Education

Université du Burundi : Le retard du prêt-bourse inquiète les étudiants

Dans sa conception, le prêt-bourse aide l’étudiant à couvrir les frais de restauration, d’hébergement, de transport ainsi que d’autres besoins quotidiens. Malgré tout, depuis cinq mois, les étudiants de la première année de baccalauréat attendent toujours le paiement de ces frais. Ce qui handicape leur vie estudiantine

Fin novembre 2020, l’année académique 2020-2021 a commencé à l’université du Burundi. Les jeunes étudiants venant de toutes les provinces du pays se sont installés dans les quartiers voisins des différents campus qui composent cette fameuse institution publique de l’enseignement supérieur (particulièrement à Bujumbura). Depuis longtemps, le gouvernement burundais soutient les étudiants en leur octroyant mensuellement des frais de bourse afin de faire face aux péripéties de la vie estudiantine. Mais depuis 2018, ladite bourse a connu des réformes à l’issue desquelles elle s’est transformée en «prêt-bourse» payé trimestriellement aux étudiants. Pourtant, jusqu’ici, cinq mois se sont écoulés sans qu’aucun sou ne soit donné aux étudiants de la première année de baccalauréat.

« A cause des conditions de vie difficiles aggravées par le non-paiement du prêt-bourse, certains étudiants ont abandonné les études », confie P.N, un des délégués de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines à l’université du Burundi. La quasi-totalité des étudiants, ajoute-t-il, ne vivent pas dans les homes universitaires. Ils se débrouillent autrement en louant une petite maisonnette à plus de cinq étudiants. Pourtant, certains d’entre eux ne parviennent plus à payer le loyer mensuellement comme prévu. La restauration quotidienne cause problème également. En conséquence, les étudiants s’endettent énormément pour survivre. « Je suis issue d’une famille modeste de la province Karusi et je n’ai aucune famille pour m’héberger dans la ville de Bujumbura. Je n’ai pour seule alternative que m’associer avec d’autres étudiantes pour payer facilement le loyer et la ration alimentaire tout en espérant que le prêt-bourse nous aidera à grand-chose, mais en vain. Actuellement, on s’offre même à peine du matériel académique ainsi que d’autres équipements propres à l’intimité féminine », confie la prénommée Joselyne rencontrée au campus Mutanga.

Quand la perception du prêt-bourse n’est pas faite dans les meilleurs délais, la vie des étudiants de l’université du Burundi se complique davantage.

Les étudiants réclament toujours d’être régularisés, mais en vain

Les délégués des premières années de baccalauréat qui se sont confiés au micro de Burundi Eco affirment avoir participé à plusieurs réunions avec la représentation des étudiants pour régler le problème. Jusqu’ici, rien n’est fait pour régulariser les nouveaux étudiants de l’université du Burundi.

Ils affirment que ce défi est connu même au niveau des différents décanats et au niveau du rectorat. P.N précise : « Les étudiants avec qui nous sommes ensemble ont déjà complété les fiches exigées pour demander le prêt-bourse. Malheureusement, ces documents ne sont pas reçus au niveau du décanat. La raison en est que nous sommes contraints de payer d’abord 2000 FBu pour le notaire et les frais pour l’achat des classeurs. Ce que nous ne comprenons pas »

Le ministère de tutelle tranquillise

« Tous ces problèmes s’expliquent d’une part par le fait que le nombre d’étudiants qui s’inscrivent au rôle et aux cours à l’université du Burundi ne viennent pas tous suivre les cours. Même au début de l’année académique, il s’observe des mouvements d’étudiants qui changent de facultés et filières d’affectation. Ce qui rend difficile la confection des listes définitives », fait savoir Alexandre Mfisumukiza, directeur du Bureau des Bourses d’Etudes et de Stages (BBES) au sein du ministère en charge de l’enseignement supérieur.

Selon toujours M. Mfisumukiza, au niveau du BBES, avant d’entamer d’autres procédures d’octroi du prêt-bourse, on doit avoir les listes définitives des étudiants bénéficiaires. En plus de cela, ce bureau effectue des décentes sur terrain pour se rassurer si tous les demandeurs de prêt-bourse sont effectivement éligibles. Une fois confirmés, les étudiants signent des contrats prêt-bourse avec le ministère en charge de l’enseignement supérieur. Pour le cas de l’université du Burundi, il s’observe une lenteur dans la confection des listes définitives des bénéficiaires et la signature des contrats, contrairement aux autres institutions d’enseignement supérieur, notamment l’Institut Nationale de Santé Publique (INSP) et l’Ecole Normale Supérieure (ENS). Il affirme que le BBES n’a pas pour le moment des problèmes de budget. Il ne reste que la finalisation des formalités administratives au niveau de l’université du Burundi.

Malgré tout, M. Mfisumukiza tranquillise que la tranche d’avril et de mai du prêt-bourse est en train d’être traitée au niveau de la Banque de la République du Burundi (BRB). Bientôt, les frais seront transférés à la Poste. C’est l’une des dernières étapes avant que l’étudiant ne perçoive cet argent. Rappelons qu’un étudiant du premier cycle universitaire a droit au prêt-bourse payé trimestriellement 180 000 FBu, soit 60 000 FBu par mois. Pour en bénéficier, il faut signer un contrat renouvelable une fois par année académique où l’étudiant bénéficiaire doit être avalisé par un tuteur, un parent ou un conjoint. Pour plus de précisions, nous avons essayé de contacter le service des étudiants, mais en vain.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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Un commentaire
  • SABUSHIMIKE dit :

    Le retard de la régularisation à la prêt-bourse est due à la non-volonté du personnel en charge.
    Leta Mvyeyi devrait s’y impliquer, et si possible, demettre le personnel incompétent.

Les commentaires sont fermés.



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