Editorial

Vers l’exportation de la viande ?

En novembre dernier, le gouvernement a annoncé son intention d’exporter  la viande vers le Gabon. C’est dans le cadre d’opérationnaliser les accords signés entre les deux pays. Ce projet intervient au moment où l’approvisionnement en bêtes connait des perturbations. Par conséquent les prix de la viande augmentent. Les importateurs évoquent la dépréciation du FBu par rapport aux autres devises de la sous région. Une bonne partie des vaches abattues à l’abattoir public de Bujumbura proviennent de la Tanzanie.

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La filière viande fait face à de nombreuses contraintes. L’élevage intensif est sous-développé. Pour ce faire, les commerçants se rabattent sur les marchés transfrontaliers pour s’approvisionner. Les moyens de transports restent rudimentaires. A en croire les spécialistes de la filière viande, la maltraitance des animaux influe sur la qualité de la viande. Le transport de la viande est un travail très délicat qui nécessité des équipements adaptés. Ces derniers ne sont pas à la portée de toutes les bourses. La viande reste un produit très sensible qu’il faut traiter avec soin.

Sur le volet des infrastructures, les abattoirs locaux nécessitent un réaménagement complet. Les méthodes utilisées pour abattre les animaux sont contre-indiquées. Les animaux subissent des traumatismes de toutes sortes. Ce qui dégrade la qualite de la viande. Le gros du travail d’abattage est fait à la main. L’exportation nécessite la mécanisation de certains services pour passer à l’échelle industrielle.

Les inquiétudes planent chez les bouchers qui craignent pour leur avenir. Dans un passé récent, un projet d’exportation de la viande vers la Chine a déstabilisé le marché local. Les investisseurs chinois ont fait marche arrière.

Le Gabon importe de grosses quantités de viande sous forme de poulets, de steaks, etc. Ce pays dépense plusieurs millions de dollars pour nourrir ses 2 millions d’habitants. Cette situation économique attire l’appétit des pays européens, asiatiques et des Etats-Unis. Pour peser sur l’échiquier économique, le Burundi devra investir davantage dans l’élevage intensif. Le développement des infrastructures de transport et de conservation de la viande suivra le même rythme.

De l’autre côté, le chef de l’Etat a également exprimé le souhait d’envoyer une main d’œuvre vers le pays de Léon Mba (père de l’indépendance du Gabon). C’est une bonne nouvelle pour les jeunes en proie au chômage. Le Gabon est une terre fertile et les jeunes Burundais peuvent  travailler hors des frontières dans ce pays moins peuplé avec une densité de 7,75 habitants au km².

Pourvu que ce soit des partenariats gagnant-gagnant. La coopération entre les Etats est toujours profitable aux citoyens de ces Etats à condition qu’elle résulte de meilleures négociations. « Si tu veux aller vite, marche seul. Mais si tu veux aller loin, marchons ensemble », dit-on.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
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