Editorial

Le coût de l’inaction devient élevé

Les infrastructures routières se dégradent au fil des années alors que le budget alloué à leur entretien n’est pas conséquent. La plupart des routes sont en piteux état. Les routes nationales qui mènent vers les chefs-lieux des provinces et par où transitent le gros des marchandises sont en mauvais état. Sur un réseau national routier d’au moins 1 933 km, seulement 791 km sont en bon état, soit environ 40%. Ainsi, plus de 1200 km nécessitent des interventions urgentes, a déclaré Capitaine Dieudonné Dukundane, ex-patron du corridor central lors des assises du Forum National sur le Développement du Burundi.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

L’inaction va coûter cher au pays. La voirie urbaine ne cesse de se dégrader avec les nids de poule qui se forment quitte à  devenir de véritables fossés au milieu de la route. Pour certaines artères de la capitale économiques Bujumbura, il est impossible d’affirmer que les routes étaient bitumées. Les ponts s’affaissent, alors que les glissements de terrains menacent sérieusement les routes. En plus des dommages causés aux engins roulants, le mauvais état des infrastructures routières plombe le développement du pays. 

Les transporteurs des biens et des personnes ont du mal à exercer et la circulation des biens et des personnes. Dans les agglomérations, les autorités administratives ont eu la bonne initiative de boucher les nids de poule avec les moyens de bord. Des particuliers s’invitent également dans la partie pour avoir de quoi mettre sous la dent. Ils remplissent avec de la terre et du gravier les nids de poule et demandent en retour une « rémunération » volontaire aux usagers de la route. 

Dans les grandes villes comme Gitega, Bujumbura ou Ngozi, les travaux d’application rapide ont été réalisés. En mairie de Bujumbura par exemple, la Mairie s’est lancée dans une campagne de réfection de la voirie urbaine. Cependant, les travaux lancés en grande pompe avancent à pas de tortue. La Mairie n’a dévoilé aucun plan de réhabilitation de ces routes ni le budget y relatif. Ce qui démontre qu’il faut plus de coordination pour atteindre les objectifs fixés. 

Il est difficile de distinguer le rôle de l’Agence Routière du Burundi et les structures déconcentrées. Les travaux de réhabilitation des routes se sont accélérés à la veille de l’inauguration de l’Hôtel de Ville, bâtiment abritant les services de la Mairie. Les équipes se relayaient pour asphalter les parties abimées de l’avenue de l’Université et du boulevard du Peuple Murundi tout autour de ce bâtiment. Récemment, une partie de l’avenue de l’Imprimerie située non loin de l’Ecole Primaire du Jardin Public a été retravaillée. Des travaux similaires avec du ciment cette fois-ci ont été réalisés à l’Avenue de la République séparant les quartiers II et III de la zone Nyakabiga. 

Cependant, il y a encore du chemin à faire pour doter la capitale économique d’infrastructures routières de bonne qualité. La plupart des artères de la ville sont en piteux état. Les véhicules se faufilent entre les nids de la poule qui jonchent les avenues. Les routes des quartiers Musaga, Mutanga Nord, Kigobe, Ngagara, Asiatique, Kamenge et Mutakura se dégradent de plus en plus. Certaines routes sont parsemées  de nids de poule dépassant un mètre de diamètre. 

Certaines routes nécessitent une réhabilitation complète. Nous citerons à titre illustratif la RN9 tronçon rond-point  des Nations Unies jusqu’à la rivière Gikoma, la RN7, tronçon rond-point du monument du soldat inconnu jusqu’à la Gare du Sud.  Dans le but d’assurer un financement durable et soutenable de l’entretien du réseau routier national, le gouvernement envisage une large campagne d’entretien du réseau routier dénommée zéro nids de poule. D’ailleurs, il était prévu une ligne budgétaire de 28 milliards de FBu affectée à l’entretien des routes au cours de l’exercice budgétaire 2021-2022 qui prend fin. Ce projet devrait être financé par la taxe de 18 % appliquée sur la téléphonie mobile (taxe sur la souscription aux bouquets internet). Le gouvernement avait également misé sur une nouvelle taxe dénommée redevance routière. 

Les travaux de réhabilitation des infrastructures coûtent extrêmement chers. D’où il est indispensable de créer et d’alimenter un fonds d’entretien des routes pour réaliser ces travaux avant qu’il ne soit trop tard. Les études montrent qu’il faudra mobiliser plus de 1,2 milliards USD, soit plus de 2000 milliards de FBu pour réaliser les travaux d’urgence au niveau du réseau routier national.

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Benjamin Kuriyo.

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  • Journal n° 607

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