Le Programme National pour la Sécurité Alimentaire et le Développement Rural de l’Imbo et du Moso (PNSADR-IM) est à l’œuvre pour contribuer à l’augmentation de la production et à la valorisation du lait sous le financement du FIDA, OFID et GAFSP. Plus de 1739 bovins et 200 taureaux ont été distribués. 3175 bovins ont été inséminés. A travers l’insémination artificielle, il y a eu 590 naissances. Des centres de collecte de lait ont été mis en place pour valoriser le lait. Les bénéficiaires, y compris ceux de la communauté autochtone Batwa, s’en réjouissent
Nous sommes sur la colline Musha de la commune Gisuru, province Ruyigi. Les habitants de certaines collines de cette commune sont venus faire inséminer leurs vaches. Elie Maonesho, l’un de ces derniers en témoigne : «Je suis venu faire inséminer ma vache que le PNSADR-IM m’a offert». L’insémination artificielle a beaucoup d’avantages, affirme Jean Harerimana, technicien vétérinaire à Ruyigi. C’est une réelle garantie sanitaire pour l’éleveur. Elle est en effet une véritable protection contre les maladies contagieuses. Selon lui, le taureau utilisé pour la saillie pouvait transmettre la brucellose ou une autre maladie à l’ensemble des étables. Des protocoles rigoureux de contrôle sanitaire à chaque étape de l’insémination artificielle sont assurés permettent une qualité sanitaire irréprochable.

Jean Harerimana, technicien vétérinaire à Ruyigi : « L’insémination artificielle a beaucoup d’avantages »
L’accès à une meilleure génétique à un coût abordable
En choisissant un taureau dont les paramètres vitaux sont connus et sont meilleurs en comparaison aux autres, on agit directement sur l’amélioration de certains paramètres comme la quantité et la qualité du lait par vache, la fertilité, la santé, etc. Concrètement, le choix du meilleur taureau engendre une amélioration de la production au niveau du lait et de la viande. L’insémination artificielle permet surtout d’accéder à des taureaux avec des potentiels génétiques élevés. Alors qu’auparavant, les meilleurs taureaux étaient la propriété de quelques éleveurs, ils sont aujourd’hui accessibles à tous les éleveurs.
Mise en place des centres de collecte de lait, une initiative saluée par les éleveurs du Moso
Ayant réussi dans l’augmentation de la production du lait, le PNSADR-IM a directement pensé à la mise en place des centres de collecte de lait. Les avantages sont nombreux, indique Melthus Mpozamarira, éleveur rencontré sur la colline Murehe de la commune Giharo, province Rutana. Auparavant, les commerçants étaient sommés de sillonner toutes les collines de cette commune à la recherche du lait. En plus de la fatigue, il y avait des risques d’acheter du lait avarié. Actuellement, les choses ont changé. Le lait est testé à l’aide des appareils octroyés par le PNSADR-IM. Les pertes liées à la mauvaise qualité du lait ont été maîtrisées. Les éleveurs en profitent, car ils reçoivent leurs montants à temps. Mpozamarira fait savoir qu’il reçoit un montant variant entre 80000FBu et 120 000 FBu par mois. Il vend un litre de lait à 700 FBu. Il indique que les conditions de vie de sa famille se sont améliorées. Ses deux enfants consomment régulièrement du lait. Le reste est vendu sur le marché pour générer des revenus. Il fait remarquer qu’il dispose actuellement de deux vaches. De plus, il en tire du fumier pour fertiliser son exploitation estimée à 750 ares. Il remercie le PNSADR-IM du fait qu’il lui a offert une vache.

