Développement

Certaines sociétés coopératives enregistrent de bons résultats

Certaines sociétés coopératives ne cessent d’enregistrer de bons résultats quand d’autres tombent en faillite.  L’exemple emblématique est la société coopérative de la colline Kanyunya de la commune Mukike dans la province Bujumbura. Elle enregistre un chiffre d’affaire de plus de 180 millions de FBu. Les détails dans ce numéro    

Nous sommes mercredi le 11 mai 2022 à la société coopérative  Sangwe de la colline Kanyunya de la commune Mukike dans la province Bujumbura.  Les membres  de cette société coopérative estimés à 365 procèdent à la récolte des pommes de terre  dans un champ de 2 ha.  Le travail est organisé en chaine. Selon  Pascasie Gakima, vice-présidente de cette coopérative,  on a commencé à récolter  ces pommes de terre lundi le 9 mai 2022 et on prévoyait clôturer ces travaux mercredi le 11 mai 2022 avec  une quantité estimée à  40 tonnes.

Et Gakima  affirme que la situation économique de cette coopérative est bonne. Selon elle, c’est la raison pour laquelle même le Président de la République Evariste Ndayishimiye l’a primée lors de la célébration de la journée mondiale du travail.  Elle fait remarquer que  ces résultats ne sont pas l’effet du hasard.  «Les membres  de la société coopérative de la colline Kanyunya  se donnent corps et âme pour fructifier le capital de 20 millions de FBu que l’Etat leur a déjà offert.  Ils exploitent déjà une propriété de 12 ha.   Ils louent 10 ha et se sont  déjà acheté 2 ha.  Ils cultivent  les pommes de terre et le blé», indique-t- elle.  Selon toujours elle, le gros des activités est attribué aux membres de la societé coopérative pour éviter des dépenses inutiles.  A titre illustratif,  ce sont eux qui s’occupent  du labour, du semis et de la récolte.  Les travaux de labour commencent à 7 h du matin et se clôturent à 10 h pour permettre aux membres de s’occuper des activités familiales. «Nous payons la main d’œuvre lors du sarclage, du buttage et de la pulvérisation», confie Gakima.  

Les membres de la société coopérative de Kanyunya estimés à 365 procèdent à la récolte des pommes de terre dans un champ de 2 ha.

Les agronomes appuient la société coopérative de Kanyunya

Pascal Sebutama, agronome de la zone Rukina ajoute que son rôle est d’accompagner quotidiennement les membres de ladite société coopérative  pour gagner le pari. Appuyé par 7 membres de la même société coopérative qui ont terminé leurs études secondaires à l’ITABU, on leur montre comment mélanger  et doser les engrais  de la société Fomi qui sont entre autres Imbura, Bagara et Totahaza.   De plus,  avec sa contribution technique, nous avons tracé des courbes de niveau  sur la propriété que nous exploitons. Et d’y emblaver des herbes fixatrices pour combattre l’érosion, note- t- il.  Et depuis qu’ils sont à l’œuvre au mois de février 2019,  on se réjouit du fait qu’ils ont atteint un chiffre d’affaire estimé à plus de 183 millions de FBu et précise que cette société coopérative est prête à rembourser tout le crédit de 20 millions de FBu à l’Etat. 

Coup de chapeau au comité de gestion de la société coopérative de kanyunya 

Yvette Nzeyimana, conseillère  se réjouit de l’étape franchie par cette société coopérative et  félicite le comité pour les efforts fournis.  Concernant la commercialisation de la récolte, Nzeyimana  indique qu’ils n’ont jamais manqué de marché d’écoulement.  Et pour fixer le prix, on se réfère au prix du moment sur le marché. En d’autres termes, la loi de l’offre et de la demande prime.  Plus le bien est rare sur le marché, plus  le prix augmente et vice-versa, martèle- t- elle.  A titre d’exemple, le prix des pommes de terre était à 1000 FBu le kg le jour de notre visite.  Et d’annoncer que leur objectif est de créer leur propre institution de microfinance pour bénéficier facilement des crédits.  

La communauté Batwa prise en compte

Dans cette lutte contre la pauvreté, Nzeyimana  informe qu’on ne laisse personne en arrière. Même la communauté Batwa est ciblée.  Parmi les 365 membres de la dite société coopérative, 40 sont des Batwa.   Mme Sandrine Kigeme est l’une de ces Batwa. Elle est mère de 4 enfants et confie que n’eût été cette société coopérative, elle n’allait pas abandonner la poterie. Sous l’influence de cette société coopérative, elle pratique l’agriculture et l’élevage. 

