Editorial

Sauver les hippopotames

Autrefois dans l’eau pendant la journée et sur terre pendant la nuit, les hippopotames du lac Tanganyika observent un mouvement migratoire ces derniers temps.  En effet, aujourd’hui, nous retrouvons les hippopotames à une distance fort éloignée (trois, quatre, voire  cinq kilomètres) de leurs lieux habituels de résidence. Tantôt dans les ruelles, tantôt dans les quartiers riverains du lac Tanganyika (Kabondo, Kibenga, Gisyo, Quartier Asiatique, Quartier Industriel) voire dans les quartiers un peu éloignés comme c’est le cas de cet hippopotame retrouvé dans la station d’épuration de Buterere.

Bella Sonia Ndamiye, Rédactrice en chef a.i

Mais pourquoi ces promenades inopportunes ? Quelle menace  pèse sur ces créatures de nature inoffensives ? Le danger vient –il du lac ou de la terre ferme ? Cette situation s’avère difficile à gérer d’autant plus qu’aucune solution n’est possible pour les hippopotames égarés exceptées la mort naturelle et la mise à mort commandée.

Pour les autorités environnementales, le vagabondage des hippopotames se justifie par l’exiguïté des zones où ces animaux broutent. Le facteur prédominant de cette situation  est l’extension rapide du périmètre urbain de Bujumbura-Mairie abritant la capitale burundaise qui empiète de plus en plus sur l’habitat traditionnel des hippopotames qui ont besoin d’une grande quantité d’herbes à brouter (entre une tonne  et deux tonnes par jour pour un adulte).

Cette situation a poussé les hippopotames à errer puisque leurs zones de pâturage sont devenues trop petites, entraînant ainsi des bagarres entre ces herbivores à l’issue desquelles les vaincus doivent quitter le troupeau. Face à l’exiguïté de leur territoire et étant bousculés par les citadins qui ont beaucoup construit sur le littoral du lac Tanganyika, les hippopotames essaient de résister pour survivre.

Une solution d’urgence s’impose pour sauver les hippopotames. Les autorités compétentes doivent libérer un espace suffisant près des rives burundaises du lac Tanganyika et de la rivière Rusizi où les hippos peuvent brouter. Il suffit de respecter le code de l’eau en interdisant de construire dans les zones tampons (150 m à partir des bords du lac Tanganyika). Un équilibre adéquat entre les secteurs environnement et urbanisme s’avère nécessaire pour sauvegarder d’une part  la biodiversité (faune et flore) et d’autre part une urbanisation bien  pensée et respectant l’environnement.

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

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Un commentaire
  • Brummel Murutanganji dit :

    Bien dit, merci pour cet article, merci d’œuvrer pour la cause environnementale. La solution d’urgence se trouve dans les deux secteurs de la vie du pays: l’environnement et l’Urbanisme. Chacun d’entre nous a un rôle à jouer pour faire entendre ce cri d’alarme.
    J’aimerais contribuer dans le secteur de l’environnement et collaborer avec la rédaction. Le lien en bas du site officiel ne semble fonctionner correctement. Comment puis-je vous contacter??
    Merci.

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éditorial

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