Environnement

Rumonge : la pollution des eaux du lac Tanganyika continue

Les déchets qui proviennent de plus d’une centaine d’unités de transformation de l’huile de palme continuent à polluer le lac Tanganyika. Les conséquences commencent à se faire sentir notamment la rareté du poisson. Les pêcheurs tirent la sonnette d’alarme et invitent tout le monde à agir pour protéger le lac

Ces unités artisanales et semi industrielles sont installées près des rivières et cours d’eau qui se jettent directement dans le lac Tanganyika comme on a pu le constater.

Beaucoup d’unités de transformation d’huile de palme sont visibles le long des rivières Ruzibazi, Dama, Mulembwe, Buzimba et Nyengwe qui se jettent dans le lac.

Vincent Niyongabo, le président d’une association qui dispose d’une unité semi industrielle de transformation de l’huile de palme près de la rivière Buzimba indique que ces unités se concentrent près des rivières pour disposer facilement de l’eau qui est indispensable dans la transformation. Il précise que les palmiculteurs récoltent les régimes de palme et les apportent pour y extraire l’huile de palme à travers ces unités de transformation.

La plupart des huileries sont installées près des cours d’eau pour faciliter l’approvisionnement en eau. Par conséquent, les substances polluantes s’infiltrent dans le sol ou se déversent dans les eaux.

Il souligne qu’il y en a de type artisanal, de type semi-industriel qui fonctionnent à l’aide de moteurs et deux usines de transformation industrielle dont celle de la société Savonor.

Les déchets sont jetés dans des grandes fosses

Pour le traitement des déchets, Vincent Niyongabo indique que les déchets provenant de ces unités de transformation sont mis dans des fosses conçues à cet effet et ces déchets s’y décomposent.

Les agents chargés de protéger l’environnement y passent souvent pour voir comment les déchets sont traités afin de ne pas polluer les eaux de ces rivières et, partant, du lac Tanganyika, a-t-il indiqué.

Il précise en outre qu’ils paient chaque mois cent mille francs burundais comme licence d’exploitation délivrée par l’Office de l’Huile de Palme (OHP) qui gère et encadre les palmiculteurs.

Une licence d’exploitation est délivrée à une unité de transformation qui remplit toutes les conditions exigées dont le traitement des déchets a-t-il indiqué.

Des déchets sont versés dans les rivières

Un ouvrier qui œuvre dans ces unités de transformation qui a requis l’anonymat a indiqué que ces déchets sont déversés dans la rivière pendant la nuit et vont directement dans le lac Tanganyika.

Il souligne que presque toutes les unités de transformation d’huile de palme n’ont pas la capacité de traiter les déchets sauf l’usine gérée par la société Savonor.

Ces déchets sont versés discrètement dans ces rivières soit pendant la nuit soit par l’entremise des tuyaux dissimulés sous la terre, car tout le monde a été sensibilisé sur le danger de jeter ces déchets dans ces rivières qui occasionne la pollution du lac Tanganyika.

La couleur de l’eau de ces rivières change de temps en temps à cause de ces déchets qui y sont déversés et ce sont de grandes quantités, a–t-il ajouté.

La biodiversité du lac Tanganyika est menacée

Benoit Ruvumwa, un pêcheur indique que la biodiversité du lac Tanganyika est pour le moment menacée par des déchets de plusieurs natures qui sont déversés dans les eaux du lac Tanganyika dont des déchets ménagers, les déchets provenant des unités de transformation de l’huile de palme, des déchets provenant des savonneries, etc.

Il précise que la prise du poisson a sensiblement diminué à cause de la pollution du lac Tanganyika. Et Ruvumirwa d’indiquer qu’aucun poisson n’est visible à l’embouchure de ces rivières à cause surtout de ces déchets qui proviennent des unités de transformation d’huile de palme.

Il lance un appel à tout le monde d’agir avant qu’il ne soit trop tard afin de protéger le lac Tanganyika contre la pollution.

Le responsable de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement en province de Rumonge indique que des séances de sensibilisation ont été largement menés. Il met en garde les contrevenants qu’ils seront punis conformément à la loi.

Il demande à la population et à d’autres services dont l’administration territoriale de collaborer afin de décourager toutes les pratiques qui concourent à la pollution du lac Tanganyika.

A propos de l'auteur

Felix Nzorubonanya.

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Un commentaire
  • Darlène NGENDAKUMANA dit :

    En attaquant l’environnement nous nous donnons la mort indirectement😭😖

Les commentaires sont fermés.

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Un phénomène aux effets dévastateurs

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