Education

Rumonge : Des initiatives pour améliorer la qualité de l’éducation

Dans le cadre du développement durable du pays, l’éducation doit être au cœur des priorités. C’est dans cette optique que la province de Rumonge a élaboré des stratégies destinées à favoriser l’accès à une éducation de qualité. Le responsable de l’Education dans cette province exhorte tous les acteurs du secteur éducatif à s’investir davantage afin d’améliorer les conditions d’apprentissage

Les partenaires au développement apportent leur soutien matériel au système éducatif. (Photo : Akeza.net)

Depuis le transfert du concours national de la 6ème à la 9ème année, un sentiment de découragement semble s’installer chez les enseignants des cycles d’enseignement fondamental, allant de la 1ère à la 6ème année. Malgré leurs efforts, les résultats obtenus ne correspondent pas aux attentes. De nombreux lauréats échouent pour diverses raisons, parmi lesquelles une dégradation de la qualité de l’enseignement, le non-achèvement des programmes et des leçons mal dispensées. C’est du moins le constat de Monsieur Anicet Nyandwi, Directeur Provincial de l’Education (DPE) de la province de Rumonge lors d’un entretien avec les reporters du Journal Burundi Eco.

Par ailleurs, Léonard Niyonsaba, gouverneur de la province de Rumonge a souligné l’importance cruciale de l’éducation pour l’avenir du pays. Selon lui, le manque d’engagement des élèves dans leurs études et l’absence de capacités intellectuelles adéquates pourraient poser un problème majeur pour les générations futures et le développement économique du pays.

Face à cette situation préoccupante, des recommandations ont été formulées à l’intention des enseignants sur l’importance de la préparation des leçons. M. Nyandwi insiste sur le fait qu’aucun enseignant ne devrait entrer en classe sans avoir soigneusement préparé sa leçon, car cela va à l’encontre de l’éthique professionnelle. Il appelle également les directeurs d’écoles et les enseignants responsables à veiller à ce que les activités pédagogiques soient suivies de manière rigoureuse.

Une collaboration renforcée

Dans le souci d’assurer une éducation de qualité, le gouverneur de la province de Rumonge a annoncé son engagement à collaborer avec tous les acteurs du secteur éducatif. Pour soutenir cette initiative, une commission communale dédiée à l’éducation a été constituée et travaille sans relâche pour améliorer la qualité des enseignements. Lors de l’élaboration du budget communal, des fonds devraient désormais être alloués à cette commission pour garantir son bon fonctionnement et promouvoir une éducation de qualité.

Le gouverneur Niyonsaba appelle également les lauréats, les parents d’élèves, les enseignants et les directeurs des établissements scolaires, chacun en ce qui le concerne à redoubler d’efforts pour assurer un enseignement de qualité. A cette fin, des assemblées se tiennent tous les six mois dans chaque zone, rassemblant l’ensemble des acteurs de l’éducation pour discuter des stratégies à mettre en place afin d’améliorer le système éducatif de la province.

Il a également souligné l’importance d’une gestion efficace des bénévoles dans l’éducation par les communes. Actuellement, la situation est encourageante, notamment dans les communes de Muhuta, Bugarama et d’autres localités.

Pourquoi le classement décevant aux concours nationaux ?

Il n’est pas rare d’observer des élèves qui, malgré des performances scolaires impressionnantes avec des notes atteignant 85%, obtiennent des résultats médiocres lors des concours d’excellence. Parmi les explications à ce phénomène, la pratique des cours du soir ressort comme un facteur significatif. Nyandwi souligne que ces cours souvent perçus par les enseignants comme une opportunité de revenus supplémentaires ne semblent pas véritablement enrichir l’expérience pédagogique des élèves.

Face à cette situation, Nyandwi appelle les enseignants à renoncer à cette quête de profit qui nuit à l’éducation. Il évoque les inégalités qui surgissent entre les élèves participant aux cours du soir et ceux qui n’y prennent pas part. Il est donc impératif que tous les élèves aient accès à un enseignement de qualité sans favoritisme.

Pour remédier à ces problèmes et améliorer la qualité de l’enseignement, le DPE de Rumonge recommande aux enseignants de donner régulièrement des devoirs à domicile aux élèves. Cela permettrait non seulement d’occuper les élèves chez eux, mais aussi de renforcer leur apprentissage en dehors des heures de classe.

Des cas d’abandon en début de scolarité 

Les abandons scolaires touchent principalement les élèves de première et de septième année, a précisé Nyandwi. Dans le cas des enfants de première année, l’origine du phénomène réside dans l’âge précoce pour intégrer le système éducatif. Pour bénéficier des financements conséquents, les responsables des établissements scolaires augmentent sciemment les effectifs de nouveaux inscrits. Toutefois, malgré un enthousiasme initial, ces élèves abandonnent progressivement leurs études.

En ce qui concerne les élèves de septième année, Nyandwi souligne la problématique de l’absence de concours de passage de niveau après la sixième année, un élément essentiel pour garantir une transition en douceur vers la nouvelle classe. Le changement de rythme d’enseignement et l’introduction de nouveaux programmes auxquels les lauréats ne sont pas préparés poussent certains à raccourcir leur parcours scolaire. Par ailleurs, d’autres jeunes choisissent de quitter le système éducatif pour tenter leur chance à l’étranger, notamment dans les pays voisins. La persistance de la pauvreté au sein de nombreuses familles représente un facteur crucial de cette situation alarmante qui pousse les élèves à abandonner leurs études.

Le classement de cette année au concours national a positionné la province de Rumonge à la 17e place avec un taux de réussite de 68,31%. Pour l’édition 2023 du concours national, elle s’était également classée à cette même position avec un taux de réussite de 75,01 %. En outre, elle avait occupé la même place lors de l’éditions 2022 avec un taux de réussite de 85,20 %.

A propos de l'auteur

Jonathan Nzoyibonera.

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