Développement

BBN et contrôle de la qualité : Un organe de certification qui se cherche encore

Pas mal de produits présents sur le marché burundais ne sont pas certifiés. Cela est due au fait que le Bureau Burundais de Normalisation et contrôle de la qualité (BBN) ne dispose pas de moyens techniques et financiers leur permettant de contrôler tous les produits présents sur le territoire national. Pr. Séverin Sindayikengera, Directeur Général du BBN demande au gouvernement du Burundi d’investir dans ce secteur    

Créé en 1992, le Bureau Burundais de Normalisation et contrôle de la qualité (BBN) est encore au stade « embryonnaire » comme l’a fait savoir Pr. Séverin Sindayikengera, Directeur Général du BBN dans une conférence de presse qu’il a animé vendredi le 17 juin 2022. La certification des produits fabriqués au Burundi figure parmi les missions du BBN. Pourtant, la plupart des produits qui sont sur le marché burundais ne sont pas de certifiés. Selon Pr. Sindayikengera, cela est dû à une multitude de défis qui hante ce bureau vieux de 29 ans, lesquels défis ont été portés à la connaissance des hautes autorités du pays.

Pr. Séverin Sindayikengera, Directeur Général du BBN : « Il faut que le gouvernement du Burundi investisse dans BBN ».

Selon Sindayikengera, le plus grand défi de cette institution est lié à l’insuffisance des travailleurs qualifiés. Le BBN est doté d’une soixantaine d’employés, le personnel d’appui qui constitue presque la moitié de tout le personnel inclus. Le service de certification ne dispose que de 5 employés. Cela handicape énormément les activités de ce Bureau. Comme le signale Pr. Sindayikengera, avec un tel effectif, le BBN ne pourrait en aucun cas couvrir tout le territoire national et contrôler tous les marchés du pays.   

Un autre défi est lié au fait que beaucoup des industriels burundais ignorent les procédures techniques requises pour mettre un produit sur le marché. « La plupart d’entre eux mettent un produit non certifié sur le marché alors que la procédure normale exige qu’il faut avoir un certificat du BBN avant de mettre un produit sur le marché », regrette-t-il.

Le BBN n’est pas encore certifié système

Le BBN qui est censé certifier les autres institutions n’est pas lui-même certifié système et ses laboratoires ne sont pas accrédités. Actuellement, le certificat octroyé par BBN donne le feu vert aux industriels de vendre leurs produits dans les pays de l’EAC, mais pas dans d’autres pays situés en dehors de cette communauté. Cela constitue une épine dans le pied des industriels qui veulent vendre leurs produits à l’étranger. Non seulement ils sont limités dans leurs exportations, mais ils éprouvent aussi des gros soucis lorsqu’il s’agit d’exporter en dehors de l’EAC.

Pr. Sindayikengera a fait savoir que le BBN travaille en étroite collaboration avec ses pairs de l’EAC et ceux des autres pays. Cependant, il demande aux industriels de toujours faire recours au BBN avant d’exporter pour les guider afin de ne pas avoir des ennuis dans les pays d’exportation. Pour ce qui est de la certification système et de l’accréditation des laboratoires du BBN, Sindayikengera rassure que les procédures sont en cours et sont à une étape satisfaisante. 

Une capacité de contrôle douteuse ?

Certains entrepreneurs burundais qui vendent leurs produits dans les pays de l’EAC se lamentent comme quoi leurs produits sont parfois refusés ou contrôlés de nouveau dans d’autres pays de l’EAC alors qu’ils ont un certificat du BBN. Sur ce, Georgette Nkorerimana, directrice d’assurance qualité et essai au BBN a fait savoir que les conventions entre les pays de l’EAC indiquent que les produits fabriqués dans un des pays membres de l’EAC ont le feu vert d’être vendus dans d’autres pays membres de cette communauté. « Toutefois, cette convention souligne qu’en cas de doute sur un produit, celui-ci peut être analysé par un bureau de normalisation du pays de destination. Le problème est qu’il y a des exportateurs burundais qui expédient vers l’extérieur des produits que le BBN n’a pas encore contrôlés », souligne-t-elle.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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