Le Projet Tuyage a été officiellement lancé lundi le 29 avril 2019 au centre Jeunes Kamenge. Le projet vise notamment à amener les différents acteurs à échanger sur des questions liées à l’économie. Il se veut prometteur pour améliorer le discours économique souvent absent dans la plupart des médias locaux
Le but ultime du projet triennal «Tuyage» (Parlons-en) est de générer un environnement d’information et une culture de discussion autour des préoccupations qui affectent les Burundais dans leur vie de tous les jours. Il se focalise sur les préoccupations et opportunités économiques partagées par tous qui serviront de tremplin pour la relance économique, a précisé Mme Rebbeca Besant, directrice régionale de Search for Common Ground (SFCG).
Les principales composantes du projet
Le projet comporte deux composantes, à savoir : l’accès à l’information et le discours économique. Il poursuit un double objectif. D’une part, élargir le cadre des journalistes professionnels capables de produire une information de qualité non politisée et respectant les principes d’éthique à travers le Burundi. Les professionnels des médias vont se concentrer sur les problématiques économiques de manière à impliquer les jeunes en suscitant leur intérêt sur les préoccupations économiques liées à leur vie quotidienne.
D’autre part, promouvoir le réseautage entre les jeunes et d’autres acteurs économiques performants parmi toutes les franges de la société. D’ailleurs, le réseau alimentera les débats autour de la réconciliation, l’entrepreneuriat et proposera une approche cohérente aux questions économiques basée sur les intérêts communs.
Une faible couverture des questions économiques
D’après Frédéric Nahimana, ministre de la Communication et des Médias, le projet Tuyage vient à point nommé. Le monotoring des médias a revelé que les thématiques relatives à la politique et à la sécurité dominent dans les médias locaux. De plus, les médias couvrent les activités urbaines au détriment du monde rural, déplore le ministre Nahimana.
Il reste confiant quant à la contribution du projet Tuyage en ce qui concerne l’accès à l’information. « Le projet améliorera le contenu des médias en multipliant des émissions et les publications axées sur l’économie. Il éclairera l’opinion sur les défis liés au développement et à la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes », fait savoir M. Nahimana. En outre, le projet donne un coup de pouce à la vulgarisation du Plan National de Développement (PND), a-t-il laissé entendre. Le gouvernement du Burundi ne ménagera aucun effort pour appuyer les initiatives qui visent le développement du pays, a-t-il ajouté.
Le projet Tuyage concorde avec les axes de développement du pays
Le projet est financé par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burundi à travers l’agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) et il est exécuté par l’Ong internationale Search for Common Ground, partenaire traditionnel des médias. Pour Mme Anne Casper, ambassadeur des USA au Burundi, les Etats unis demeurent partenaires du Burundi depuis son accession à l’indépendance en 1962. Elle a annoncé que son pays continue à soutenir les initiatives de développement durable du pays. Pour elle, il y a plusieurs étapes pour aboutir à un développement durable. Cela inclut la cohabitation pacifique des citoyens, mais aussi ceux-ci doivent avoir des connaissances leur permettant de prendre de bonnes décisions sur leurs préoccupations quotidiennes.
Le projet Tuyage s’appuiera sur les progrès réalisés dans d’autres secteurs au profit de toute la population burundaise. Il permettra notamment à la population de mieux cerner les questions économiques et d’échanger des idées. Ceci dans le but de s’autodévelopper, et partant, de contribuer au développement du pays. Le projet Tuyage renforcera également les capacités des journalistes professionnels sur la couverture des questions économiques. Le projet se focalisera notamment sur l’actualité économique, car c’est la grande préoccupation des Burundais. Cela transparait dans le Plan National de Développement 2018-2027 initié par le gouvernement du Burundi, a martelé Mme Casper.
Les médias, partenaires incontournables du projet
Plusieurs activités seront mises en œuvre sur le plan médiatique, mais aussi au niveau communautaire. Ainsi, les journalistes ont déjà bénéficié d’une formation sur les bases du reportage économique. En outre, une étude de base sur l’état initial du discours économique dans les médias a été diligentée grâce au projet Tuyage. Les programmes seront exécutés en partenariat avec une vingtaine de médias tant de la presse audio-visuelle que de la presse écrite. En ce sens, des émissions radiophoniques seront diffusées tous les jeudis par 17 radios émettant sur le territoire Burundais.
La directrice régionale de SFCG appelle les acteurs économiques tant du secteur public que du secteur privé à s’impliquer pour la réussite du projet. « Le moment est venu pour échanger les expériences et les opportunités avec les jeunes qui se lancent dans l’entrepreneuriat et l’autonomisation économique », dit-elle.
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