L’administration ravie 

Eric Gisyeti, membre de ladite société coopérative et chef de la colline Kanyunya est ravi du fait que les membres de cette société coopérative en tirent abondamment profit. Selon lui, cela a été une bonne occasion d’apprendre ensemble les bonnes pratiques agricoles pour booster la production agricole dans les ménages. De plus, l’insécurité alimentaire est maîtrisée car, pendant la récolte, chaque membre de cette société rentre avec une quantité de 15 kg ou 20 kg de pommes de terre ou de blé.  De surcroît, parce qu’ils forment un groupe solidaire, ils épargnent chaque mois un certain montant pour pouvoir bénéficier de petits crédits. Selon Gisyeti, ces crédits leur permettent d’initier d’autres activités génératrices de revenus, de se faire soigner, de s’acheter tout ce dont ils ont besoin, d’envoyer leurs enfants à l’école, etc. 

La société coopérative  pratique l’élevage des porcins. On les a distribués aux membres et ils sont estimés à plus de 20. Dans le contrat, on s’est convenu que le membre de la société coopérative qui l’élève a droit à deux porcelets et les autres sont remis à la société coopérative. Et de continuer à pratiquer la chaine de solidarité communautaire jusqu’à ce que tout le monde soit servi.  Gisyeti invite tous les habitants de la colline Kanyunya à rejoindre cette société coopérative pour évoluer ensemble. 

Il indique qu’il  ne reste que plus de 300 ménages qui ne sont pas dans cette société coopérative, car la colline Kanyunya compte autour de 700 ménages. 

Les membres de la société coopérative de Kanyunya prévoient clôturer les travaux de récolte de pomme de terre mercredi le 11 mai 2022 avec une quantité estimée à 40 tonnes.

Manque de hangars de stockage, un défi majeur

Malgré cette bonne performance, Gisyeti souligne que les défis ne manquent pas. Il cite à titre illustratif le retard dans la distribution des engrais qui proviennent de la société FOMI. Selon lui, ce retard dans la distribution des engrais perturbe les activités agricoles  et se répercute sur la production agricole. De plus, le manque de hangars de stockage ajoute le drame au drame. S’il pleut, la situation s’aggrave, car cela est à l’origine du manque de semences des pommes de terre.

Un échec cuisant pour la province de Cibitoke

Même si la société coopérative de Kanyunya affiche de bonnes performances, la situation est chaotique dans les sociétés coopératives de la province Cibitoke. Sur le classement des coopératives Sangwe ayant reçu les fonds de la part de l’Etat, la province de Cibitoke occupe la dernière place selon l’évaluation faite par le Fonds National d’Investissement Communal(FONIC) en décembre 2021. Sur 132 sociétés coopératives financées, 103 ont enregistré des pertes. Selon les données recueillies au bureau provincial en charge des coopératives et associations dans la province de Cibitoke, parmi ces 132 coopératives, 29 sont dans le vert (celles qui ont plus 10 millions de FBu après évaluation), 55 sont dans le jaune (entre 5 millions et 10 millions de FBu), 48 sont dans le rouge (moins de 5 millions de FBu) 

Un seul projet de riziculture pour toutes les coopératives

Les membres des coopératives dénoncent qu’ils ont été contraints de placer tout l’argent dans un seul projet de la riziculture dans un seul commune de Rugombo, dans les terres domaniales récupérées par l’Etat de la part de l’investisseur Rugofarm. Cela au moment où beaucoup de coopératives sont très éloignées de la commune de Rugombo. 

Par exemple, dans la commune Mugina, 23 coopératives Sangwe ont reçu l’appui du gouvernement. Parmi ces derniers, 4 sont dans le vert, 10 sont dans le jaune. Et 9 sont dans le rouge selon les chiffres  fournis par le conseiller en charge du développement dans la commune Mugina. 

« Nous avons payé toutes les activités liées à la culture du riz alors que ces activités devraient être effectuées par les membres des coopératives », se lamente Anastasie Bukuru, présidente de la coopérative Sangwe Muyange regroupant 170 membres. Et d’ajouter : «De la commune Mugina à la commune Rugombo, il y a une distance de plus de 24 km. C’est pratiquement impossible pour les membres  de la société coopérative de s’y rendre chaque jour à pieds. On ne pouvait pas payer pour les frais de transport ». Cette femme explique que le comité a opté de recourir aux travailleurs journaliers qui habitent près de Rugofarm alors que ces derniers sont très chers. Selon eux, travailler dans les terres domaniales de Rugofarm, c’est comme travailler à Oman. Cela pour dire qu’ils sont beaucoup payés. 

