Editorial

Enfin du carburant !

La pénurie du carburant paralyse l’activité économique. Le pays vit pénurie criante du carburant depuis bientôt six mois. Malgré la hausse du prix à la pompe à deux reprises cette année, la situation ne fait que s’empirer. La spéculation devient monnaie courante au vu des saisies record des jerricans de carburant çà et là à travers le pays.  L’explosion des tickets de transport et des services, les perturbations des chaînes d’approvisionnement en matières premières étouffent l’économie. Cela démontre à quel point l’économie du pays est plus jamais exposée aux chocs extérieurs. Les officiels garantissent des solutions durables à ce problème de pénurie récurrente de carburant dans les plus brefs délais.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

 

La sortie médiatique du représentant de Gasen Petroleum Group Africa Ltd S.A fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il promet d’acheminer 100 camions citernes de carburant par jour et sans faire recours aux devises de la Banque centrale. La promesse n’est pas tenue ou il faudra encore attendre la fameuse ligne de crédit. Le porte-parole du ministère en charge de l’énergie s’est dit surpris d’entendre les lamentations de cet homme d’affaires alors que ladite société est autorisée à importer le carburant depuis 2019. 

Entretemps, les autorités se montrent très rassurantes. Elles veillent à ce que la promesse du chef de l’Etat soit tenue. 

Les images de la file des camions citernes entrant dans le pays via le poste transfrontalier de Kobero ont été largement partagées sur les réseaux sociaux. En un laps de temps, elles deviennent virales sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour certains qui poussent un ouf de soulagement. D’autres n’y voient que du feu. Le flou plane encore dans la gestion de cette crise. Ils s’interrogent sur l’identité même de ce nouvel importateur de carburant qui vient en force avec des dizaines de camions garnis d’or noir. 

L’hypothèse que le carburant appartient à la Regideso devient la plus probable d’autant plus que ladite société exploite une centrale thermique.  Oups ! Chose promise chose faite. Les stations-services peuvent désormais s’approvisionner au park pétrolier de Gitega.  La Régie de production et de distribution de l’eau et de l’électricité (REGIDESO) y détient un stock de carburant à vendre, annonce un communiqué. 

La Regipetrol plutôt la Regideso  vole au secours de l’économie nationale. Elle diversifie les activités  et se lance dans la commercialisation du carburant. Enfin, la Regideso est au chevet de l’économie nationale. Le communiqué sorti par la Regideso lève toute équivoque. Il est demandé à toutes les stations-services de faire un prépaiement d’une quantité ne dépassant 30 000 litres pour le gasoil et la même quantité pour l’essence, fait savoir Dr Ir Major Jean Albert Manigomba, Directeur Général de la Regideso. Le même communiqué précise que le transport sera à la charge de l’acheteur moyennant présentation du bordereau de versement et d’un permis d’exploitation valide. Cependant, la « Regipetrol » ne va pas vendre le carburant aux stations gérées par les sociétés Interpetrol, Mogas, BUPP, PRESTIGE, YOC ou encore DELTA. 

Le conseil national de sécurité appelle la population à la patience et informe qu’une solution durable à cette pénurie est en vue d’ici peu.  La société civile demeure sceptique quant à la gestion efficiente de ce produit stratégique.  

L’Ong locale PARCEM salue l’intervention de l’Etat en vue décanter la situation. Tout de même, elle appelle le gouvernement à casser le monopole qui caractérise ce business. Il est urgent de diversifier les produits d’exportation pour booster les réserves de change afin de faciliter les importations. 

Le pays nécessiterait environ 300 millions USD rien que pour importer le carburant alors que  les recettes issues des exportations sont en chute libre. L’investissement dans les infrastructures de transport et de stockage du carburant pour assurer l’approvisionnement en carburant de façon permanente est souhaité de tous les vœux.

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Benjamin Kuriyo.

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