Société

Quand les réseaux sociaux gâchent les vies

Avec l’évolution de la technologie, les réseaux sociaux sont devenus une source croissante d’informations, qu’elles soient fiables ou non. Souvent partagées maladroitement, ces informations pointent du doigt, accusent et jugent, selon l’intention de l’auteur. Mais qui se soucie de l’impact que ces informations peuvent avoir sur le présent et l’avenir de ceux qui sont visés ? Grâce, une fille vivant dans la commune de Kayogoro, province de Makamba en a récemment été victime.

Le sociologue Patrice Sabuguheba, « diffuser les photos de cette fille en les accompagnant de commentaires dégradants n’est pas sans conséquences néfastes pour son.

L’histoire tragique de feu Eric Koriciza, un jeune homme de 23 ans qui résidait dans la commune de Kayogoro, province de Makamba, a suscité de vives réactions cette semaine. Sa mort aurait été survenue pendant un rapport sexuel avec une fille de 17 ans de la même localité. Sur les réseaux sociaux, les versions de l’histoire étaient nombreuses et les auteurs exprimaient des opinions variées. Face à ces informations, certains internautes faisaient preuve de compassion, d’autres jugeaient, tandis que certains ont optés à transformer l’affaire en sujet de divertissement.

Cependant, contrairement à la majorité des internautes, un individu a pris la parole. Dans un commentaire publié sur Facebook, il a écrit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché jette la première pierre contre eux. Peu importe la manière dont Eric Koriciza est décédé, la tradition burundaise exige le respect envers les défunts », trouve-t-il.

Pendant que feu Koriciza ne pouvait plus subir ces pressions sociales, la situation était différente pour Grace, sa partenaire. Ses photos circulaient abondamment, accompagnées de messages variés selon l’intention de chaque auteur. Certains la qualifiaient de prostituée, on la traitait de tous les maux. Heureusement, quelques internautes tentaient de relativiser la situation. Suite à unmessage posté sur facebook, sous forme de commentaire, un internaute pose la question : « Si c’était ta sœur, aurais-tu eu la même fierté de l’humilier ainsi » , une question que peut être certains auteurs ne s’étaient pas posés.

Cela n’est que salir l’avenir de Grace

Le sociologue Patrice Sabuguheba souligne que diffuser les photos de cette fille en les accompagnant de commentaires dégradants n’est pas sans conséquences néfastes pour son avenir. Selon lui, l’histoire doit être examinée par la justice pour déterminer si cette jeune fille porte une quelconque responsabilité dans la mort d’Eric Koriciza. En attendant, il est essentiel que les internautes cessent de nuire à sa réputation.

Sabuguheba insiste sur le fait que, malgré tout ce qui s’est passé, à son jeune âge, nul ne devrait ôter à cette fille son droit d’aimer et d’être aimée. « Il est crucial de ne pas la stigmatiser en propageant ces informations sur les réseaux sociaux, car cela pourrait ternir son présent et son avenir », conclu-t-il.

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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