Gouvernance

Prochaines élections : Les jeunes réclament leurs droits

Les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à de nombreux problèmes, tels que le chômage et la faible participation aux institutions décisionnelles. Alors que les élections de 2025 approchent à grands pas, ils expriment leurs besoins. Valoriser les jeunes est une nécessité.

Selon Thierry Ingabire, président du Conseil National de la Jeunesse, une loi spécifique est nécessaire pour protéger les jeunes. En l’absence d’une réglementation rigoureuse, les conditions de travail peuvent être modifiées à tout moment.

La jeunesse burundaise représente une partie essentielle de la population. Selon le dernier recensement de 2008, les jeunes de moins de 25 ans représentent plus de 60% de la population. Leur nombre n’a cessé d’augmenter. Cependant, ils sont parmi les plus touchés par la pauvreté. Ce qui les rend vulnérables aux manipulations politiques.

Selon Thierry Ingabire, président du Conseil National de la Jeunesse, pendant les périodes électorales, les politiciens manipulent souvent les jeunes en leur promettant des sommes d’argent ou des emplois. Face à leur situation économique difficile, ils sont souvent contraints d’accepter ces promesses, même si elles ne sont jamais tenues. Cela crée de la frustration et de la méfiance envers les élites politiques après les élections

 Pour éviter cela, il est important que le gouvernement crée de nouveaux projets de développement pour maximiser les opportunités pour les jeunes. De plus, il faut que les jeunes soient intégrés dans différents secteurs du pays. Le gouvernement peut également préparer des séances de formation pour renforcer les compétences des jeunes chômeurs dans différents domaines.

Intégration des jeunes dans les institutions de prise de décision

Pour surmonter les défis existants, il est primordial d’intégrer les jeunes dans les institutions de prise de décision. En effet, leur dynamisme et leur vision sont essentiels pour le développement du pays. Il est important de les inclure dans les processus décisionnels afin de leur donner une voix et d’accroître leur responsabilité. L’exclusion des jeunes des instances politiques et économiques les fragilise davantage et perpétue un cycle de pauvreté et de frustration chez eux, a indiqué Ingabire.

En raison des problèmes auxquels nous sommes confrontés, il est vraiment nécessaire de nous intégrer dans les institutions gouvernementales afin que nous puissions contribuer au développement du pays et participer aux institutions de prises de décision. L’importance d’intégrer les jeunes dans ces institutions, c’est de contribuer au développement du pays, de connaître les lois, ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire, a souligné M. Mélance, un étudiant à l’Université des Grands Lacs (UGL).

Nous constatons également qu’il y a des jeunes qui occupent des postes de direction dans certains pays étrangers. Cela confirme la capacité et l’engagement des jeunes à jouer un rôle de premier plan dans la société, ajoute-t-il.

Manque d’emploi dans la carrière fréquentée, un défi fréquent

Selon M. Fulgence Maniratanga, un lauréat de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), pour permettre un développement durable du pays, il est essentiel d’intégrer les jeunes dans tous les domaines. En guise de proposition, il est vraiment nécessaire que les élus de 2025 apportent des changements pour améliorer la situation des jeunes. Actuellement, on observe des familles comptant cinq jeunes diplômés qui partagent le même savon avec leurs parents. Ce qui est très préoccupant. Cela dévalorise les jeunes dans leur entourage et ailleurs et décourage également leurs cadets. Même s’ils fréquentent l’école, ils ne suivent pas correctement leurs cursus. Pour lui, la création des projets permettant aux jeunes chômeurs d’avoir des opportunités d’emplois est une nécessité.

Imaginez un jeune diplômé du baccalauréat dans la faculté X ou Y qui ne trouve pas d’emploi dans son domaine. C’est un défi à surmonter, selon M. Mélance. Aujourd’hui, la majorité des étudiants qui viennent de terminer leurs études se tournent vers des solutions de transfert d’argent comme Lumicash, EcoCash ou Bancobu eNoti alors qu’ils ont des compétences qu’ils pourraient exploiter dans différents secteurs. C’est une perte pour eux, mais aussi pour tout le pays.

Il faut une loi spécifique pour protéger les jeunes dans les institutions

Thierry Ingabire affirme que comparablement aux années antérieures, aujourd’hui, il y a un léger mieux. « Notre président a mis en place des institutions financières pour soutenir les jeunes. Il s’agit du Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ) et de la Banque d’Investissement pour les Jeunes (BIJE). C’est appréciable, mais les défis persistent. Même s’ils peuvent être embauchés dans différents secteurs, s’il n’y a pas une loi qui les protège, ce n’est pas normal. En l’absence d’une réglementation rigoureuse, les conditions de travail peuvent être modifiées à tout moment à l’emploi.

De plus, certaines lois bloquent l’accès des jeunes à certains postes tels que ceux de députés ou de sénateurs. Les conditionnalités d’âge pour ces postes (25 ans pour les députés et 35 ans pour les Sénateurs) ne s’appliquent pas aux jeunes de 18 à 24 ans. Il est important de réglementer ces exceptions. Certains programmes d’appel d’offre excluent également les jeunes en raison de leur manque d’expérience. Cela est contradictoire, car les jeunes peuvent posséder les compétences nécessaires, pour accéder à un poste,mais ne peuvent pas répondre aux exigences d’expérience. Cela souligne à nouveau la nécessité d’une loi réglementant clairement les conditions d’admission pour les jeunes.

Actuellement : « nous avons un président qui est ami des jeunes. Ce qui est une bonne chose. Il pourrait arriver que demain il y ait un autre président qui sera ami des vieillards ou des femmes. Dans ce cas, nos places pourraient disparaître. D’où la nécessite d’une loi spécifique qui protège les jeunes », a souligné Thierry Ingabire.

Promouvoir une éducation de qualité

L’éducation de qualité est essentielle pour le développement du pays. Les jeunes ne peuvent pas contribuer à la croissance de l’économie sans une éducation de qualité.

« Je suis surpris que ce que nous recevons à l’école ne soit pas satisfaisant. Je ne comprends pas pourquoi nous assimilons bien les matières mais, lorsqu’il s’agit de les mettre en pratique sur terrain, nous attendons l’aide des personnes étrangères. A l’heure actuelle, beaucoup de jeunes qui terminent leurs études ne bénéficient pas des opportunités auxquelles ils devraient avoir droit. Pourtant, on les considère comme les ignorants », déplore un étudiant de l’université du Burundi (Campus Kiriri).

Dans cette optique, l’éducation doit être placée en priorité, car le pays ne peut pas se développer sans des individus bien formés. Il est également nécessaire de fournir aux écoles tous les ingrédients nécessaires, notamment des enseignants compétents, des infrastructures adaptées et du matériel nécessaire pour chaque domaine. Cela permettra aux étudiants de poursuivre leurs études sans problème, ajoute-t-il.

Il est crucial que les dirigeants envisagent la création de nombreux projets de développement afin de multiplier les emplois dans le pays. Cela permettrait de réduire le chômage des jeunes et d’accroître la productivité du pays.

A propos de l'auteur

Jonathan Nzoyibonera.

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