Développement

Quartiers périphériques qui poussent comme des champignons : Un danger réel pour la ville de Bujumbura

La ville de Bujumbura est en partie menacée par des constructions envahissantes au niveau de ses quartiers périphériques.  S’étendant dans la plaine, cette ville fait face à une menace grandissante. L’absence de mécanismes permettant de drainer les eaux au niveau des espaces périphériques se trouvant dans les hauteurs de la ville de Bujumbura risque de coûter cher au pays

Les collines surplombant la ville de Bujumbura, notamment dans la partie orientale se peuplent rapidement. Les constructions envahissantes qu’on observe au niveau des localités de Sororezo, Kukamabuye ou alors un peu loin au niveau de la zone Muyira constituent une menace contre la ville de Bujumbura. En effet, de nouveaux occupants ne cessent de venir s’y implanter. Ces centres prolifèrent dans une anarchie absolue. Kukamabuye, une localité qui vient en prolongement du nouveau quartier VIP de Sororezo tend à se transformer en un bidonville à la périphérie de cette ville qui s’étend dans la plaine de l’Imbo.

Les constructions anarchiques qui s’observent au niveau des collines surplombant la ville de Bujumbura constituent une ménace pour les zones urbaines.

Toutes ces localités sont des fiefs des familles pauvres. La ville de Bujumbura constitue la seule vache laitière pour ces ménages qui n’ont pas d’espaces cultivables. Selon les informations reçues des habitants de cette zone périphérique de la capitale économique, une partie de la population rencontrée dans ces localités en est originaire alors que d’autres ne le sont pas. Attirés par des parcelles à bon prix, certaines gens qui n’ont pas de moyens suffisants choisissent de s’installer sur ces collines pour rester à proximité de la ville. «Les parcelles d’ici sont disputés et leur prix a vite augmenté», explique un quinquagénaire qui considère qu’il n’est plus possible de vivre des travaux champêtres. Dans ces hauteurs où on peut s’offrir aisément le panorama de la ville, les gens se battent pour y disposer un petit logement à louer. « Des personnes originaires d’autres provinces s’installent ici pour travailler en ville tout en s’acquittant des frais de loyer », explique une femme domiciliée à Muyira. Cela explique le mouvement qui se remarque le matin et le soir sur les collines surplombant la ville de Bujumbura.

Des conséquences sur la ville de Bujumbura    

Ces agglomérations qui prolifèrent à la périphérie de la capitale économique constituent une menace. Les constructions anarchiques augmentent en nombre surtout dans la partie rurale de Sororezo. Ce qui a des conséquences négatives surtout sur le quartier Mutanga-Sud. Depuis un certain temps certaines rues de ce quartier sont menacées par l’écoulement des eaux usées qui proviennent du nouveau quartier. La première à en souffrir est l’avenue Siguvyaye. Pendant les saisons pluviales, c’est par cette avenue sans pavement et la plus fréquentée de la localité que les alluvions arrivent jusqu’au niveau du boulevard Mwezi Gisabo.

Il n’y a pas très longtemps, le drain Vugizo qui était destiné à drainer les eaux en provenance de la colline Muyira et de ses environs a été endommagé. Le mur n’a pas été suffisamment solide pour retenir les quantités d’eau qui sont devenues trop importantes. Les témoignages indiquent que les eaux qui y coulent ont fortement augmenté ces derniers temps. Les dégâts sont remarquables.  Ces eaux qui qui augmentent en quantité et en pression pendant la saison des pluies finissent parfois leur course à l‘intérieur du quartier Bwiza dont certaines avenues en portent la marque.  Les 5e et 6e avenues de ce quartier ont été sérieusement touchées. Selon les habitants dudit quartier, ces eaux envahissent souvent envahi les habitations. Malgré le récent pavement des rues de ce quartier, ces avenues risquent d’être englouties par une boue mêlée de débris.  Depuis plus de cinq ans, ce problème persiste.

Cependant, il n’y a pas d’infrastructures d’irrigation prévues pour drainer toute la quantité d’eau en provenance de ces localités qui se transforment peu à peu en une sorte d’agglomération incontrôlée. Lors des saisons pluvieuses, les eaux recueillies par les nombreuses maisons s’y trouvent vers la plaine de l’Imbo et risquent d’endommager davantage les infrastructures tant publiques que privées. 

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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