Culture

Gagner Primusic : signe précurseur du succès dans la musique ?

Le fait de gagner Primusic est une chose mais s’imposer dans la carrière musicale est une autre. Ce n’est pas seulement le facteur « voix » qui compte pour être un chanteur excellent. D’une part, c’est pourquoi différents lauréats des éditions antérieures de Primusic sont invisibles dans l’industrie musicale du Burundi.

 

Primusic est une compétition susceptible de promouvoir la musique burundaise. (Photo : IngoMagazine)

Primusic est une compétition censée détecter les talents et promouvoir la musique burundaise. Ce challenge a déjà été organisé à cinq reprises depuis 2012. Le gagnant de chaque édition empoche une somme importante, synonyme de moyens nécessaires pour démarrer avec succès la carrière musicale. Pour l’édition 2023, le champion de Primusic, Francis Destin Ndereyimana, a reçu une enveloppe record de 30 millions de FBu. Grâce à cette cagnotte, pas mal de mélomanes attendent que ce nouveau-né de l’industrie musicale burundaise s’impose et brille en peu de temps. Pourtant, la carrière musicale de ses prédécesseurs est remise en cause. Les gagnants des éditions antérieures de Primusic sont quasiment invisibles via les radars de « Buja Fleva ». Est-ce une routine ? Où est-ce que ça coince ? Telles sont certaines questions que plus d’un se posent. A ce sujet, les artistes burundais que nous avons approchés ont des idées divergentes.

Armel Chabel Marial Ngendakumana connu sous le nom de scène Masterland est optimiste que la compétition Primusic dévoile les talents. Par ailleurs, lui aussi a participé à la première édition en 2012 jusqu’en demi-finale. Ce qui lui a permis de se lancer avec succès dans l’industrie musicale, raconte-t-il. D’autres chanteurs, notamment Jean Junior Mugisha (Double Jay) en 2014, ont brillé après avoir participé à la Primusic sans pour autant la remporter. Pourquoi ? « Parce que dans le challenge de détection des talents, le bénéficiaire n’est pas que celui qui remporte la finale », réplique Masterland. Il explique simplement que le fait de gagner une compétition musicale tient en compte différents facteurs : le talent, la chance, le charisme, le courage, le faux pas des concurrents, etc.

Remporter Primusic n’est pas synonyme de briller dans la carrière musicale

Olivier Ndayishimiye alias Bright, président de l’Amical des Musiciens du Burundi indique que le problème principal provient des artistes eux-mêmes. Après avoir remporté le prix de Primusic, ils se lancent dans d’autres activités autres que la musique. Malgré tout, le champion de Primusic ne devrait pas négliger le métier d’artiste, car il a désormais les moyens nécessaires pour démarrer avec succès la carrière musicale et s’imposer.

Par contre, l’auteur-compositeur-interprète (ACI) de la chanson « Leila » n’est pas convaincu que le gagnant de Primusic doit connaître impérativement une carrière musicale exceptionnelle. Pourquoi ? Parce que le facteur pris en considération dans cette compétition c’est le fait d’avoir une voix impeccable. Or, cela ne suffit pas à lui seul pour qu’un artiste réussisse. Il y a d’autres facteurs non négligeables qui doivent être réunis : le talent, la vision, l’aspect commercial, la discipline, le dynamisme, etc. A cela s’ajoutent le caractère et la personnalité de l’artiste, selon Masterland.

Pour connaître une carrière musicale réussie, il faut réunir tous les éléments ci-haut mentionnés. Pour ce faire, le champion de Primusic ne doit pas forcément connaître le succès dans la carrière musicale. Pourquoi ? Parce que personne ne sait s’il a réellement une vocation musicale en solo. Or, les vocations sont diversifiées. Certains artistes excellent dans les chorales, d’autres dans les karaokés, sans oublier ceux qui se distinguent dans la composition des chansons ou qui les interprètent, etc. Avant de juger un chanteur, il faut avant tout connaître et comprendre sa vocation et sa vision. « Pourtant, il faut plutôt s’attendre à ce que même les chanteurs qui ont atteint la finale ou la demi-finale de Primusic puissent briller, car ils ont eu également assez de visibilité. Ce qui est une  bonne chose pour le succès d’un artiste », estime Masterland.

Et si les candidats de Primusic présentaient des projets artistiques ?

Pour Masterland, les candidats de Primusic devraient monter et présenter des projets artistiques pour que Brarudi finance ou accompagne d’une manière ou d’une autre les meilleurs parmi eux. Vaut mieux appuyer un artiste susceptible de continuer à évoluer dans le monde musicale. Ce n’est pas rationnel de remporter une compétition musicale de grande envergure comme Primusic et en même temps disparaître avant de réapparaître dans « Buja Fleva ».

Cette star originaire de Ngozi souhaite que la compétition Primusic soit pérenne et améliorée. C’est une bonne initiative qui profite à beaucoup de personnes, notamment les artistes. Au cas contraire, ce serait une perte pour l’industrie musicale burundaise. Vu les moyens colossaux investis dans l’organisation de cette compétition, le champion devrait briller dans « Buja Fleva ». Espérons que le gagnant de Primusic, édition 2023, le démontrera.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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