Editorial

Succès oui, mais…

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

Le bateau MV Musumba 1 est un nouveau venu dans la flotte burundaise, qui compte actuellement une dizaine de navires opérationnels. Après une longue période de réparation, il retrouve sa place dans le transport maritime. C’est un coup de chapeau pour la société Musumba Cargo, propriétaire de ce bateau, qui n’a pas abandonné la construction de cette infrastructure essentielle.

Ce nouveau venu dans le secteur du transport burundais est un bateau mixte destiné à assurer les liaisons entre les ports installés le long du lac Tanganyika. Avec une capacité de 1 500 tonnes de marchandises, équivalente à celle de 30 camions, il pourra également transporter une centaine de personnes.

C’est un succès, mais avec un bémol. Le transport maritime reste sous-exploité. Pourtant, il est moins coûteux et offre une sécurité relativement rassurante. Malheureusement, les transporteurs et les opérateurs économiques locaux préfèrent le transport routier. Ils semblent accorder plus de valeur à voir une cinquantaine de camions stationnés que de voir un seul bateau naviguer sur le lac. Ce qui leur donnerait une certaine estime auprès du voisinage.

Cela rappelle la valeur traditionnelle attribuée à la vache locale. Certains éleveurs préfèrent élever 20 vaches produisant chacune 20 litres de lait par jour plutôt qu’une seule vache de race moderne avec la même production.

De même, certains éleveurs préfèrent une vache qui met bas un seul veau par an plutôt qu’une truie qui peut avoir deux portées par an avec une dizaine de porcelets à chaque fois.

Bien que le transport maritime et ferroviaire reste sous-développé, il possède un potentiel significatif pour le transport de biens et de personnes. L’essentiel est de l’améliorer en mettant en place des formations spécialisées pour les capitaines, les ingénieurs, les inspecteurs et les techniciens de navires ou de trains, et en recrutant des professionnels qualifiés. C’est cela qui compte avant tout.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

  • éditorial

    A la quête des financements extérieurs

    A la quête des financements extérieurs

    La capitale économique abrite du 5 au 6 décembre 2024 une Table Ronde pour la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réalisation de la Vision Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060. Cet évènement cible l’ensemble des sources potentielles de financements publics et privés : partenaires bilatéraux et multilatéraux, investisseurs privés, fonds souverains, fondations et autres. Ainsi, « le gouvernement compte partager sa vision en matière de développement socio-économique et les réformes envisagées et en cours avec l’ensemble des sources potentielles de financements extérieurs et privés », lit-on sur le site de la Présidence de la République.
  • Journal n° 637

  • Dossiers Pédagogiques