Editorial

Pourquoi les coupures intempestives d’électricité ?

La ville de Bujumbura connait des épisodes de coupures d’électricité. Certains quartiers restent dans le noir depuis des mois alors que d’autres bénéficient d’une alimentation irrégulière en électricité, surtout la nuit.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Certes des initiatives sont en cours pour faire du Burundi un pays favorable aux affaires, mais il y a des préalables attirer les investisseurs: un réseau électrique dense et stable.  Le Burundi regorge d’opportunités d’affaires : le pays est doté d’un capital naturel exceptionnel offrant d’immenses opportunités, notamment dans le secteur agroalimentaire, d’énergie et des mines. Ces opportunités restent hors portée si jamais le pays n’investit pas davantage dans le secteur énergétique.

Lors de la deuxième édition du forum Umuzinga Day, il a été démontré à quel point le déficit énergétique plombe le développement. Malgré les efforts déployés pour augmenter l’offre électrique, le gap reste encore important. Olivier Suguru, président de la CFCIB a déploré la vétusté du réseau électrique qui occasionne des pannes et des coupures d’électricité très fréquentes. Le souci du gouvernement d’accroître l’offre électrique est une œuvre à saluer, mais encore faut-il que cette énergie parvienne aux consommateurs (usines, hôtels, commerces, ménages, etc.). « L’énergie est une condition sine qua non pour toute industrialisation en général et pour toute activité économique en particulier », a-t-il dit.

Malgré la mise en service de deux centrales hydroélectriques (Ruzibazi et Rusumo Falls), la situation demeure préoccupante. Les coupures intempestives d’électricité qui s’observent actuellement paralysent le business. Les déclarations du ministre en charge de l’énergie sont de loin de passer dans l’opinion. La Regideso avait déclaré plutôt que les coupures d’électricité sont également dues aux travaux de maintenance des postes pour leur permettre de contenir la charge de l’énergie à venir. La situation devrait s’améliorer notamment avec l’arrivée de l’énergie en provenance de la centrale hydroélectrique régionale de Rusumo Falls, mais en vain. Le gouvernement aura besoin encore de 200 millions USD pour réhabiliter le réseau vétuste et réduire les pertes éventuelles.

Le Plan National de Développement 2018-2027 prévoit que le Burundi aura besoin d’au moins 400 MW pour son industrialisation et 412 MW dédié au secteur des mines d’ici 3 ans.  La puissance totale installée sera au moins de 287,141 MW à cette période, selon les prévisions inscrites dans la stratégie sectorielle de mise en œuvre du PND du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines. Donc, le déficit énergétique sera évalué à plus de 500 MW le Gouvernement mise sur un taux d’électrification de plus de 70% d’ici 2030.

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Benjamin Kuriyo.

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Un commentaire
  • Déogratias dit :

    Sans énergie, pas d’économie. L’économie, c’est de l’énergie transformée.
    Vous pouvez avoir des sources d’énergie (Centrale hydro-électrique, thermo-électrique, etc…) mais si les canalisations de transport sont vétustes rien ne marchera, il y aura toujours des coupures.
    Le problême est connu au Burundi, c’est la gestion de la regideso qui fait défaut sans parler du manque des techniciens bien formés.

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  • éditorial

    Des initiatives à faible portée

    Des initiatives à faible portée

    Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.
  • Journal n° 609

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