Editorial

A la traîne

Les travaux de réhabilitation et de modernisation du port de Bujumbura avancent à pas de tortue. L’entreprise contractante enregistre un retard record dans la mise en œuvre du projet de réfection du grand port dont dispose le pays. Dans une visite surprise effectuée ce jeudi 18 janvier 2024 sur le chantier, Evariste Ndayishimiye Président de la République du Burundi n’a pas été satisfait de l’état d’avancement des travaux. Les responsables du projet évoquent les problèmes logistiques. Le numéro un a été catégorique. On ne peut pas parler que les travaux sont en cours alors qu’il n’y a aucun engin sur le terrain. Pour le moment le premier lot des engins serait en route vers Bujumbura. Un argumentaire qui est loin de convaincre le Président Ndayishimiye qui met en garde toutes les parties prenantes. «Nous ne cautionnons jamais ceux qui veulent freiner l’élan du développement du Burundi vers l’émergence».

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication.

L’aboutissement du projet de réhabilitation du port de Bujumbura est très attendu. C’est un projet prometteur qui permettra de booster les échanges commerciaux entre le Burundi et les pays de la sous-région. « La production, la transformation et la commercialisation constituent une chaine indispensable pour le développement du pays. Et, sans infrastructures de transport, cette chaine ne peut pas exister…», a déclaré Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi lors du lancement des travaux en septembre 2021.

Les spécialistes recommandent l’exploitation de la voie lacustre et ferroviaire moins chère que la voie routière. Une grande partie des importations transite par le port de Dar-es-Salam puis les cargaisons arrivent à Bujumbura par camion. C’est un long trajet de plus de 1500 km. Ce qui fait exploser les coûts du transport. Par contre, en exploitant la voie multimodale (combinaison du transport par voie ferrée et le transport par la voie lacustre (Dar-es-Salam-Kigoma-port de Bujumbura), le coût du transport peut diminuer de moitié.   

Le projet de réhabilitation et de modernisation du port de Bujumbura a connu pas mal d’embûches. La crise socio-politique de 2015 a paralysé les travaux en phase de démarrage. Quatre ans plus tard (en juin 2019), un accord de financement de 26 millions USD a été signé entre le gouvernement du Burundi et  l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA). Cet accord qui était censé relancer ce projet de modernisation du port de Bujumbura s’est heurté aux contraintes liées à la pandémie de Coronavirus. Les travaux qui devraient commencer en novembre 2019 ont connu deux ans de retard.

Le lac Tanganyika regorge de nombreuses opportunités. Pour faciliter les échanges commerciaux, il serait préférable de développer des projets d’aménagement des ports de Kabonga et Rumonge situés respectivement dans les provinces de Makamba et Rumonge. Ces deux ports reçoivent des petites embarcations en provenance des pays limitrophes, en l’occurrence la République Démocratique du Congo (RDC) et la République Unie de Tanzanie. Ce sont des ports stratégiques pour l’exportation des produits locaux, notamment l’huile de palme, le poisson, les fruits et les produits manufacturés.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

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