« Avec toutes les activités liées à la riziculture, on a beaucoup dépensé pour les travailleurs. Pour une journée, on payait à un travailleur un montant de 7 mille FBu par exemple au moment du labour alors que la riziculture comprend plus de 5 étapes avant la récolte, explique Jean Pierre Miburo, président de la coopérative Sangwe Rugajo dans la commune Mugina.

Des prix de semences hors du commun

Les membres des coopératives dénoncent aussi la cherté des prix des semences. «La direction provinciale de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage nous a obligé de semer le riz hybride importé de l’étranger», fait savoir Jean Pierre Miburo. Selon lui, les semences de cette variété de riz s’achetaient à un prix hors du commun. « Pour un espace de 2,5 ha, nous avons acheté 50 kg de semences pour 1 million de FBu, soit 20 mille FBu par kilo », indique le président de la coopérative Sangwe Rugajo. Pire encore, selon  lui, après la récolte, un kilo de riz non décortiqué a été acheté à 1050 FBu par la Coopérative d’Investissement Agro Pastoral (CIAP).  

Les retards dans l’acquisition des semences ont aussi contribué à la mauvaise récolte du riz. « La DPEAE de Cibitoke nous a demandé de payer en avance les frais des semences, mais nous attendons pendant longtemps pour les recevoir.  Il y a des fois où on a été obligé de labourer deux fois parce que les herbes ont poussé sans qu’on est encore reçu les semences », se lamente N. N, membre de la coopérative Sangwe Rusagara dans la commune de Mugina. Cela a fait que le riz se cultive deux saisons au lieu de trois. 

Cette problématique a même persisté pendant cette année en cours. « Cette année, on va avoir une saison de riz. Depuis décembre 2021, nous avons attendu les semences du riz hybride jusqu’au mois de mars, mais en vain. C’est par après que le DPEAE nous a dit de recourir aux variétés de notre choix, car le riz hybride a carrément manqué », révèle Anastasie Bukuru.

En plus de ces défis, le changement climatique y a été pour beaucoup aussi. La période pluvieuse n’a pas été bonne. Les riziculteurs ont fait face au manque d’eau suite au soleil de plomb qui a dominé la saison, ont signifié les membres des coopératives avec lesquels  nous nous sommes entretenus.

Anastasie Bukuru, présidente de la coopérative Sangwe Muyange : « Nous avons payé toutes les activités liées à la culture du riz alors que ces activités devraient être effectuées par les membres des coopératives ».

La mauvaise gestion, un autre mal

Les membres des coopératives dénoncent la mauvaise gestion de la part des présidents des coopératives. Jean Pierre Miburo, président de la coopérative Sangwe Rugajo ne nie pas cette situation. « Au moment de la prise de mes fonctions (novembre 2021), j’ai trouvé seulement 2 millions de FBu dans les caisses de la coopérative et un champ de riz. Cela au moment où ce champ nécessitait des travaux de sarclage. Il signifie qu’il a même dû s’endetter pour accomplir les activités nécessaires.  « Après la récolte, nous avons enregistré environ 4 millions de FBu que nous avons injecté dans la culture du riz pour cette année ». G. M, membre de la coopérative Sangwe Rugajo fait savoir que le président sortant n’organisait pas des réunions de sensibilisation  à l’endroit des membres. « Il gérait lui-même  la coopérative en collaboration avec le comité ». L’élection du nouveau président est intervenue suite à l’insurrection des membres. Il a même fallu l’intervention de la commune. 

Les autorités conscientes des problèmes posés

Lubin Tubirabe, conseiller du gouverneur de la province de Cibitoke chargé du développement reconnait tous ces défis. Sur les retards dans l’acquisition des semences, il précise que la variété utilisée était importée de l’étranger. Il affirme aussi que la tâche était très difficile pour les coopératives ne travaillant pas de la commune Rugombo étant donné qu’elles étaient très éloignées de leurs champs. S’agissant du projet de riziculture, il indique que c’était dans les plans du gouvernement.  «Le gouvernement leur avait accordé des terres gratuitement et celles-ci étaient uniquement réservées à la culture du riz», clarifie-t-il. 

