Développement

Toujours du pain sur la planche en ce qui est de l’énergie

Le Burundi connait un déficit énergétique sans précédent. L’offre électrique tourne autour de 100 MW. Environ 15% de la population ont accès à l’électricité. Pour relever ce défi, le gouvernement a entrepris un vaste projet de construction des barrages. Certains boitillent et d’autres constituent des échecs cuisants.

Le Burundi aura besoin d’au moins 400 MW pour son industrialisation et 412 MW pour le secteur des mines en 2027.

 

La construction des barrages hydroélectriques Mpanda, Kabu-16, Ruzibazi, Jiji-Mulembwe, Rusumo Falls est un vaste projet entrepris par le gouvernement burundais pour faire face au déficit énergétique qui met à genou son développement.

Environ 15% de la population burundaise ont accès à l’électricité, selon Léonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère en charge de l’énergie lors de l’émission publique des porte-paroles des ministères et du gouvernement tenue dans la province de Cibitoke lundi le 24 avril 2023. L’objectif du gouvernement est d’atteindre 30% en 2030, poursuit-il.

Le Burundi sera-t-il capable d’atteindre ces objectifs ? Si ces 15% de la population ont accès à l’électricité, elles font encore face à des coupures intempestives du courant électrique liées selon le ministère en charge de l’énergie à la vétusté du réseau. Sans toutes fois évoquer les difficultés qu’éprouvent les industriels, les petits métiers faisant recours à l’électricité sont perturbés. Ce qui occasionne des pertes énormes aux pour les jeunes entrepreneurs.

Où en est-on avec la construction des barrages hydroélectriques ?

Construit depuis 2019, le barrage de Ruzibazi (15 MW) a été mis en service début juillet 2022. 5 MW de cette centrale sont injectés dans le réseau électrique du Sud du pays et 10 MW restants sont déjà injectés dans le réseau de Bujumbura, selon la Regideso.

Le courant provenant de la centrale régionale Rusumo Falls en construction sur la rivière Akagera pourrait être disponible d’ici peu. Cette centrale partagée par trois pays (Burundi, Rwanda et Tanzanie) aura une capacité de 80 MW dont 26,5 MW pour le Burundi. La Regideso avait annoncé les premiers essais de la mise en service de la ligne Muyinga-Gitega le 07 juillet 2022. Elle prévoyait la mise en service effective de cette ligne pour le mois de décembre 2022.

Les délais de la mise en service du méga projet Jiji-Mulembwe (49,5 MW) en construction dans la commune Songa de la province Bururi ne seront pas respectés. Initialement prévue en octobre 2023, la fin des travaux sera retardée. La mise en service de la première centrale (Jiji) est prévue d’ici mai 2024. Le Groupement des Sociétés CMC et ORASCOM de construction des deux barrages évoquent la pénurie du carburant qui s’est manifestée durant l’année 2022, les aléas climatiques, les glissements de terrains (zone de construction des deux barrages difficilement praticable pendant les périodes pluvieuses) comme principales raisons à l’origine des retards.

En plus, Ir Ibrahim Uwizeye, ministre en charge de l’énergie ajoute que la Covid-19 et le conflit Russo-ukrainien ont impacté négativement l’avancement des travaux. Une grande partie du matériel utilisé proviendrait de l’Ukraine. Ce qui a fait que les prix des matériaux ont augmenté exponentiellement

Des échecs cuisants pour certains barrages ?

De l’autre côté, les travaux de construction du barrage hydroélectrique de Kabu 16 (20 MW) piétinent. En construction depuis 2017, les travaux sont actuellement suspendus suite au manque de financement et d’équipements.

En outre, la construction du barrage hydroélectrique de Mpanda qui a englouti 54 milliards de FBu est un projet mort. Les infrastructures se sont effondrées avant même la fin des travaux.

Compte tenu de ses besoins énergétiques, le chemin est encore long pour le Burundi en matière de développement du secteur industriel, clé de la relance économique. Les potentialités hydroélectriques du Burundi ont été évaluées à 1 700 MW dont environ 300 MW techniquement et économiquement exploitables. Le Plan National de Développement 2018-2027 prévoit que le Burundi aura besoin d’au moins 400 MW pour son industrialisation et 412 MW pour le secteur des mines en 2027.

Le pays compte miser sur l’énergie nucléaire pour accroître sa capacité énergétique. D’ailleurs le 23 mars 2023, le ministre en charge des affaires étrangères du Burundi s’est rendu en Russie pour rencontrer son homologue russe. Le renforcement de la coopération entre les deux pays était au rendez-vous.

A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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Des initiatives à faible portée

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Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.

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