Genre

Polygamie à Kayanza : Les femmes et les enfants en paient un lourd tribut

Le phénomène de la polygamie est une réalité dans la province de Kayanza.  Certains hommes se marient avec des jeunes filles. Et les conséquences sont fâcheuses. Les biens de la famille sont dilapidés.  Les femmes légales et les enfants en souffrent 

Le phénomène de la polygamie est une réalité dans la province de Kayanza.

 

La polygamie est pratiquée dans la province de Kayanza, précise Mme Justine Komezadusabe, conseillère du gouverneur de la province de Kayanza chargée des affaires économiques et administratives et présidente du forum des femmes dans ladite province.

Certains hommes se marient avec d’autres femmes. «La plupart de  ces derniers viennent se cacher au chef-lieu de la province de Kayanza là où il y a beaucoup de gens», explique-t-elle. Selon elle, cette mauvaise pratique s’observe en grande partie pendant la période de récolte.

«Après la vente d’une partie de la récolte, la plupart des hommes ont l’envie de se marier avec des jeunes filles», déplore-t-elle.

Les conséquences sont fâcheuses

Selon elle, les conséquences de la polygamie sont fâcheuses.

Le mari dilapide les biens de la famille. La femme légale est quelquefois laissée de côté et éprouve des difficultés pour prendre en charge ses enfants, car son mari ne parvient pas à satisfaire les besoins de deux ménages.  Elle est aussi méprisée.  Quelques temps après, des conflits éclatent entre la femme légale et son époux jusqu’ au state de s’entretuer.

Les enfants en deviennent victimes à tel point qu’ils abandonnent même l’école suite au manque de matériels scolaires, de minerval, etc.  Ils sont comme des orphelins et commencent à adopter de mauvais comportements tels que le vol, la consommation des stupéfiants, la mendicité, etc.

Quid des pistes de solutions ?

«Nous faisons la sensibilisation auprès de la population de la base au sommet pour éradiquer le phénomène de la polygamie», fait remarquer Komezadusabe.

Elle explique que cela est fait par les femmes lumières en collaboration avec les administratifs.  Les femmes attrapées en flagrant délit dans la polygamie sont automatiquement renvoyées chez elles.

Dans l’objectif d’éradiquer définitivement ce phénomène, l’Etat compte digitaliser l’Etat civil au niveau national.  Les autres femmes contactées affirment aussi que la plupart des hommes de cette province pratiquent la polygamie.

C’est à titre illustratif, Joselyne Niyonkuru, mère de 3 enfants âgée de 33 ans rencontrée au chef-lieu de la commune Kayanza.  Selon elle, la majorité des hommes de Kayanza souffrent de cette maladie.  Même les personnes âgées ne sont pas épargnées. Selon Mme Niyonkuru, il suffit qu’ils aient des moyens financiers pour parvenir à prendre en charge les 2ème bureaux.

Chantal Muzaneza, mère de 2 enfants âgée de 31 ans rencontrée au chef-lieu de la commune Matongo abonde dans le même sens.  La majorité des hommes font tout pour pratiquer la polygamie.

Ils essaient de cacher dans les coins les plus reculés pour exceller dans cette mauvaise pratique. Ils promettent de leur offrir beaucoup d’argent, de leur construire de belles maisons, etc juste dans l’optique de s’approprier cette proie.

Que disent les hommes ?

Les hommes contactés ne nient pas que la polygamie est une réalité dans la province de Kayanza. Selon Jules Ciza, âgé de 36 ans et père de 3 enfants, ce phénomène est pratiqué surtout pendant la récolte, car les hommes ont de l’argent. Et de préciser que cela est à l’origine de beaucoup de conséquences dans les ménages.  Dans certains cas, les conjoints peuvent même s’entretuer.

Notons que dans l’objectif de combattre avec énergie le phénomène de la polygamie, le pays compte digitaliser le service de l’Etat de Civil au niveau national et cela est déjà opérationnel dans 11 communes pilotes.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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