Delphin Nzobakenga, secrétaire exécutif permanent de la commune Mugina reconnait que toutes les coopératives n’avaient pas de capacités suffisantes pour cultiver le riz. Il propose le renforcement de capacités pour les agriculteurs dans la riziculture. Nestor Niyonkuru, président de la coopérative Sangwe Rusagara sollicite aussi des formations pour les gestionnaires des coopératives, car la gestion des coopératives nécessite des compétences  pour leur développement.

Quid de l’année en cours?

Pour cette deuxième année, les coopératives de la province de Cibitoke sont entrain de mettre en place des projets d’élevage. La coopérative Sangwe Rusagara a déjà acheté 4 vaches, 16 chèvres et 16 porcs en faveur de ses membres. A la colline Muyange, chaque membre a reçu une chèvre pour un montant de 70 mille FBu. Après une année, ils sont au courant qu’ils doivent rembourser les frais, précise Anastasie Bukuru, présidente de cette coopérative. 

Selon nos confrères du groupe de presse IWACU, l’économiste et professeur d’université Prosper Niyoboke a indiqué que certaines coopératives n’ont pas réussi parce qu’elles n’ont pas réalisé des études de faisabilité de leurs projets. De plus, elles n’ont ni plan d’affaires, ni d’actions directrices pour montrer comment le projet est financé et à quel montant. Selon toujours lui,  avant d’entreprendre quoique ce soit, ils devraient se poser la question de savoir si le capital investi est récupérable ou non et à partir de quelle date. Il fallait mener une analyse sur la faisabilité technique et financière de base par rapport aux projets respectifs que les membres de ces coopératives voulaient entreprendre. Selon lui, les coopératives n’ont pas étudié les matrices qui montrent comment minimiser les risques. Et d’ajouter que les coopératives ont besoin d’un accompagnement technique. Ce n’est pas seulement l’argent qui compte.

Le professeur d’université Niyoboke demande que le gouvernement soit associé au fonctionnement de ces projets. Pour lui, les coopératives n’ont ni d’expérience, ni assez d’instruments de gestion. Et d’inviter ceux qui ont l’expérience à se mettre à l’œuvre pour organiser des séances de sensibilisation et d’échanges d’expériences. Les coopératives n’ont pas de cadrage, c’est-à-dire de plans clairs par rapport aux initiatives. Selon lui, les projets de ces coopératives s’inscrivent au niveau des politiques et de l’orientation stratégique. Il ajoute que le but de ces sociétés  ne doit pas être de rassembler les gens et de leur donner de l’argent, que c’est plutôt de mettre ensemble des personnes aux idées créatrices.

De façon générale, l’Etat et le FONIC se réjouissent des  résultats enregistrés par les sociétés coopératives sur financement de l’Etat, exercice 2019-2020 malgré les défis. Dans un atelier organisé par le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique  à l’ endroit des gouverneurs de provinces, des cadres de la police nationale et du Fonic mardi le 17 août 2021, on a fait savoir que  62% de ces dernières dépassent actuellement un chiffre d’affaires de 10 millions de FBu que l’Etat leur a accordé pour investir surtout dans le secteur agricole et d’élevage. 30%  ont atteint un chiffre d’affaires estimé entre  5 et 10 millions de FBu.  Seulement 8% de  ces sociétés coopératives ont enregistré moins de 5 millions de FBu. Selon toujours le FONIC, ces résultats sont satisfaisants. Ce qui montre que ces coopératives sont donc capables de rembourser le crédit que l’Etat leur a accordé. 

Jean Pierre Miburo, président de la coopérative Sangwe Rugajo : « Pour 2.5 ha, nous avons acheté 50 kg de semences pour 1 million de FBu, soit 20 mille FBu par kilo. Après la récolte, un kilo de riz non décortiqué a été acheté à 1050 FBu ».

Quid des défis ? 

Le FONIC confie que le mauvais management est un défi majeur auxquel la plupart des coopératives ont été confrontées pour tomber en faillite. Par exemple, dans l’enquête que le Fonic a effectué, il a été constaté que seulement 260  sur 2909 sociétés coopératives ont un système de comptabilité bien organisé.  Le manque de hangars de stockage et de pesticides, le manque de compétences suffisantes, les aléas climatiques, l’incompréhension entre les administratifs et les gestionnaires des coopératives, etc sont d’autres anomalies qui se sont fait observer. De plus, certaines sociétés coopératives ont eu un problème d’autonomie de gestion, car certains administratifs se sont ingérés dans leur système de gestion. 

