Energie

Bientôt des véhicules électriques au Burundi ?

Un projet d’appui vers la transition à la mobilité électrique au Burundi a été lancé ce jeudi 4 avril 2024 à l’hôtel Kiriri Garden. Malgré tant de défis qui hantent ce secteur, il a été démontré que la mobilité électrique est plus que nécessaire pour résoudre certains problèmes environnementaux, mais aussi économiques au Burundi.

Mme Christine Niragira, Secrétaire Permanant au ministère ayant le commerce dans ses attributions : « Il est essentiel que les pays à faibles et à moyens revenus, dont le Burundi fassent partie d’un mouvement mondial vers la mobilité électrique »

Plus de 60% des nouvelles immatriculations de véhicules en Afrique sont d’occasion, selon les données du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Bien que ces véhicules répondent à des besoins réels et croissants de mobilité, ils génèrent des problèmes de santé publique préoccupants liés à la pollution.

« Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et réduire la pollution croissante de l’air, il est essentiel que les pays à faibles et à moyens revenus, dont le Burundi fassent partie d’un mouvement mondial vers la mobilité électrique », a justifié Mme Christine Niragira, Secrétaire Permanant au ministère ayant le commerce dans ses attributions. C’était lors d’un atelier de lancement d’un projet d’appui vers la transition à la mobilité électrique au Burundi tenu jeudi le ce 4 avril 2024 à Kiriri Garden Hotel.

Pour elle, la transition vers des transports à zéro carbone est nécessaire pour mettre en œuvre, d’une part, la vision du Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, d’autre part.

Un projet qu’il faut pour le Burundi

Comme l’a fait savoir Mme Niragira, la fluctuation des prix du carburant a entrainé une hausse régulière du coût de ce produit à la pompe. Cela rend l’utilisation des motos ou véhicules thermiques (essence ou mazout) de plus en plus inabordables, plus coûteux à l’entretien, car ils requièrent des réparations et des remplacements fréquents des pièces de rechange. « Opter pour un véhicule électrique, c’est faire un choix économique important », souligne –t-elle.

En plus de résoudre les problèmes économiques, le recours aux véhicules électriques permettra d’éviter l’émission de milliards de tonnes de gaz à effet de serre, ainsi que les millions de décès ou de complications pathologiques dus à la pollution atmosphérique, d’une part, mais éviterait aussi les longues files d’attente devant les stations d’essence.

Pour M. Edouard Nyandwi, chef de ce projet, en plus de contribuer à la protection de l’environnement, ce mode de transport présente beaucoup d’autres atouts. Il a cité notamment le fait que ces véhicules émettent moins de bruit et de particules polluantes, rendant les villes et les zones périurbaines plus calmes et plus propres, mais aussi que les devises qui étaient utilisées pour l’importation du carburant seront utilisés pour financer d’autres projets du gouvernement.

Encore un chemin à parcourir

Dans les différentes présentations, il a été démontré que ce secteur est encore confronté à plusieurs défis. On a cité notamment le prix de ces véhicules électriques qui sont plus ou moins chers compte tenu du pouvoir d’achat de la population burundaise, l’état piteux des routes et l’insuffisance de l’électricité pour charger les batteries de ces véhicules, pour ne citer que ceux-là. Dans son exposé, Mr. Alexander Koërner, chargé de programme et chef d’équipe mobilité électrique à l’unité mobilité durable du PNUE a fait savoir que malgré tous ces défis, c’est encore possible pour le Burundi d’y arriver. Il s’est basé sur l’histoire des autres pays de la sous-région comme le Kenya, la Tanzanie, etc. qui utilisent déjà les véhicules électriques.

Pour pallier à ces défis, il a été recommandé le développement des projets de production énergétique pour se préparer à la transition vers la mobilité électrique. Il a également été suggéré de mettre en place des mesures fiscales incitatives pour encourager l’importation des véhicules électriques. Certains participants à cet atelier ont proposé qu’il y ait un appui aux initiatives locales allant dans ce sens, en l’occurrence, un jeune burundais qui a assemblé un tuktuk qui utilise de l’énergie solaire à la place du carburant.

Signalons que le projet d’appui vers la transition à la mobilité électrique au Burundi est financé par le Fonds Mondial pour l’Environnement (FME). Le cout de celui-ci s’élève à plus de 770 mille USD pour l’atténuation du changement climatique. Il est mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). L’accord de partenariat a été signé le 21 décembre 2024.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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