petit bétail, en aménageant des pépinières et en plantant des arbres fruitiers ainsi qu’en pratiquant l’apiculture.
Cependant, si le parc national de la Ruvubu était exploité, il constituerait une source de revenus pour le pays. Le directeur-adjoint du parc national de la Ruvubu précise que pour un touriste Burundais qui veut visiter le parc, il paie actuellement 5 000 FBu, soit environ 2,5 USD au taux officiel tandis qu’un touriste étranger paie 20 000 FBu, soit environ 10 USD au taux officiel.
Si des touristes veulent circuler dans le parc via la rivière Ruvubu, la somme à payer augmente. La somme à payer est estimée à 50 mille FBu par heure, soit environ 25 USD au taux officiel.
Le parc génère des recettes pour l’Etat. Si les touristes viennent en grand nombre, on peut enregistrer 600 mille à 700 mille FBu d’entrées par mois. Avec les cas d’infractions, les recettes collectées au sein du parc national de la Ruvubu peuvent s’élever entre 5 millions et 6 millions de FBu par mois.
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