Centre de collecte de lait abritant la coopérative MUCO W’ABOROZI à Muzye
Les commerçants du lait sont ravis
Anicet Ndayizeye, commerçant du lait à la colline Murehe de la commune Giharo remercie aussi le PNSADR-IM. «Je m’approvisionne au centre de collecte de lait (CCL) qui abrite la coopérative MUCO W ‘ABOROZI. A chaque fois que nous venons nous approvisionner, on enregistre la quantité achetée pour enfin payer à la fin du mois», souligne Ndayizeye. Il indique qu’il s’approvisionne à 850 FBu par litre. « Auparavant, j’allais chercher les éleveurs dans les étables pour acheter du lait. On sillonnait collines après collines. La plupart d’entre elles sont enclavées. On peinait à y arriver. Avec ce CCL (la coopérative MUCO W’ABOROZI) mis en place par le PNSADR-IM, nous avons des conventions d’achat. Le commerçant doit être servi en fonction de la quantité de lait dont il a besoin. En contrepartie, il s’engage à payer à temps pour que la coopérative paye à son tour aux éleveurs.
Quid de l’organisation des activités à la coopérative MUCO W’ABOROZI ?
Damien Niyungeko, chargé de la production au sein de la coopérative MUCO W’ABOROZI parle de la manière dont le commerce du lait est organisé. Selon lui, le lait vendu par la coopérative MUCO W’ABOROZI provient des éleveurs de 7 collines. Chaque colline dispose d’un collecteur. Pour lui faciliter la tâche, le PNSADR-IM lui a octroyé une bicyclette pour que le transport du lait soit facile. Ce collecteur doit vérifier à l’aide d’une série de test que le lait est de bonne qualité. Le commerçant s’approvisionne à 850 FBu par litre à la coopérative. Celle-ci enregistre un bénéfice de 100 FBu par litre écoulé. Selon Niyungeko, c’est ce montant qui est utilisé pour le fonctionnement de la coopérative. On a commencé à collecter le lait depuis le mois de novembre 2018. Et de préciser les quantités collectées depuis le mois de novembre 2018 jusqu’au mois de novembre 2019.
Qu’en est- il des relations entre les membres de la coopérative et le PNSADR-IM ?
« Nous sommes en bon terme avec le PNSADR-IM. Ils nous ont enseigné comment pratiquer l’élevage des bovins », retrace Niyungeko. Auparavant, les gens du MOSO n’avaient pas cette ambition. Ils ne consommaient pas du lait. Ils consommaient des boissons locales comme la bière de banane, la bière de sorgho, etc. Actuellement, grâce au PNSADR-IM, la tendance a été inversée. « J’ai bénéficié d’une vache de la part du PNSADR-IM, elle a déjà mis-bas. J’en suis fier, car même le rendement agricole s’est amélioré. Mon exploitation agricole est fertilisée par le fumier généré par ces vaches », se réjouit-il. Il fait savoir que les membres de cette coopérative sont en train de se préparer en conséquence pour pouvoir se prendre en charge une fois que le PNSADR-IM arrivera à terme.
Le PNSADR-IM contribue à la création de l’emploi
Floride Minani, présidente de la coopérative MUCO W’ABOROZI se réjouit de la mise en place de ce centre de collecte de lait. Elle a 400 membres dont 290 hommes et 110 femmes. Elle révèle que la coopérative qu’elle chapeaute contribue aussi à la création de l’emploi. Elle a engagé onze personnes dont sept collecteurs de lait, un gérant, deux sentinelles et un planton. Les collecteurs de lait, au nombre de sept, reçoivent un salaire estimé à 500 000 FBu par mois. Les quatre qui restent reçoivent un montant de 325 000 FBu par mois.

Floride Minani, présidente de la coopérative MUCO W’ABOROZI : «Je me réjouis de la mise en place de ce centre de collecte de lait »
La communauté autochtone (Batwa) prise en compte
De surcroît, dans l’optique de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des communautés pauvres et vulnérables, même la communauté Batwa n’a pas été en laisse. Vital Bitati, un des bénéficiaires de la communauté Batwa habitant la colline Gacokwe de la commune Gisuru en est témoin. Il affirme que n’eût été le PNSADR-IM, les Batwa de cette région allaient continuer à ne vivre que de la poterie. Il lui a été octroyé un taureau. Son épouse Béatrice Harerimana révèle qu’ils comptent le vendre pour acheter un bovin qui génère non seulement du fumier, mais aussi du lait. Harerimana espère qu’elle va gagner de l’argent via la vente du lait. Révocate Bivugire, une autre femme de la communauté Batwa abonde dans le même sens. Le PNSADR-IM lui a octroyé un taureau ces derniers jours. Elle remercie le PNSADR-IM du fait qu’il lui a permis de maîtriser le défi lié au manque de fertilisants.
Georges Nijimbere, Assistant en Suivi-Evaluation au PNSADR-IM dans la région du Moso fait savoir que le PNSADR-IM a distribué 1739 bovins et 200 taureaux. A travers l’insémination artificielle, 3175 bovins ont été inséminés. Les statistiques montrent que 590 naissances ont été enregistrées via l’insémination jusqu’au mois de juin 2019. Pour valoriser le lait, le PNSADR-IM a mis en place des centres de collecte de lait (CCL). Il s’agit d’un CCL déjà fonctionnel dans la commune Giharo, zone Muzye et de celui situé dans la zone Kinzanza de la commune Gitanga. Les travaux de construction de ce dernier ont été clôturés. Le PNSADR-IM compte aussi construire deux autres CCL, le premier à Gisuru et le deuxième à Giharo. Et d’ajouter qu’il y a un autre CCL qui a été construit par le PROPA-O à Kinyinya (un autre projet appuyé par le FIDA sous le financement de l’Union Européenne).
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