Agriculture

Une enveloppe de 152 millions USD pour moderniser l’agriculture

152 millions USD est le montant destiné à la composante burundaise du Projet intégré de développement Burundi-Rwanda (BRIDEP). Ce projet vise à favoriser l’intégration régionale en améliorant la production agricole, les liaisons de transport transfrontalières et la facilitation des échanges.

Le développement économique du pays est tributaire du développement du secteur agricole.

« L’agriculture est le cœur battant de l’économie burundaise. Et lorsqu’elle est structurée, soutenue et modernisée, elle devient un puissant levier de transformation », a indiqué Pascal Yembiline, responsable pays de la Banque africaine de développement au Burundi. C’était lors du lancement officiel de la composante burundaise du BRIDEP mardi le 20 mai 2025, à Bujumbura.

Ce projet vise à augmenter la productivité des chaînes de valeur agricoles prioritaires qui sont le maïs, le riz, le porc et la volaille en appliquant à plus grande échelle des technologies agricoles climato-intelligentes. Il a aussi pour ambition de promouvoir l’agro-industrialisation et la création d’emplois dans les chaînes de valeur ciblées, mais aussi de combler les chaînons manquants et les liaisons du dernier kilomètre, favorisant ainsi l’intégration régionale et le commerce. Il permettra également de réduire les coûts de déplacement et de renforcer la sécurité routière. La mise en œuvre de ce projet durera six ans, de 2024 à 2029.

Quel gain pour le pays ?

Ce projet sera déployé dans neuf provinces « à fort potentiel agro-économique » de Kirundo à Cibitoke en passant par Gitega, Muyinga et Kayanza. Il prévoit l’exploitation de 24 000 hectares de terres, avec des semences améliorées et des techniques agricoles adaptées au climat qui seront mises à la disposition des producteurs. Il prévoit également la réhabilitation de 6 000 hectares de marais et 18 000 hectares de bassins versants. « Cette transformation du territoire sera appuyée par une révolution numérique: la géolocalisation de 120 000 ménages leur donnera accès à une plateforme digitale centralisant intrants, financements et débouchés », lit-on sur le site de la BAD.

Il y aura aussi 40 centres d’élevage privés qui vont relancer des souches performantes de porcs et de volailles. Enfin, les infrastructures stratégiques du projet comprennent la construction du tout premier poste frontalier à guichet unique à Akanyaru Haut pour favoriser la fluidité commerciale et l’intégration régionale. Ce projet prévoit aussi la création de deux agropoles pilotes à Cibitoke et Karusi.

« En valorisant notre potentiel irrigable, en dynamisant l’agro-industrialisation et l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, en renforçant la résilience face aux changements climatiques et en favorisant l’intégration régionale à travers des infrastructures modernes, nous ouvrons la voie à une transformation profonde de notre agriculture », a déclaré Diomède Ndayirukiye, secrétaire permanent au ministère burundais de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage.

L’agriculture, un secteur à rentabiliser

Selon le Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage au Burundi (RGPHAE), 85,7 % des ménages ordinaires au Burundi sont des ménages agricoles. Ce qui montre à quel point le développement économique du pays est tributaire du développement du secteur agricole.

L’objectif 3 de la Vision Burundi Pays Emergent en 2040 et Pays Développé en 2060 stipule qu’en tant que principale source de revenu et base de subsistance de la plupart des ménages, l’agriculture mérite une attention particulière et des investissements importants, aussi bien au niveau de l’outillage mécanique qu’à celui de la main-d’œuvre, pour moderniser et augmenter la productivité et les rendements du secteur agricole. Il faut impulser les liens d’emboîtement entre les secteurs agricole et industriel afin de miser sur la création cumulative des richesses à tous les maillons de la chaîne des valeurs.

« Dans la perspective d’un Burundi Pays émergent, des efforts sont à consentir au profit des projets de développement pour soutenir une agriculture qui contribue à la sécurité alimentaire en amont par la production des aliments, et en aval par la création des richesses en termes de revenus aux agriculteurs », selon cette même vision.

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Florence Inyabuntu.

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