Agriculture

La saison culturale 2025A : La disponibilité des intrants agricoles, une nécessité

La saison culturale 2025A arrive à grands pas. Dans toutes les provinces, les agri-éleveurs s’apprêtent pour le semis. Le ministère en charge de l’agriculture recommande aux responsables communaux de les accompagner depuis les préparatifs jusqu’à la récolte. Pourtant, l’insuffisance des intrants agricoles demeure le problème majeur des agriculteurs.

Les directeurs des bureaux provinciaux en charge de l’agriculture et de l’élevage  rapportent  l’insuffisance des semences de maïs et de pomme de terre dans les stocks provinciaux.

Pour assurer le bon déroulement du semis et par conséquent obtenir une bonne production à la saison culturale 2025A, les responsables communaux sont appelés à accompagner les agri-éleveurs dans les activités préparatoires. Ils doivent s’assurer que les agronomes communaux vérifient régulièrement la disponibilité des intrants agricoles dans leurs communes respectives en plus de  vérifier  l’état des stocks des grains de maïs pour éviter leur pourriture, apprend-on  d’une réunion préparatoire tenue à Gitega le 10 septembre 2024, sous la conduite du Premier ministre Gervais Ndirakobuca.

Lors de cette réunion, l’usine de production et de distribution de la fumure organo-minérale (FOMI) dans tout le pays  a affirmé  qu’il dispose d’un stock suffisant d’engrais organo-minéral  pour cette saison. Cependant, Hélmenegilde Manyange, représentant de cette société, a signalé que la pénurie de carburant pourrait perturber la distribution de ces intrants agricoles. Pour rappel, certains agriculteurs n’ont pas reçu d’engrais chimiques ni de dolomie durant la saison culturale 2024 C, malgré qu’ils aient payé pour ces produits. Les responsables  expliquent que le retard enregistré dans la distribution des engrais  est dû au manque de carburant.

Pour inverser la tendance et garantir le bon déroulement de cette saison culturale, des recommandations ont été émises par le chef du gouvernement, Gervais Ndirakobuca. Il a exhorté les concernés  à résoudre le problème des agriculteurs qui ont  payé pour les engrais et de la dolomie, mais qui n’ont pas été  servis. « Les services provinciaux doivent inventorier tous les agriculteurs en possession de bons antérieurs et transmettre les listes correspondantes au ministère ayant l’agriculture dans ses attributions pour leur régularisation». La Regideso et la nouvelle société chargée de la distribution du carburant (SOPEBU) sont invitées à aider les fournisseurs d’engrais et de dolomie à obtenir le carburant nécessaire pour le transport de ces intrants. En outre, FOMI, l’unique société ayant le monopole de production et de distribution des engrais et de la dolomie dans notre pays, doit veiller à maintenir la qualité de ces fertilisants pour garantir une production suffisante.

Des semences sélectionnées insuffisantes

Lors de la présentation de   l’état des lieux des stocks des semences et des engrais, les directeurs des bureaux provinciaux en charge de l’agriculture et de l’élevage  ont évoqué l’insuffisance des semences de maïs et de pomme de terre dans les stocks provinciaux. C’est un problème commun à presque toutes les provinces du Burundi. La production de l’ISABU ne peut pas couvrir tous les besoins. Pour pallier à ce déficit, cette institution est appelée à distribuer les semences disponibles aux multiplicateurs semenciers pour le bon démarrage de la saison culturale A et pour répondre aux besoins des agriculteurs en semences durant la saison culturale 2025B. Il est  aussi crucial d’activer les laboratoires pour la production des vitro-plants et  de fournir les quantités nécessaires à la production des souches au niveau des serres. De l’autre côté, le coût  des semences sélectionnées fournies  par l’ISABU et d’autres opérateurs privés   est  insupportable pour certains agri-éleveurs burundais.

Blending Fertilizer, un nouveau-né dans la production des engrais chimiques

Alors que le manque de semences préoccupe l’opinion publique, la question du manque d’engrais  organo-minéral semble trouver une solution avec l’installation d’une nouvelle usine de production d’engrais chimiques dénommée  Blending Fertilizer, en province de Gitega, qui aura une capacité de production de plus de 480 tonnes par jour. Les activités de construction de cette usine avancent à grands pas. Pendant des années, FOMI était la seule usine à détenir le monopole de production et de distribution d’engrais chimiques au Burundi. Dans certains cas, elle a été fustigée pour la qualité douteuse de ses fertilisants et pour le retard enregistré de leur distribution.

Le problème  de l’insuffisance des semences ne date pas d’aujourd’hui. Pour y remédier, le ministère en charge de l’agriculture a mis en place l’année dernière un cadre favorable à l’émergence d’un secteur privé professionnel pour accompagner les efforts du gouvernement dans la production des semences. De plus, la loi des finances 2023-2024 a prévu un budget de 9 milliards de FBu pour un projet d’appui au développement de l’industrie semencière au Burundi et un programme national de subvention des semences d’un montant de plus d’un milliard de FBu. Toutefois, l’impact de toutes  ces initiatives demeure difficile à évaluer.

A propos de l'auteur

Méchaël Tuyubahe.

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