Personne ne pensait que Gitega, province située au centre du pays, deviendrait la capitale politique du Burundi. Cela n’a même pas fait beaucoup d’échos. Aussitôt dit, aussitôt fait. Quelle rapidité ? Qu’est-ce qui presse autant pour ce changement qui n’a pas pu attendre même de préparation ne fût-ce qu’en infrastructures ?
Il n’y a pratiquement pas de bureaux à louer, il y a très peu d’hôtels et de restaurants, … Bref, toutes les conditions ne sont pas réunies pour déménager et installer cinq ministères à Gitega comme prévu. C’est une décision prise à la hâte. Malheureusement ou heureusement, la décision vient d’être approuvée par le Parlement.
Transférer la capitale politique en tout lieu du pays ou séparer la capitale politique de la capitale économique n’est pas une mauvaise idée. Cela permet de promouvoir le développement économique et social du pays en décentralisant certaines entités.
Mais les interrogations ne manquent pas. Si l’idée ne date pas d’hier comme le disent certains administratifs, pourquoi le plan innovant de la ville de Bujumbura 2045 a été lancé en 2017 ? Pourquoi avoir érigé le palais présidentiel à Bujumbura ? Gitega est-il prêt à arborer ce grand titre ? Pourra-t-il loger tout le personnel de ces cinq ministères? A supposer une famille dont les parents travaillent dans les ministères ciblés, comment sera la scolarisation des enfants dont l’année scolaire est en cours. La séparation des familles n’est pas à exclure. De toutes les façons l’opérationnalisation de ce grand projet ne se fera pas en un seul clic. C’est plutôt tout un processus qui pourra se concrétiser dans 5 ou 10 ans. C’est un grand projet phare dont la faisabilité mérite de grands préparatifs consistant à inventorier d’abord les besoins et les moyens nécessaires à sa mise en application.
Chere directrice des publications, merci beaucoup pour vos observations.
Cependant, j’aimerais vous rappeller que comme le disent les francais, »Paris ne s’est pas fait en un seul jour » et de plus »il faut casser les oeufs pour avoir l’omelette ».
Surement que des defis ne manquent, mais je ne pense pas qu’il existe un projet sans defis. il appartient donc au gestionaire du projet de remedier a ces defis.