La commercialisation de certains produits comme ceux de la Brarudi, Buceco et Sosumo pose problème. Des spéculations sur les prix de ces produits se remarquent sur le marché. Cette problématique a été analysée au Conseil des Ministres du 03 août 2022. Les membres du gouvernement proposent entre autres d’autoriser l’importation du sucre
Trouver le ciment Buceco sur le marché est devenu un casse-tête. Ce matériel de construction produit localement est actuellement vendu comme la drogue. Il est quasi introuvable dans les magasins se trouvant au quartier Asiatique reconnu comme le lieu principal de vente des matériaux de construction. Seuls les ciments de type Dangote et Simba de la Tanzanie sont stockés dans les entrepôts. Selon les vendeurs, bon nombre de commerçants ont renoncé à s’approvisionner en ciment Buceco.
Pour les produits Sosumo et Buceco qui brillent pour leurs insuffisances, les membres du gouvernement proposent d’autoriser à d’autres opérateurs à capacité financière suffisante d’importer ces produits.
« S’il est disponible, en l’espace de quelques heures, le stock s’épuise. Il est souvent vendu à l’avance. Les demandeurs de ce type de ciment ou autres commerçants donnent de l’argent à l’avance. Ils viennent directement récupérer ce ciment juste après le déchargement », précise un gérant d’un magasin de vente de ce produit. D’autre part, il se vend par téléphone et des commissionnaires entrent en jeu. En insistant, certains vendeurs vous demandent la quantité voulue et vous expliquent qu’ils peuvent passer un coup de fil à leurs amis pour vous servir. A ce moment, vous réalisez que les prix sont en hausse. Un sac de ciment Buceco de 50 kg est actuellement vendu à plus de 30 mille FBu alors que le prix officiel est de 24 500 FBu.
La situation est la même pour le sucre produit par la Sosumo. Il faudra sillonner plusieurs alimentations ou boutiques de la ville pour trouver cette denrée alimentaire. Là où il est disponible, vous allez vous aligner en file indienne pour s’en procurer. Ce qui est fatiguant. Actuellement, les gens ne se donnent même plus la peine de demander le sucre dans les boutiques, mais plutôt de bouche à oreille ou par téléphone. Au moment où le prix officiel est de 2500 FBu le kilo, les commerçants le vendent à leurs grés jusqu’à 8000 FBu par kilo.
Les spéculations sur les produits Brarudi se font sur le nez et la barbe de l’administration
Dans certains bars, il est difficile de trouver toutes les boissons Brarudi. Si elles sont disponibles, les spéculations sur les prix se font au vu et au su de tout le monde. A Bujumbura, les commerçants s’arrogent le droit de hausser les prix selon leurs volontés. Dans certaines boutiques, c’est normal de vendre une Amstel 50 Cl (Bechu) à 1800 FBu, 2000 FBu… alors que le prix officiel est de 1500 FBu. La bière Primus 50 cl (Baju) dont le prix officiel est de 1000 FBu se vend à plus de 1500 FBu. L’Amstel Bock se vend dans la plupart des cas à 2000 FBu alors que son prix officiel est de 1500 FBu. Les vendeurs disent peiner en faisant de longs trajets pour s’en approvisionner.
La Brarudi et Buceco réclament la hausse des prix de leurs produits
Une note sur la problématique de la commercialisation de ces produits a été étudiée par le Conseil des Ministres du 03 août 2022. Ce dernier reconnait les écarts entre les prix de référence et les prix réels sur le marché avant de préciser que l’offre de ces produits ne satisfait pas la demande. « La Brarudi et Buceco n’ont cessé d’adresser auprès du ministère en charge du commerce des demandes d’augmentation des prix de leurs produits depuis 2021 », apprend-on. Cela pour des raisons de flambée des coûts des matières premières, du transport, mais également de la nécessité d’augmenter les investissements pour répondre à la demande.
Selon le communiqué du Conseil des Ministres, pour la Brarudi, l’augmentation des prix proposés varie entre 200 et 600 FBu par bouteille et dépend du type de produit au moment où pour Buceco, l’augmentation du prix proposée est de 3000 FBu par sac sur le ciment 32.5R. « Compte-tenu des capacités de production de ces entreprises, il n’est pas évident que ces produits seront disponibles même après la hausse des prix », estime le gouvernement. Et de proposer : « Pour les produits Brarudi et Buceco, il est important d’analyser les coûts de production pour proposer des prix réalistes ». Elles doivent présenter un plan d’augmentation de la production pour que ces produits soient disponibles avant d’envisager la hausse des prix. S’agissant des produits Sosumo et Buceco qui brillent pour leurs insuffisances, les membres du gouvernement proposent d’autoriser à d’autres opérateurs à capacité financière suffisante d’importer ces produits. Il recommande également l’accélération du projet de réhabilitation, modernisation et extension de la Sosumo dont « le Business plan est déjà disponible ».
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