La première semaine du mois de mai a été marquée par la tenue du 11e sommet du Mécanisme régional de suivi de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et toute la région des grands Lacs. A Bujumbura, les chefs d’Etats et les délégations des organisations internationales ont eu l’occasion d’évaluer les accords précédents et d’émettre des recommandations pour une paix durable dans la sous-région.
Le Burundi a abrité le 11ème sommet du Mécanisme régional de suivi de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et toute la région des Grands Lacs. Plusieurs chefs d’Etats des pays qui ont ratifié ledit accord-cadre étaient présents. Les Institutions impliquées comme les Nations Unies, le SADC, l’UA et la CIRGL avaient également été représentées. Le sommet devait examiner l’évolution des faits par rapport aux recommandations de l’accord. « L’objectif de la réunion était d’examiner les dernières évolutions dans la région ainsi que les progrès et les défis enregistrés dans la mise en œuvre de l’accord-cadre, dix ans après sa signature », lit-on dans le communiqué final rendu public après la réunion.
Plusieurs recommandations émises
Dans leur communiqué, les chefs d’Etats et les autres hautes personnalités qui avaient représenté les diverses institutions nationales ont réaffirmé leur engagement à respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale, et l’indépendance politique de tous les pays de la région. Ils ont également exprimé leur préoccupation par rapport aux conflits entre la RDC et le Rwanda. Les deux pays ont versé dans l’escalade verbale ces derniers mois au sujet de la rébellion du M23 qui sévit dans l’Est du Congo. Les deux pays ont été appelés à respecter les décisions du processus de Lwanda. Pour le moment, la feuille de route établie en novembre 2022 préconisant le retrait du M23 n’a pas été respectée. Le Sommet a condamné l’occupation des territoires congolais et a exigé à cette rébellion le retrait de ses troupes.
D’autres mouvements armés opérant sur le territoire congolais ont été pointés du doigt. « Nous condamnons en outre les actions des groupes armés étrangers et locaux opérant dans l’Est de la RDC », stipule le communiqué. Parmi les forces négatives citées figurent les Allied Democratic Forces (ADF)-Madina at Tauheed Wau Mujahedeen (MTM), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Résistance pour un État de Droit au Burundi (RED Tabara). À cet égard, nous instruisons la Cellule opérationnelle du Groupe de contact et de coordination des mesures non-militaires à poursuivre son engagement auprès des groupes armés étrangers en toute transparence avec le gouvernement congolais. Le désarmement et la réintégration volontaires des rebellions sont souhaitées.
Pour le conflit militaire qui oppose les soudanais actuellement, le sommet a appelé un cessez-le-feu immédiat. « Nous appelons à une cessation immédiate des hostilités, à un retour au dialogue et à une transition politique pacifique », précise le communiqué.
Les jeunes et les femmes appelés à contribuer à ramener la paix dans la région
Alors que les femmes et les jeunes n’avaient pas été invités à la table des discussions, les participants au sommet ont mentionné leur rôle dans le maintien de la paix. « Exprimons notre soutien à la pleine participation des femmes et des jeunes à la prévention des conflits, à la consolidation de la paix et aux dialogues politiques dans la région », affirme le document dans lequel on ne voit nulle part le nom d’une femme ou d’un représentant de la jeunesse. Cependant, la République du Burundi a été chargée d’organiser une plateforme de dialogue avec les femmes et les jeunes de la région afin de leur permettre de contribuer aux efforts régionaux de maintien de la paix.
Que des mots ?
L’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et toute la région des Grands Lacs a été ratifié en février 2013. Dix ans après, il est difficile d’affirmer que l’accord a pu apporter un changement au destin de la région des Grands-Lacs. Des conflits armés ont éclaté en Ethiopie. De nouveaux groupes armés ont vu le jour dans l’Est de la RD Congo tandis que le cessez-le-feu entre le M23 et le gouvernement de la RDC a récemment volé en éclat. A cet égard, on pourrait facilement admettre que ce mouvement armé qui revendique la nationalité congolaise s’était retiré sous le feu des casques bleus en 2013. Y a-t-il donc moyen de penser que l’accord-cadre n’est qu’un texte et que les sommets qui en évaluent l’application ne sont que des événements.
Se tenant chaque année, le sommet suivant se tiendra à Kampala, en République d’Ouganda en 2024 pour poursuivre l’examen de la mise en œuvre de l’accord-cadre.
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