Société

La pauvreté, catalyseur des VSBG

Pour question de survie, plus d’une femme burundaise se retrouvent exposées aux violences sexuelles basées sur le Genre (VSBG). Selon les représentantes des associations qui militent pour les droits de la femme, la dénonciation de ces cas, la révision des textes juridiques sur les VBG et l’autonomisation de la femme seraient d’une grande nécessité dans l’éradication de ce fléau   

Au Burundi, malgré la conjugaison des efforts du gouvernement du Burundi et de ceux des associations qui militent en faveur des droits de la personne humaine en général et ceux de la femme en particulier, il n’existe pas encore de statistiques fiables des cas de violences basées sur le genre. Une chose est sûre, ces cas existent et leurs causes sont diversifiées.

La pauvreté est l’un des nombreux facteurs qui influencent les violences sexuelles basées sur le genre. Comme l’a témoigné S.I, lorsqu’elle a terminé les écoles secondaires à l’intérieur du pays, elle a voulu continuer ses études à l’université du Burundi. Ses parents étaient dans l’incapacité de payer son loyer et ont été obligés de demander à une connaissance de le loger pendant son séjour à Bujumbura. C’est ainsi qu’elle a été victime des violences sexuelles de la part de son tuteur. Elle a accepté pas par consentement, mais par contrainte. Pour elle, c’était une question de survie. Dénoncer son tuteur serait synonyme de créer des ennuis dans le couple qui l’a accueilli par charité et qui subvient à tous ses besoins. Mais, entretemps, elle ne savait pas à quel saint se vouer. C’est dans ce dilemme de dénoncer ou non son violeur qu’elle est tombée enceinte et s’est vue chasser de cette famille pour être récupérée après par une association qui s’occupe de tels cas.

Me Sonia Ndikumasabo, représentante légale de l’Association des Femmes Juristes du Burundi (AFJB) :« L’autonomisation de la femme serait d’une grande importance pour éradiquer les VSBG».

La dénonciation des VSBG, une urgence

S.I n’est pas la seule fille qui a subi les violences sexuelles basées sur le genre pour question de survie. D’autres exemples de femmes ou de filles qui se retrouvent à la merci de ceux qui les aident financièrement, mais qui deviennent leurs violeurs après existent comme le témoigne les responsables des centres de prise en charge des victimes des VSBG que ce soit dans la ville de Bujumbura ou à l’intérieur du pays. Ceux qui ont eu le courage de dénoncer ces cas de VBG bien sûr, mais tant d’autres cas restent non dénoncés.

Beaucoup de femmes subissent les VSBG dans les ménages de la part de leurs conjoints. La plupart d’entre elles n’osent pas lever le petit doigt pour dénoncer leurs maris sous prétexte que ce sont ces mêmes maris qui subviennent à tous les besoins de la famille. Comme l’a fait savoir Donatienne Girukwishaka, directrice genre au ministère ayant le genre dans ses attributions, il est difficile de connaître exactement ou d’interpréter les chiffres des victimes des VSBG au Burundi. Selon elle, tant que les femmes burundaises n’auront pas intégré cette habitude de dénoncer ces violences il serait toujours difficile d’éradiquer ce fléau.

Des lacunes dans les textes et lois sur les VBG

Comme l’a expliqué Mme Alice Emilie Ntamatungiro, qui a représenté le ministère de la justice, ce ministère a mis en place plusieurs initiatives pour lutter d’une manière remarquable contre les VBG. Elle a cité entre autres la révision de certains textes juridiques sur les VBG, la création d’un département de la prévention des VBG et de la prise en charge des victimes au sein dudit ministère, etc.

Selon Me Sonia Ndikumasabo, représentante légale de l’Association des Femmes Juristes du Burundi (AFJB), les facteurs favorisant les VSBG sont multiples. Elle a cité entre autres la tradition burundaise qui ne donne pas assez de place à la femme. Selon elle, l’autonomisation de la femme serait d’une grande importance sur ce point. Elle a aussi soulevé les lacunes qui s’observent dans certains textes juridiques sur les VBG. Pour lui, malgré les efforts du gouvernement, il y a encore des lacunes. Certains de ces textes sont contradictoires, d’autres ne punissent pas sévèrement auteurs de ces forfaits. Elle suggère la révision de ces textes.

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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