Celles qui ont enregistré des avancées significatives ont un bon leadership. Les administratifs participent à leur bonne gestion en prodiguant des conseils constructifs aux gestionnaires de ces dernières. Elles ont aussi bénéficié des appuis techniques de FONIC, de l’Anacoop et des bureaux provinciaux respectifs. Et d’ajouter qu’en initiant leurs activités, ces coopératives se sont rappelées de penser aux conséquences liées aux aléas climatiques qui pourraient survenir. 

Espoir de pouvoir rembourser le crédit

Au terme de l’enquête de FONIC, il a été constaté que les coopératives sont capables de booster la production. Il suffit qu’elles soient bien gérées.  Selon le FONIC, les projets à financer doivent être bancables et cela doit être vérifié par les services habilités. Selon toujours FONIC, la traçabilité comptable et financière de la coopérative doit être fiable pour éviter d’éventuelles fuites d’argent. Avant 2019, il fait remarquer que le financement transitait directement sur les comptes des coopératives.  Désormais, avec l’intervention du ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, ce financement est viré d’abord sur les comptes communaux pour sa bonne gestion. Après avoir vérifié si tout est en ordre, ce financement est déposé sur les comptes des coopératives. 

Que faire pour pérenniser les activités ?

«Dans l’objectif de pérenniser les activités des sociétés coopératives, nous allons faciliter le travail en synergie à travers les mécanismes de coordination quitte à ce que  celles qui sont dans des difficultés puissent se relever. Il y aura le renforcement des capacités en leadership. On va aussi identifier les stratégies à mettre en œuvre pour aider les coopératives à être résilientes face aux aléas climatiques. Nous allons identifier les semences et les intrants agricoles adaptés»,  promet le FONIC. De surcroît, la régionalisation des cultures et une spécialisation des sociétés coopératives sont prévues. A titre d’exemple, il s’inquiète du fait qu’il y a des pertes qui ont été enregistrées, parce que la régionalisation des cultures n’a pas été respectée. Les prébases qui ont été mises en place par l’ISABU à Kayanza devraient être cultivées dans les régions qui ont presque le même climat. Raison pour laquelle les coopératives qui ont planté ces prébases à Gitega n’ont rien récolté.  Elles ont enregistré des pertes colossales. Selon toujours le FONIC, on compte aussi collaborer avec le ministère ayant le commerce dans ses attributions pour identifier les marchés d’écoulement des produits.  Des usines de transformation vont être développées pour valoriser les produits des coopératives.  L’encadrement des coopératives sera aussi renforcé.  

Le gouvernement se réjouit du travail abattu par le Fonic. Selon Martin Ninteretse, secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, le financement du secteur agricole et d’élevage  ne date pas de l’an 2020. Avant cette période, l’Etat finançait les communes à hauteur de 500 millions de FBu. Ce montant était utilisé dans l’achat des semences et des intra agricoles destinés à la population.  Malheureusement, il a fait remarquer qu’un certain manquement a été constaté. Les communes organisaient d’abord la passation des marchés publics. Dans cette activité, une certaine malhonnêteté a été remarquée, car on ne visait pas l’intérêt général. A titre illustratif, des semences certifiées par l’ONSCS ont été mélangées avec d’autres semences de mauvaise  qualité. Ce qui a suscité des lamentations de la part de la population.  Pour inverser la tendance, l’Etat s’est décidé d’octroyer ce financement sous une autre forme. Raison pour laquelle on finance directement la population pour qu’elle puisse par après s’organiser en coopératives. Juste au début, certains ont même politisé cette stratégie de  l’Etat de booster la production. D’autres disaient qu’il s’agissait d’un investissement englouti destiné à une catégorie de personnes. Il précise que les portes sont ouvertes à toute personne qui souhaite adhérer aux coopératives afin de combattre la pauvreté au Burundi. 

Notons que l’Etat a jugé bon de financer les coopératives collinaires depuis 2020. Au niveau national, chaque colline bénéficie d’un capital de 10 millions de FBu. Au total, 2911 coopératives ont été ciblées pour en bénéficier. Le reste du montant a été spolié par une microfinance dénommée CAPEDEBU qui a été par après fermée par la BRB.

Jean Marie Vianney Niyongabo et Bruce Habarugira
A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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