Culture

Esther Nish ou la spécialiste de l’afro-zouk

Connue sur la scène musicale burundaise après sa collaboration avec le célèbre chanteur Jean Pierre Nimbona alias Kidumu dans la chanson «Umbamwo» en 2019, la chanteuse burundaise Esther Nish est l’une des figures féminines dont les chansons (Afro-music, Afro-zouk, parfois traditionnelles) sont admirées par les mélomanes. Portrait 

De son vrai nom Esther Nishimwe (Esther Nish) est une artiste native de la zone Kamenge, commune Ntahangwa dans la Mairie de Bujumbura. Son style musical est l’afro-zouk. Ses débuts dans la musique se situent en 2010, nous révèle-t-elle. A cette époque, elle était à l’école secondaire. Née dans une famille chrétienne, elle évolue d’abord à l’église. «Mon père jouait le piano et la guitare à l’église. Moi aussi j’ai commencé à chanter à l’église». Sa première chanson en studio s’intitule «Ntujekure yanje».  «C’était un zouk. Elle a été diffusée sur différentes radios burundaises».

Esther Nishimwe, spécialiste de l’afro-zouk : « Tout au début, les parents, les proches ne te comprennent pas. Ils te découragent. On est souvent considéré comme un dérapé… »

Collaborer avec Kidum, un coup de pouce

Esther Nish se révèle au grand public en 2019 en collaborant avec le chanteur Jean Pierre Nimbona (Kidumu) évoluant au Kenya. « Avant, j’avais interprété sa chanson qui s’intitule «Telenovela», interprétation qu’il a d’ailleurs admiré. Il m’a félicité et après il m’a proposé de collaborer sur une chanson.  A ce moment, c’était comme un coup de foudre. Je n’y croyais pas. Collaborer avec Kidumu relevait la fiction ! », explique-t-elle.  Esther Nish se rend alors à Nairobi au Kenya où en collaborant avec Kidum ils tournent la chanson «Umbamwo», l’un des rares tubes burundais qui ont atteint un million de views sur You tube. Cette collaboration avec Kidumu lui ajoute un coup de pouce.  «Cette chanson m’a hissée au top de la scène musicale burundaise», admet-elle.

Compositrice et spécialiste de l’afro-zouk, Esther Nish fait savoir qu’elle trouve l’inspiration dans sa vie quotidienne. «Ça dépend du cas, de l’emplacement où tu es, de ce qui se passe, de ce que tu penses… Il y a des fois où je rêve des thèmes ou des mélodies. Plus je pense à ce thème, plus il m’inspire.  Le matin, je me réveille et puis j’écris ou j’enregistre les mélodies. Souvent je chante une histoire vraie.

Pour elle, au Burundi, la musique peut faire vivre les artistes. « Je vis de la musique. C’est un business. Si tu y investis, tu engranges des profits incommensurables ou tu perds.  Ça dépend de comment tu le prends et de l’importance que tu lui accordes. Il y a des chanteurs qui ne vivent que de la musique. Ils signent des contrats de partenariat avec des entreprises ou des organisations. Outre la musique, Esther Nish est une femme d’affaires.

Des défis spécifiques aux artistes féminins ?

Hormis le manque de promotion pour les débutants dans la musique, les artistes féminins font face à des défis particuliers.  Depuis ses débuts dans la carrière musicale, Ester Nish précise qu’elle a fait face à de nombreux défis, surtout en tant que femme. On fait objet des préjugés dans la société. «Tout au début, les parents, les proches ne te comprennent pas. Ils te découragent. On est souvent considéré comme un dérapé. On t’attribue des noms décourageant. Ils disent que tu te lances dans choses sans lendemains, mais tu dois persister».

Lauréate de la compétition Primustar récemment organisée par la Brarudi, elle participe au salon de l’Escale Bantoo (International Women’s Voices Trade Show) réservé aux chanteuses faisant le live music qui se tient du 06 au 09 Octobre 2021 à Kinshasa en RDC. Faire jouer la musique burundaise serait parmi ses priorités si elle pouvait prendre des décisions.

Auteure de Come and See, Kavorivori, Icirore… Esther Nishimwe qui est actuellement dans le management de Bukiv Lab joue le piano, la guitare acoustique, la guitare solo et la guitare basse.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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