Economie

Le budget général de l’Etat, exercice 2020-2021 déjà dévoilé

Le parlement Burundais a adopté mardi le 21 avril 2020 le projet de loi portant fixation du Budget Général de l’Etat, exercice 2020-2021. Comme cela a été le cas pour les exercices des années antérieures, on observe une augmentation par rapport à l’année budgétaire qui vient d’être clôturée

Le ministre des Finances se félicite. L’Etat a réussi à augmenter son budget depuis 4 ans malgré les difficultés liées  au gel des aides par les partenaires étrangers. Observant le principe de croissance,  la loi des finances prévoit des avancées par rapport à l’année précédente. Tandis que les charges du budget général de l’Etat étaient  de 1 516,4 milliards de BIF dans le budget de l’Etat pour l’exercice 2019-2020, ces chiffres passent à 1576,03 BIF dans le présent projet. On note donc un accroissement de  3,9%. L’accroissement remarqué  au niveau des dépenses est également maintenu au niveau des recettes escomptées.

Les recettes et les dons prévus par la nouvelle loi  des finances s’élèvent à 1422,81 milliards de BIF contre 1327,08 milliards de BIF en 2019-2020, soit un accroissement de 7,21%. Selon le projet de loi budgétaire 2020-2021, le déficit global s’élève à 153,2 milliards de BIF contre 189,3 milliards de BIF en 2019-2020. Le déficit budgétaire a diminué  de 36,1 milliards de BIF, soit une différence de 19%.

Dr Domitien Ndihokubwayo, ministre en charge des finances: « La loi des finances prévoit d’encaisser autour de 500 millions de BIF en provenance des amendes payées par les contrevenants au code de la route »

Dans son exposé,  Dr Ndihokubwayo fait savoir que  les experts de son ministère avait projeté la croissance de l’économie nationale jusqu’à 4%. Revers de la médaille, la pandémie de Coronavirus pourrait modifier la tendance de l’économie. Le ministre se félicite pourtant des performances enregistrées  par l’Etat Burundais après le gel des aides financières provenant de l’extérieur.  Ce gestionnaire des recettes et des dépenses de l’Etat se félicite que l’Etat burundais a toujours été à la hauteur des exigences en payant ses employés et en exécutant les projets de développement.

Quid des priorités pour le Budget de l’Etat, exercice 2020-2021 ?

Le ministre des Finances a insisté sur la gestion des fonds publics. “La politique de l’affectation des fonds publics dans différents projets de développement priorisera toujours sur les projets qui s’inscrivent dans la droite ligne du Plan National de Développement 2018- 2027. Selon le ministre Ndihokubwayo, cette loi a été élaborée en tenant compte des projets prévus dans déférents ministères. Il assure que pour l’année budgétaire 2020-2021,  la politique nationale de  privilégier les projets les plus prioritaires sera maintenue. Les secteurs porteurs de croissance comme la santé publique, les énergies et mines, l’agri-élevage…gardent toujours leur place.

L’Etat accordera une aide financière de 2,5 milliards de BIF aux retraités de l’Etat en plus de l’aide leur accordée par la MFP pour augmenter les capacités d’accéder à des soins médicaux de qualité. Les fonds pour la préparation des élections font désormais partie des priorités de l’Etat. Dans cette optique, les politiques financières lui réserveront 13,2 milliards de BIF chaque année.

Le ministère des Finances est aussi conscient de l’incapacité financière observée au niveau des communes qui étaient pourtant censées être des entités autonomes. Dans la présente loi, l’Etat prévoit de décaisser 87,8 milliards de BIF pour le soutien aux projets de développement dans les communes. Ce soutien financier concerne principalement l’achat des véhicules pour les  administrateurs communaux, le financement de la Banque Agricole et de la Banque des Femmes.

Quelle est la principale source des recettes ?

Depuis trois ans, on observe toujours une augmentation des recettes publiques au niveau de la loi budgétaire. D’aucuns pourraient facilement se poser la question de savoir d’où proviennent les recettes de l’Etat.  C’est la question qui a été posée par l’Honorable Gélase Ndabirabe. Atténuant la teneur de sa question en la formulant comme une simple contribution, ce délégué du peuple interroge : «Quelle est la source des recettes du Burundi ? ». D’après l’Honorable Ndabirabe, la question n’a jamais été débattue à l’Assemblée Nationale. Selon lui, le débat sur la source des recettes devait être un préalable pour le projet de loi budgétaire. Il a surtout rappelé que l’agri-élevage avait été placée au centre de l’action gouvernementale.

Des amendes pour élargir l’assiette fiscale ?

Par ailleurs, la loi des finances prévoit d’encaisser plusieurs millions de BIF en misant sur des amendes.  Les contrevenants au code de route et les particuliers qui se sont emparés des parcelles de l’Etat sont désormais dans le viseur du ministère des Finances qui prévoit d’enregistrer jusqu’à 500 millions de BIF. Tandis que certains élus du peuple y voient le risque d’un manque à gagner au niveau du budget au cas où les contrevenants se ressaisiraient, le ministre rassure. La prévision ne vise pas à gagner de l’argent uniquement, mais aussi à protéger les infrastructures publiques. « Les entrées des fonds permettront de savoir si les sanctions sont appliquées ou non », a ajouté Ndihokubwayo.

De toute façon, la nouvelle loi budgétaire présente des hauts et des bas. Selon les différentes observations des élus du peuple lors de la plénière, les secteurs de l’environnement, des droits de l’homme, de la prévention  et de la gestion des catastrophes naturelles et de l’assistance sociale restent insuffisamment pourvus.

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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